L'Iran demande instamment la poursuite rapide et complète de l'affaire de l'assassinat par Washington en 2020 de hauts commandants anti-terroristes de la République islamique d’Iran et de l'Irak, le général de corps d'armée Qassem Soleimani et Abu Mahdi al-Muhandis.
Lors d'une rencontre avec Faeq Zaidan, le chef du Conseil judiciaire suprême irakien, mardi 9 mai, le président iranien Ebrahim Raïssi a mis en garde contre la perte de temps dans les procédures en cours pour traduire en justice les auteurs de l'atrocité.
« La poursuite de l'affaire jusqu'à l'obtention d'un résultat concret montrera que l'Iran et l'Irak ne reculeront devant rien dans leurs efforts pour permettre "l'administration de la justice" envers les auteurs des assassinats », a-t-il rappelé.
Le président Raïssi a déclaré que la détermination de l'Irak à s'attaquer au jeu déloyal « épouvantable » des Américains et ses efforts pour renvoyer ceux qui avaient commandité l'atrocité, étaient clairs pour la République islamique.
Pour sa part, le responsable irakien a déclaré que la poursuite du procès des individus impliqués dans cet « acte terroriste » était un des exemples de la coopération judiciaire fondamentale entre Téhéran et Bagdad.
Cela intervient alors que Jabbar Odeh, membre de l'alliance irakienne du Cadre de coordination, a déclaré que toutes les procédures judiciaires étaient en cours à Bagdad concernant l'assassinat du haut commandant antiterroriste iranien, le général Qassem Soleimani, et de ses compagnons, ajoutant que les résultats de l'enquête seraient annoncés prochainement.
Jabbar Odeh a déclaré lundi que les États-Unis, le régime israélien et leurs mercenaires ont été directement impliqués dans l'assassinat du général Soleimani et de Muhandis près de l'aéroport international de Bagdad.
Il a ajouté que les groupes politiques irakiens n'accepteraient aucun atermoiement et aucune inaction dans cette affaire sous aucun prétexte, soulignant que le sang pur des martyrs sera vengé par les voies légales et un procès équitable.
Le politicien irakien a souligné que les tentatives des États-Unis et de leurs alliés visant à répandre des mensonges concernant le crime n'auraient aucun impact sur l'enquête car tous sont conscients des efforts considérables des deux commandants dans la lutte contre le groupe terroriste Daech à travers l'Irak.
Par ailleurs, le procureur en chef de Téhéran, Ali Salehi, a déclaré lundi 8 mai que dans l'affaire du général Soleimani, 73 personnes avaient été convoquées pour être jugées et inculpées, dont l’ancien président américain Donald Trump, l'ancien secrétaire d'État américain Mike Pompeo et le chef du commandement central américain, le général Kenneth McKenzie.
Il a ajouté que l'Iran avait envoyé des demandes séparées de coopération judiciaire à neuf pays qui avaient probablement joué un rôle ou étaient impliqués dans l'assassinat.
Il a noté que les autorités judiciaires iraniennes et irakiennes avaient tenu quatre séries de pourparlers et de réunions pour examiner cette affaire, soulignant que les deux pays avaient exprimé leur ferme détermination à punir les auteurs du crime.
Plus tôt ce mois-ci, le chef du parquet irakien a ordonné une enquête sur le rôle de l'ancien Premier ministre Mustafa al-Kadhimi dans l'assassinat du général Soleimani par les États-Unis.
Le procureur général a ordonné à la Cour fédérale d'engager des poursuites judiciaires concernant une plainte déposée contre al-Kadhimi et d'informer le bureau des résultats.
Le tribunal doit examiner une plainte déposée par le chef du « Harakat Huqooq », ou mouvement des droits, Hossein Monis contre al-Kadhimi en tant qu'ancien chef du renseignement. Harakat Huqooq est l'aile politique du groupe antiterroriste irakien Kata'ib Hezbollah.
Al-Kadhimi, qui a été Premier ministre irakien de mai 2020 à octobre 2022, fait face à des accusations de « négligence » qui ont conduit à l'assassinat par les États-Unis du général Soleimani et d'Abu Mahdi al-Muhandis.
Le général Soleimani, commandant de la Force al-Qods du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), et Abu Mahdi al-Muhandis, le numéro deux des Hachd al-Chaabi, ainsi que leurs compagnons ont été assassinés dans une frappe de drone commanditée par les Etats-Unis, le 3 janvier 2020.
La frappe a été ordonnée par le président de l'époque, Donald Trump, malgré les tergiversations de ses conseillers militaires.