Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié les États-Unis de « parrain de Daech » après que le nouveau candidat à la course présidentielle américaine de 2024, Robert F. Kennedy, Jr. a reconfirmé le fait en annonçant sa candidature.
« Ceux qui ont délibérément fermé les yeux sur la vérité devraient écouter ce que Robert F. Kennedy Jr. a dit à propos de Daech », a déclaré vendredi Nasser Kanaani dans un post sur son compte Twitter.
« Il n’y avait aucun doute que les États-Unis sont le créateur de #ISIS, mais pour ceux qui ont délibérément fermé les yeux sur la vérité, la déclaration de Robert F. Kennedy, le neveu de John F. Kennedy disant “NOUS avons créé ISIS” réaffirme le fait que le régime américain est le parrain de Daech/ISIS », a écrit Kanaani.
« Maintenant qu’une petite partie des faits liés à la nature belliciste, agressive et mensongère de la politique étrangère du régime américain est révélée par Robert F. Kennedy, candidat à la présidentielle US, la véracité des propos du Leader de la Révolution islamique devient de plus en plus claire, propos selon lesquels “la défense par les États-Unis des droits de l’homme en faveur des nations et des opprimés du monde nous fait pleurer. Pour l’humanité, il n’y a pas de plus grande tragédie que le fait que des concepts et des valeurs humaines soient instrumentalisés par ces méchants politiciens”, a souligné Kanaani.
Lors d’un événement de campagne pour lancer sa candidature à la présidentielle de 2024 à Boston mercredi, Kennedy s’en est pris à la politique étrangère des États-Unis et au rôle de la CIA dans son élaboration, faisant référence à la tristement célèbre agence d’espionnage américaine.
Kennedy est le premier candidat du Parti démocrate au pouvoir à défier un autre membre du parti et le président américain de 80 ans, Joe Biden, qui a déclaré son intention de se représenter en 2024, mais pas encore officiellement.
“Quand mon oncle est entré en fonction, deux mois plus tard, il combattait son appareil de renseignement et son armée”, a-t-il déclaré.
Il a en outre souligné le rôle clé de la CIA dans l’invasion militaire de l’Irak, en disant : “Et donc les néoconservateurs et la CIA ont dû aller en Irak et faire un changement de régime. Nous avons dépensé 8 000 milliards de dollars et qu’avons-nous obtenu pour cela ? Rien... L’Irak est maintenant bien plus mal loti qu’il ne l’était lorsque nous y sommes allés. Nous avons tué plus d’Irakiens que Saddam Hussein ne l’a jamais fait.
Et lui d’insister que ce sont les États-Unis qui ont créé Daech et fait monter deux millions de réfugiés en Europe.
Disant qu’il avait été ‘censuré’ pendant 18 ans, Kennedy a ajouté : « J’ai beaucoup de choses à dire. Ils n’auraient pas dû me faire taire aussi longtemps parce que maintenant je vais vraiment me lâcher sur eux pendant les 18 prochains mois. Ils vont beaucoup entendre parler de moi ! »
Ce n’est pas la première fois que des politiciens américains admettent que le groupe terroriste Daech a été fondé et soutenu par les États-Unis.
En août 2016, Donald Trump, alors candidat républicain à la présidence, a également déclaré que Daech honorait le président américain de l’époque, Barack Obama, en le qualifiant de fondateur de Daech.
‘Je dirais que la co-fondatrice serait ‘Crooked’ Hillary Clinton’”, s’est-il empressé d’ajouter, critiquant le retrait des forces américaines d’Irak, qui selon lui, laissait derrière lui un vide à combler pour les terroristes de Daech.
Les États-Unis ont envahi l’Irak en 2003 sous le faux prétexte que le pays possédait des armes de destruction massive (ADM). L’invasion a marqué le déclenchement de la machine de guerre américaine contre l’Irak et l’ensemble de la région de l’Asie de l’Ouest. Quelques années plus tard, il a également envahi la Syrie sous prétexte de combattre les terroristes de Daech.
Daech a lancé une campagne de terreur brutale en 2014, envahissant de vastes étendues de l’Irak lors d’attaques éclair.
L’Irak a déclaré la victoire sur le groupe terroriste en décembre 2017 à l’issue d’une campagne militaire antiterroriste de trois ans dans laquelle les Unités de mobilisation populaire (PMU en anglais, connu en arabe sous le nom de Hachd al-Chaabi) - assisté de conseillers militaires iraniens - ont joué un rôle majeur.
Pourtant, les résidus de Daech continuent de mener des attaques sporadiques à travers l’Irak et la Syrie alors qu’ils ont été de plus en plus actifs en Afghanistan au cours des deux dernières années, depuis le retrait irresponsable des forces américaines du pays déchiré par la guerre.