Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
Mali : la langue française marginalisée
Le Mali marque un nouveau point contre l’axe de l'Occident et cette nouvelle décision concerne la langue colonialiste.
La langue française est désormais rétrogradée à « langue de travail ».
Le projet de nouvelle constitution malienne remis lundi 27 février au Président de la transition du Mali, Assimi Goïta, prévoit la relégation du français au rang de langue de travail.
Le colonel Assimi Goïta, qui a accédé au pouvoir au Mali en 2020, a reçu lundi le projet final de nouvelle Constitution.
Le document est censé être soumis à un référendum le 19 mars.
Selon le coordinateur de la commission de finalisation du projet de la nouvelle Constitution de la République du Mali, Fousseyni Samaké, plusieurs amendements ont été apportés à l’avant-projet sur la forme et sur le fond, rapporte l’agence APS.
« Tous ces amendements visent à prendre en compte les aspirations profondes du peuple malien, ses préoccupations enregistrées lors des séances de restitution, d’écoute et d’échange à travers toute l’étendue du territoire malien », a-t-il indiqué.
La décision de rétrograder le français à une langue de travail est comme un geste symbolique de l’État malien pour réaffirmer son identité africaine et son indépendance culturelle.
Le Mali a un plan multidimensionnel contre l’axe occidental et son indépendance ne se limite pas à une expulsion de Barkhane ou à un simple détachement militaire de l’axe US-OTAN.
La langue et les ethnies ont toujours été un levier de pression et un prétexte de semer la zizanie au sein de la population malienne. Mais désormais ce levier est neutralisé.
RDC : dehors la Monusco !
Les Congolais ne veulent plus de la présence étrangère et interventionniste sur le sol, mais également de présence de toutes instances soi-disant droits-de-l’hommiste. Ils ne veulent plus de la Monusco et veulent faire entendre leur voix.
Créée en 1999, elle s’appelait alors la Monuc, elle compte aujourd’hui près de 14 000 Casques bleus qui sont quasi exclusivement postés à l’est du pays. Et, malgré son mandat de protection des civils, malgré le fait qu’elle soit sous le Chapitre VII, qui lui permet donc de monter des opérations conjointes avec l’armée nationale et d’attaquer l’ennemi, la situation ne fait que s’empirer. « La Monusco est venue ici pour nous apporter la paix. Mais ici, au contraire, nous voyons la Monusco comme les gens qui nous amènent la guerre », explique Hélène.
La présence de la Monusco ne nous aide en rien dans notre pays. Regardez, je ne suis pas chez moi, donc la paix n’est pas ici. »
En fait, les différentes communautés critiquent la passivité de la mission. C’est le cas par exemple de Jean-Marie Mushuganya, président d’une association culturelle à Goma : « Après beaucoup d’années de mission, il faut reconnaître que c’est un échec, et ils le reconnaissent. Et je ne suis pas surpris de voir des jeunes manifester contre la Monusco. » Même son de cloche pour l’avocat et défenseur des droits de l’Homme Jackson Kisenga, à Bunia : « Depuis que la Monusco est là, 20 ans après. Et nous pensons que si la Monusco part, le gouvernement prendra ses responsabilités et cessera de se cacher. »
Cette rancœur n’est pas nouvelle. Seulement, elle a atteint un pic en juillet 2022. Lors de plusieurs manifestations à travers différentes villes de l’est, 32 personnes ont été tuées dans les heurts et quatre Casques bleus y ont perdu la vie.
Mais selon RFI, la Monusco ne devrait pas se retirer du pays :
« Départ oui, mais départ maîtrisé, assure maître Jackson Ikyanda Issenga de l’ONG Great Lakes Human Rights Program : “Les mouvements de manifestation anti-Monusco, on ne peut pas mettre ça au premier plan. C’est juste une conséquence, une conséquence de quelqu’un qui n’a pas bien su jouer son rôle. Et si on continue à compter un grand nombre de décès du côté civil, et si même au 31 juillet de l’année passée [à Kasindi], un contingent de la mission a tiré sur des Congolais, vous comprendrez que les Congolais ne peuvent se mettre que dans cet état-là.”
L’ONU n’a pas encore compris le message des Congolais, quitter le territoire de la RDC ne veut pas dire se redéployer ailleurs dans le pays. Partout où ils mettront les pieds, les Congolais seront là pour leur montrer la porte de sortie.
Après 20 ans de présence et autant de moyens mis à leur disposition, si la Monusco pouvait faire quelque chose, elle l’aurait déjà fait. Jusqu’à présent, la seule chose que cette instance internationale a réussi à faire, à l’instar de ses collègues français et américains, c’est d’amplifier l’insécurité dans la région de l’Est et de multiplier les groupes armés et non les éradiquer. Les Congolais se demandent toujours ce que fait l’ONU en RDC, mais ils ne cherchent même plus à comprendre, ils veulent le départ immédiat de cette instance de son territoire et que Kinshasa noue enfin des liens avec des partenaires sérieux comme l’Iran, la Russie ou encore la Chine afin que la sécurité revienne sur le territoire congolais.
RCA : les USA ont peur de Touadera ?
Le président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, a reçu en audience l’ambassadeur des États-Unis en RCA, Mme Patricia Mahoney, le 28 février 2023
À la sortie de cette audience, l’ambassadrice a tenu à clarifier les rumeurs selon lesquelles les États-Unis auraient donné un ultimatum aux autorités centrafricaines, pour faire partir les instructeurs russes présents dans le pays. Elle a démenti ces allégations et a souligné que son pays était engagé à maintenir une relation bilatérale fructueuse avec la République centrafricaine dans différents domaines.
Que signifie ce démenti ? Plus de réponse avec Luc Michel, géopoliticien.