Le président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) a déclaré qu'une centrale nucléaire dans la province du Khouzestan (sud-ouest de l'Iran) produirait 2 000 mégawatts d'électricité, défiant des décennies de sanctions qui ont ciblé le programme nucléaire pacifique de l'Iran.
Mohammad Eslami a déclaré vendredi 24 février que la centrale nucléaire de Karoun, qui se situe dans le district de Darkhovein dans la province du Khouzestan, sera capable de produire 300 mégawatts d'électricité dans la phase préliminaire.
« Les ennemis ont essayé de saper notre progrès avec des sanctions. Ils n'ont pas coopéré avec nous. L'OIEA a donc développé le projet en s'appuyant sur les capacités nationales », a-t-il expliqué.
Depuis la victoire de la Révolution islamique de 1979, l'Occident n'a pas cessé de sanctionner le secteur de l'énergie atomique de l'Iran afin de freiner son développement.
L'OIEA a décidé de poursuivre la construction d'une centrale électrique de 360 mégawatts, enregistrée par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
« Des entreprises étrangères avaient prévu de le concevoir et de le construire, mais le projet est tombé à l'eau en raison des sanctions contre l'Iran », a-t-il précisé.
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En décembre, M. Eslami a inauguré l'opération de construction de la centrale de Karoun, affirmant que le gouvernement a privilégié le développement de centrales nucléaires pour la production d'énergie et de carburant à bas prix.
Située dans une zone d'environ 50 hectares près de la rivière Karoun, cette centrale nucléaire sera équipée d'un réacteur à eau sous pression (REP), un type de réacteur nucléaire à eau légère, pour produire de l'électricité d'une capacité de 300 mégawatts
Les régimes de sanctions imposés à l'Iran par les pays occidentaux ont suscité un engouement au sein des industries iraniennes pour accéder à une autonomie et à une autosuffisance dans le secteur énergétique.
L'Iran et le groupe 5+1 à savoir les États-Unis, l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine ont signé en 2015 le Plan global d’action commun (PGAC), prouvant ainsi au monde entier la nature pacifique du programme nucléaire iranien.
Mais le retrait unilatéral des Etats-Unis en mai 2018 et l'imposition de sanctions contre l’Iran ont laissé l'accord dans les limbes.
De nouvelles négociations entre les parties de l'accord ont débuté à Vienne en avril 2021, avec l'intention de faire revenir les États-Unis à leurs engagements antérieurs et de mettre fin à leur campagne de « pression maximale » contre l'Iran.
Elles sont cependant au point mort depuis août 2022 en raison de l'obstination de Washington à ne pas vouloir lever toutes les sanctions anti-iraniennes.