La France a commencé ses essais nucléaires en Algérie le 13 février 1960 mais les lieux exacts des explosions restent inconnus. Cela qui rend difficile la décontamination tandis que les particules radioactives dans le sable représentent un danger pour un grand nombre de pays, d’après le chercheur Ammar Mansouri.
La France a effectué en Algérie 57 explosions, essais complémentaires et expérimentations nucléaires", a affirmé Ammar Mansouri, chercheur algérien en génie nucléaire qui a travaillé sur le programme nucléaire militaire français.
Dans un article publié le 10 février par Sputnik, il indique que le bilan de la puissance totale des explosions nucléaires françaises en Algérie entre 1960 et 1966 est de 600 kilotonnes, soit plus de 46 fois la bombe d’Hiroshima et plus de 28 fois celle de Nagasaki. Il souligne que des quantités importantes de plutonium, dont la demi-vie est de 24 400 ans, ont été dispersées sur des milliers d’hectares.
Dans le même sens, il indique que pour mener ce programme nucléaire militaire dans le Sahara algérien, la France a mobilisé 24 000 civils et militaires français, dont 2 000 en permanence ». Cependant, selon M. Mansouri, le nombre d’Algériens engagés dans ce programme demeure encore inconnu. Les archives restent encore sous le sceau du secret défense en France. Néanmoins, des milliers d’Algériens ont certainement été contaminés.
Évoquant l’impossibilité pour l’Algérie d’assumer seule la tâche de décontamination d’un territoire s’étalant sur des dizaines de milliers de kilomètres carrés, l’expert signale la nécessité d’une coopération internationale.
Le Royaume-Uni qui, après avoir procédé à des essais nucléaires en Australie, avait décontaminé certaines régions, tout en indemnisant les victimes -ce qui est une référence à suivre- alors que la France n’a reconnu aucune victime algérienne jusqu’à ce jour, souligne-t-il.
Se voulant optimiste, le Dr Mansouri émet le vœu que le Président français fasse en sorte que tous les documents dont les experts ont besoin, pour délimiter exactement les territoires touchés et préparer leur décontamination, soient remis à Alger. Ainsi, cette page sombre de l’histoire des deux pays sera tournée, et une autre, celle de leur coopération, s’ouvrira pour le bien des générations futures.