Lors de deux appels téléphoniques séparés avec ses homologues turc et syrien, le président Ebrahim Raïssi a réaffirmé le soutien de l'Iran aux deux pays touchés par des tremblements de terre dévastateurs. Téhéran soutiendra la Turquie et la Syrie dans ces moments difficiles, a-t-il souligné.
S'adressant mardi 7 février au président turc Recep Tayyip Erdogan, le président Raïssi a présenté ses condoléances et exprimé sa compassion au gouvernement et à la nation turcs.
« L'Iran et la Turquie sont des pays amis et frères avant d'être des voisins. La nation et le gouvernement iraniens se tiennent à leurs côtés en cette période difficile. La République islamique est disposée à répondre immédiatement aux besoins humanitaires de la Turquie. Nous espérons que ses souffrances seront rapidement atténuées », a-t-il déclaré.
Le président Erdogan a, pour sa part, apprécié la bonne volonté et la sympathie de son homologue iranien.
« Il s'agit du plus grand tremblement de terre en Turquie depuis les 50 dernières années », a-t-il précisé.
Un tremblement de terre de magnitude 7,8 a foudroyé le sud-est de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie tôt lundi 6 janvier. Plus de 10 000 personnes ont perdu la vie, des milliers d'autres sont blessés et de nombreux bâtiments ont été anéantis.
Les secouristes poursuivent leurs opérations de déblayage et de sauvetage dans des températures glaciales.
Le président iranien s'est également entretenu avec son homologue syrien Bachar Assad. Il a présenté ses condoléances aux « frères et sœurs syriens » : « La République islamique a toujours soutenu la nation et le gouvernement syriens dans les moments difficiles et elle est maintenant prête à apporter une aide immédiate aux victimes syriennes. »
Pour sa part, le président syrien a déclaré que Damas souhaitait profiter des expériences en matière de secours et de gestion des catastrophes naturelles de la République islamique. La Syrie n'avait pas été frappée par un séisme d'une telle magnitude depuis les 250 dernières années, a-t-il souligné. Demande qui a été aussitôt acceptée par le président Raïssi.
Ce faisant, le premier avion d'aide humanitaire iranien a atterri à l'aéroport international de Damas aux premières heures de mardi. L'avion contenait 45 tonnes d'aide médicale, alimentaire et sanitaire.
L'ambassadeur d'Iran à Damas, Mehdi Sobhani, présent à l'aéroport, a déclaré que Téhéran prévoyait de livrer davantage d'aides à la Syrie et appelait la communauté internationale à faire pression sur les États-Unis afin qu'ils lèvent leurs sanctions contre la Syrie pour faciliter l'acheminement de l'aide internationale.
« Le point important est que différents pays doivent faire pression sur le gouvernement américain pour qu'il lève le siège cruel de la Syrie afin que l'aide humanitaire internationale puisse être rapidement acheminée au peuple syrien frappé par le tremblement de terre », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Nasser Kanaani dans une interview à l'agence de presse Mehr News.
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Dans une interview accordée mardi à la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen, le ministre syrien des Affaires étrangères Faisal Mekdad a souligné le besoin urgent d'aide humanitaire de la Syrie après le séisme foudroyant de la veille. « Les sanctions américaines ont aggravé la situation, elles obstruent la livraison de tout équipement », a-t-il déploré.
« La catastrophe qui a frappé la Syrie est grande. Ce qui accroît son ampleur, ce sont les impacts de la guerre contre le terrorisme qui dure depuis 12 ans ; ce sont les sanctions imposées par les États-Unis et les pays occidentaux à la Syrie », a-t-il fait remarquer.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a lancé un appel aux États membres des Nations Unies, au Secrétariat général, à ses agences et fonds concernés, au Comité international de la Croix-Rouge, aux partenaires d'action humanitaire internationaux, gouvernementaux et aux ONG pour aider la Syrie à sortir de cette crise.
« Quand les Américains prétendent qu'ils n'ont pas imposé de sanctions sur l'aide humanitaire, nous leur disons que vos sanctions empêchent l'achat de médicaments. Washington et ses alliés occidentaux menacent de sanctions les pays qui traitent avec la Syrie ou les banques syriennes », a indiqué Faisal Mekdad.
Il s'est par contre réjoui de la solidarité et de l'aide de certains autres pays à la Syrie.
Damas est prêt à autoriser l'acheminement de l'aide humanitaire dans toutes les régions « à condition que l'aide n'atteigne pas les groupes terroristes armés ».
Les États-Unis ont envahi la Syrie en 2014 à la tête d'une coalition de dizaines de leurs alliés, pour soi-disant combattre Daech. La coalition y a maintenu sa présence, alors que ce sont la Syrie et ses alliés, dont l'Iran et la Russie, qui ont vaincu le groupe terroriste fin 2017.
Le gouvernement américain a également imposé des sanctions économiques radicales contre la Syrie qui redouble d'efforts pour sa reconstruction et son redressement.
Cet embargo a bloqué les importations de biens essentiels, dont les équipements médicaux, la nourriture, les appareils de chauffage, le gaz et l'électricité.