Hamid Nouri, un ancien responsable de la justice iranienne illégalement incarcéré en Suède, a déclaré mercredi devant une cour d'appel que son procès n'avait pas été équitable, une déclaration qui a poussé le juge à ordonner que son micro soit éteint.
La première session s'est tenue mercredi à la cour d'appel de Svea, à Stockholm.
Nouri a été arrêté dès son arrivée à l'aéroport de Stockholm il y a trois ans. Les autorités suédoises ont allégué qu'il était impliqué dans l'exécution et la torture des membres de l'Organisation Mujahedin-e-Khalq (OMK) en 1988.
En juillet, un tribunal suédois a condamné Nouri à la réclusion à perpétuité. Le tribunal, qui a été décrit par les responsables iraniens comme illégal, a reconnu Nouri coupable de soi-disant crimes de guerre et crimes contre l'humanité sur la base d'allégations portées par la groupe terroriste OMK.
Nouri, qui a été placé à l'isolement depuis son arrestation illégale, a utilisé le tribunal de mercredi pour protester contre son procès et son traitement inéquitables en Suède.
« Je considère ce tribunal comme injuste et je n'assisterai pas au tribunal tant que mes problèmes ne seront pas résolus », a-t-il déclaré au début de la session, cité par IRNA, alors qu'il protestait contre le tribunal pour ne pas lui avoir permis de consulter ses avocats avant le début de la séance.
Nouri à qui le juge n'a pas laissé terminer sa phrase insistait en demandant à ce que justice soit faite. Il demandait à ce qu'une date précise lui soit présentée, alors qu'il disait avoir compté les secondes jusqu'à la séance. Le juge a alors ordonné que son microphone soit éteint, mais Nouri a renchéri en élevant la voix. Il demandait tout simplement une nouvelle paire de lunettes en agitant ses anciennes paires et exposant ses problèmes de vue qui l'empêchent de pouvoir lire les documents de son dossier.
« Je suis en isolement cellulaire depuis trois ans et deux mois. Le juge a déclaré que les restrictions étaient terminées pour moi, mais mes contacts sont toujours bloqués », a poursuivi Nouri.
La cour d'appel devrait durer des mois
Heibatollah Nazhandi-Manesh, qui est conseiller juridique de la famille de Nouri, a déclaré fin décembre 2022 que la cour d'appel durerait jusqu'à la fin de 2023.
Les avocats de Nouri remettent essentiellement en question la légitimité juridique du tribunal suédois.
À la mi-juillet, le ministère iranien des Affaires étrangères a décrit la condamnation comme une mesure illégale et contraire aux principes du droit international", qualifiant le tribunal d'« incompétent » et la procédure judiciaire d'« illégale ».
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a fait allusion au cas de Nouri lors d'une conférence de presse lundi. Il a indiqué que Téhéran poursuivrait l'affaire, appelant le gouvernement suédois à prendre note des droits consulaires des étrangers qui ont été « injustement » détenus dans le pays européen.
Ces remarques interviennent alors que la justice suédoise a même limité l'accès consulaire à Nouri. Le détenu iranien s'est ainsi vu interdire de rencontrer les membres de sa famille.