La Russie et la Chine vont organiser des exercices navals conjoints du 21 au 27 décembre en mer de Chine orientale, a déclaré lundi le ministère russe de la Défense. L'occasion de faire une démonstration de force face aux provocations américaines et japonaises.
Des bombardiers H-6 chinois « s'entraînent » à couler des porte-avions américains pendant que la Russie et la Chine commencent des exercices de guerre massifs près du Japon.
Quatre navires de guerre russes sont partis en mer de Chine orientale pour rejoindre les navires de la marine de l'armée chinoise pour des exercices d'une semaine, le signe d'une convergence stratégique croissante entre les deux pays.
Le 30 novembre, les bombardiers des deux pays - le H-6K chinois et le TU-95 russe - ont survolé la mer de Chine orientale près des eaux japonaises dans le cadre de patrouilles aériennes communes et ont ensuite atterri sur le territoire de l'autre.
Les deux pays perçoivent les tentatives américaines pour les contenir et la militarisation du Japon car elle ravive les souvenirs de la Seconde Guerre mondiale d'autant plus que la Chine qualifie l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) de déstabilisatrice alors qu'elle s'étend en Asie de l'Est en augmentant la coopération avec le Japon.
« La partie active de l'exercice comprendra des tirs conjoints de missiles et d'artillerie contre des cibles aériennes, des tirs d'artillerie contre des cibles maritimes et la pratique d'actions anti-sous-marines conjointes avec l'usage pratique d'armes », indique le communiqué russe.
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Le Commandement du théâtre oriental de Chine (The Eastern Theater Command, ETC) a déclaré que l'exercice conjoint « démontre la détermination et la capacité des deux parties à répondre conjointement aux menaces à la sécurité maritime et à approfondir davantage le partenariat de coordination stratégique global Chine-Russie de la nouvelle ère », indique le communiqué.
Alors que les relations russo-japonaises se refroidissent sur les îles Kouriles, l'Éxtrême-Orient devrait être la prochaine poudrière ayant trois points chauds à lui seul, la Chine étant partie prenante dans les trois – la péninsule coréenne, la mer de Chine méridionale et le détroit de Taïwan.
Les bombardiers chinois H-6 se préparent à l'action
La nouvelle stratégie de sécurité nationale du Japon et ses relations au beau fixe avec Taïwan ont soulevé la colère à Pékin. Les bombardiers chinois H-6K/J ont survolé le détroit de Miyako lundi.
L'objectif est de s'entraîner aux tirs de missiles anti-navires sur des groupements tactiques de porte-avions américains et de missiles de croisière d'attaque terrestre sur Guam.
De plus, entrer dans l'océan Pacifique en traversant le détroit de Miyako peut également permettre aux bombardiers H-6 de tirer sur l'US Andersen Air Force à Guam. Les missiles de croisière à lancement aérien CJ-20 d'une portée de 2 000 kilomètres et les missiles anti-navires YJ-21 pourraient être utilisés à ces fins.
Le point de l'île d'Okidatio se trouve à environ 1 600 kilomètres de l'île de Guam, qui abrite la base aérienne d'Andersen. Cela peut facilement être attaqué par les missiles de croisière à lancement aérien (ALCM) CJ-20 d'une portée de 2 000 kilomètres que le H-6 peut transporter.
Les bombardiers H-6J/K transportent également le missile anti-navire YJ-12, considéré comme l'un des plus meurtriers de Pékin. Le missile est presque impossible à intercepter, peut être lancé depuis la terre, les airs ou la mer, a une portée de plus de 400 kilomètres et son ogive peut atteindre une cible en moins de 30 secondes.
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Le H-6 peut également transporter le missile hypersonique à lancement aérien YJ-21, récemment dévoilé, ayant une portée de 1 500 kilomètres.
« La Russie et la Chine partagent des stratégies pour saper l’OTAN »
La Russie et la Chine « partagent une boîte à outils » de stratégies pour saper les membres de l'OTAN, a averti Julianne Smith, ambassadrice des États-Unis auprès de l'OTAN, exhortant les capitales occidentales à intensifier leurs efforts pour se défendre contre Moscou et Pékin.
« Ils (la Russie et la Chine) utilisent de plus en plus d'outils communs qui devraient préoccuper l'OTAN », a déclaré le quotidien britannique Financial Times citant Julianne Smith.
La diplomate américaine a déclaré qu'elle pensait que Moscou et Pékin « échangeaient des tactiques hybrides », ce qui crée des facteurs tels que des risques pour l'approvisionnement énergétique et des problèmes de cybersécurité ».
« Il ne fait aucun doute qu'ils travaillent à diviser les partenaires de l'alliance transatlantique. Nous sommes bien conscients de ces tentatives et avons l'intention de les combattre », a-t-elle ajouté.
Selon le Financial Times, les États-Unis incitent de plus en plus les autres membres de l'alliance à durcir leurs positions vis-à-vis de la Chine.
Smith a déclaré que les États-Unis n'avaient pas l'intention de détourner l'attention des alliés de l'OTAN vers la région Asie-Pacifique, mais cherchaient seulement à assurer une politique de défense intérieure forte des pays membres de l'alliance.
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