1- USA/Afrique : L’Algérie s’attend à des objectifs «concrets»
Depuis plusieurs mois, le continent africain, en général, et l’Algérie, en particulier, sont devenus le théâtre d’un ballet diplomatique français, italien, mais aussi américain, inédit. L’intérêt particulier apporté aux pays africains depuis le début de la guerre en Ukraine interroge sur cet intérêt soudain.
Une communication d’influence est mise en place pour séduire les dirigeants africains qui campent sur leur position de neutralité dans le conflit ukrainien, refusant de condamner la Russie. Cette dernière a réussi à gagner la confiance des pays africains, tout comme la Chine qui s’engage à renforcer sa présence sur un marché déjà acquis, allant jusqu’à effacer la dette de certains pays. Aujourd’hui, les Etats-Unis veulent entrer dans la course pour contrer l’influence russe et chinoise à travers la mobilisation de ressources financières importantes, estimées à 55 milliards de dollars sur trois ans en faveur du développement de l’Afrique. Contribuer à la sortie de crise du continent.
C’est l’objectif de l’organisation de la deuxième édition du Sommet Etats-Unis/Afrique, à Washington, après la première édition de 2014. Les travaux de ce Sommet « controversé » ont débuté hier et devraient s’achever demain.
L’Algérie est représentée à cet événement par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, qui devra défendre la stratégie du pays pour renforcer l’intégration économique de l’Afrique, mais aussi sa vision de lutte contre le terrorisme et les guerres qui ravagent la population africaine. C’est l’occasion de discuter sur les mécanismes de coopération bilatérale et multilatérale gagnant-gagnant. C’est une question de souveraineté. Les Etats-Unis n’ont jamais affiché leur intérêt pour le continent. L’ex-Président des USA, Donald Trump a exclu les pays africains de sa politique étrangère. L’actuel président, Joe Biden veut corriger cette image et renforcer le leadership de son pays dans la région. Il a réussi à convaincre les Démocrates et Républicains, d’investir en Afrique en vue de contrer la montée en puissance de la Russie, de la Chine et de la Turquie afin de maintenir son leadership économique mondial. Également, aider l’Europe à sortir de la crise énergétique. L’Afrique est un continent riche en hydrocarbures et matières stratégiques. Le centre de ce regain d’intérêt est clair. Il est d’ordre géopolitique, d’où la prudence des Etats africains et leur scepticisme. Face à la crainte de perdre leur leadership face à la montée d’influence chinoise et russe en Afrique, devenus très proches, depuis le début de la guerre en Ukraine, Washington veut changer la vision des Américains envers ce continent et cherche à concevoir de nouveaux mécanismes de coopération. Le Sommet Etats-Unis/Afrique a été pensé dans l’objectif de convaincre les dirigeants africains de la réelle mobilisation des ressources financières pour atteindre leurs objectifs, en collaboration avec les Etats africains en quête d’un partenariat fiable, sérieux et durable. La Russie et la Chine sont les favoris, mais l’intérêt des pays africains passe avant tout.
Comme l’Algérie, le Niger, le Nigeria, l’Egypte, la Tunisie ou la Libye cherchent à attirer davantage les investisseurs américains, sans renoncer à l’élargissement de leur relation de coopération avec la Chine et la Russie.L’Algérie est favorable aux partenariats multilatéraux.
2- La Russie examine plusieurs questions d’intérêt commun avec le Front Polisario
Le vice-ministre des Affaires étrangères russe, représentant spécial du président Poutine pour le Moyen-Orient, Mikhaïl Bogdanov a rencontré, vendredi à Moscou, une délégation sahraouie avec laquelle il a examiné plusieurs questions d’intérêt commun.
La délégation sahraouie était composée du membre du Secrétariat national et responsable de l’Organisation politique du Front Polisario, Khatri Addouh et du membre du Secrétariat national, représentant du Front Polisario auprès des Nations unies (ONU) et Coordonnateur de la Mission (Minurso), Sidi Mohamed Amar.
Sidi Mohamed Amar a indiqué que la rencontre avec Mikhaïl Bogdanov, a été une occasion de s’entretenir autour de «plusieurs questions d’intérêt commun».
Selon l’Agence de presse sahraouie (SPS), la rencontre de la délégation sahraouie avec le responsable russe, «intervient dans le cadre de la communication continue entre les deux parties russe et sahraouie».
Elle a permis aux deux parties d’«examiner plusieurs sujets d’intérêt commun, dont l’état du processus de paix parrainé par l’ONU au Sahara Occidental, ses perspectives et d’autres questions».
3- Le Maroc bascule vers l’Ukraine : Rabat aidera militairement Kiev, une première en Afrique
Le Maroc fait partie des pays qui ont longtemps tenté d’afficher une certaine neutralité depuis que les chars russes ont envahi l’Ukraine. C’est terminé. Le bruit sur une aide militaire du Maroc en direction de Kiev, sous la houlette des USA, court depuis quelques jours. Il a été confirmé par le site ukrainien 24tv et c’est une première en Afrique…
Depuis avril dernier, les Américains cherchaient activement des chars T-72 pour les remettre aux troupes ukrainiennes. Washington a frappé à la porte de ses alliés de l’OTAN mais ils en ont presque plus, à part la Pologne. Le Maroc lui en a, en grande quantité, des engins qu’il a achetés à la Biélorussie entre 1999 et 2001. Alors les Etats-Unis, qui ont des relatons privilégiées avec Rabat, lui ont demandé de donner un coup de main à Kiev.
Rappelons que la collaboration entre l’Ukraine et le Maroc n’est pas une nouveauté, déjà en juillet 2015 la société publique ukrainienne Ukroboronservice avait sollicité les autorités marocaines pour des pièces de rechange destinées aux chars T-72. Mais depuis le 24 février 2021, date à laquelle Moscou a déclenché les hostilités, le Maroc s’est gardé de choisir un camp. D’ailleurs en mars 2021 lors du vote sur la résolution «condamnant l’agression russe en Ukraine», à l’Assemblée générale de l’ONU, le Maroc était aux abonnés absents…
Idem lors des deux votes suivants, le Maroc s’est borné à militer pour le «respect de l’intégrité territoriale, de la souveraineté et de l’unité nationale de tous les États membres des Nations unies». Un changement notable a été remarqué en avril dernier, quand Rabat a dépêché ses émissaires en Allemagne pour assister à la réunion des 40 alliés des États-Unis. Le sujet était la hausse de l’aide militaire à l’Ukraine…
En cédant à la demande américaine de secourir Kiev, le Maroc prend le contre-pied de l’Algérie, qui elle pactise ouvertement avec la Russie. La coopération militaire entre Alger et Moscou monte tellement en intensité que des élus américains s’en émeuvent. Les Algériens ont un peu reculé dernièrement en annulant un grand exercice militaire avec l’armée russe mais l’histoire entre Vladimir Poutine et Abdelmajid Tebboune est loin d’être terminée…
4- Le peuple tunisien surprendra l'Occident?
Le « Mouvement du 25 juillet », qui soutient le président tunisien Kaïs Saïed, a appelé les Tunisiens à participer massivement aux élections législatives anticipées prévues samedi 17 décembre alors que le camp pro Israël au Maghreb fait une pression sans précédent sur la Tunisie
A quatre jours du scrutin, le coordinateur général du Mouvement du 25 juillet, Fathi Hakimi, a déclaré lors d'une conférence de presse à Tunis : « Nous appelons les Tunisiens à se rendre massivement aux urnes le 17 décembre pour choisir leurs représentants dans le Parlement ».
Et Hakimi d’ajouter: « Nous aspirons à faire couronner de succès le processus électoral et à donner au monde l'image que la Tunisie est une démocratie, en dépit des campagnes de diabolisation et des communiqués émis par les parties déchues à la suite du processus du 25 juillet ». Le coordinateur du Mouvement du 25 juillet a déclaré qu'il est question « des règles du jeu démocratique », ajoutant « que la seule option pour la Tunisie est d’aller de l’avant dans le processus électoral pour se doter d’un Parlement qui exercera sa fonction législative ».
« Le peuple aura son mot à dire, il est le seul dépositaire de la souveraineté et celui qui sera élu, verra sa responsabilité engagée », a-t-il insisté. Dans les 161 circonscriptions électorales, 1 058 candidats, dont 120 femmes, se disputent les 161 sièges du Parlement.
5- La reprise des activités des entreprises chinoises en Libye
Le Président du Conseil présidentiel libyen Mohamed al-Menfi a discuté, samedi, avec le président chinois, Xi Jinping, du retour des entreprises chinoises en Libye.
C'est ce qu'il a affirmé au terme d'une rencontre avec son homologue chinois en marge de leur participation au sommet arabo-chinois qui s'est tenu dans la capitale saoudienne, Riyad, selon un communiqué publié par le bureau des médias du Conseil.
Vendredi soir, Riyad a accueilli le premier sommet sino-arabe, avec la participation du président chinois, de dirigeants et responsables arabes.
Selon le communiqué, les deux parties ont discuté "de la reprise des activités des entreprises chinoises en Libye''.