En Arabie saoudite, le pillage des avoirs et l’expropriation de biens immobiliers et fonciers s’accélèrent par le régime saoudien à Qatif et sur l’île de Tarout, situé dans la province orientale d’Ach-Charqiya.
Le site d’information libanais Al-Ahed a rapporté qu’après une série de décisions controversées, le régime saoudien a fait un autre pas vers l’extension de son contrôle sur Qatif et l’île de Tarout afin d’augmenter la pression sur la population en les assiégeant et en les privant de leurs biens et sources de subsistance.
Les autorités saoudiennes ont pris la décision d’empêcher toute vente immobilière sur l’île de Tarout au large de Qatif, et n’ont fixé qu'un délai de deux semaines aux propriétaires de boucheries et de poissonneries sur le marché central de Tarout pour abandonner leurs commerces qui font l’objet d’un plan d’expropriation.
Parallèlement, la municipalité de Qatif a demandé à un certain nombre de propriétaires immobiliers (commerces, maisons) de la cité de Dababiyyah à Qatif de soumettre aux autorités municipales le titre de propriété de leurs biens immobiliers. Les propriétaires craignent que la municipalité ne décide d’appliquer une expropriation et de démolir des dizaines de maisons et de magasins dans la cité.
Il n’y a pas si longtemps (avril 2022), le régime saoudien a décidé de diviser le gouvernorat de Qatif en deux parties orientale et occidentale, et la seconde partie a été nommée gouvernorat d’al-Bayda.
Les plans des autorités saoudiennes pour changer les divisions administratives de la province ne s’arrêtent pas là, et les projets se sont étendus sur une vaste zone littorale, y compris les côtes de l’île de Tarout, des villes de Qatif et de Darien également. Certaines parties de ces zones côtières se sont transformées en projets résidentiels, ce qui a entraîné la destruction du milieu naturel, la diminution des ressources halieutiques et de végétation.
La mer a également été avalée par les projets de Riyad dans la zone située près du port King Abdelaziz, à Dammam, pour un programme immobilier qui s’étend sur une vaste zone de la mer qui abrite plus de 11 000 parcelles de terrain avec une superficie d’environ 7 millions de mètres carrés.
Il convient de noter que le vandalisme saoudien n’épargne pas non plus les sites historiques et culturels de la région avec la démolition de bâtiments, de palais, de châteaux et de quartiers patrimoniaux à Qatif et al-Ahsa, qui risquent de s'effondrer complètement, suite à des démolitions sous des prétextes futiles ou par négligence délibérée.
Avec ces pratiques systématiques, le patrimoine de la région disparaît paradoxalement sous la tutelle des autorités saoudiennes chargées de la protection du patrimoine historique et culturel !
Cela se produit généralement sous prétexte qu’ils risquent de « s’effondrer », sachant que l’âge de certains de ces bâtiments remonte à des centaines d’années.
Le site d’information Al-Ahed souligne ensuite que tout cela est lié à la politique sectaire et d’exclusion du régime saoudien qui ne reconnait pas le chiisme au niveau constitutionnel et juridique, et la dégradation de la situation des droits de l’Homme, d’où les atteintes systématiques des institutions de la société civile et le manque de législation pour faciliter les activités professionnelles des chiites qui risquent la peine d’emprisonnement s’ils essaient de créer leurs propres institutions civiles.
Il y a un mois, la municipalité de Qatif a mis en place un nouveau projet appelé « Développement de l’île Tarout », conformément à la politique de division et de fragmentation des liens historiques entre les villes et les régions. À noter que le régime saoudien a appliqué cette politique à Qatif depuis les premières décennies de l’occupation de cette région.
Sous prétexte de « développer », les autorités locales sont en train d’appliquer les projets du prince héritier Mohammed ben Salmane : changer la composition démographique de la région, éliminer son histoire et son patrimoine culturel.
Il est à noter qu’en 2020, les autorités municipales ont rassemblé leurs outils de remblayage et de démolition et les ont installés dans le quartier Badrani à Tarout, où se trouvaient des magasins spécialisés dans les matériaux de construction, de sable et de ciment. Elles ont procédé ensuite à démolir les magasins sous les yeux de leurs propriétaires.
Sur le terrain, ces actions constituent une agression systématique contre les habitants et les privent de pouvoir vendre leurs propriétés à des prix raisonnables. La municipalité ne prend aucune mesure pour indemniser les commerçants et les propriétaires.
Naturellement, les autorités ont refusé de fournir des magasins alternatifs aux propriétaires des établissements endommagés, ce qui a conduit de nombreuses familles à perdre leur source de revenus.
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