Les mouvements de résistance palestiniens, Hamas et Jihad islamique basés dans la bande de Gaza, ont condamné dans les termes les plus vifs la visite en cours à Bahreïn du président du régime sioniste.
Le responsable du Hamas Basim Naim et le porte-parole du Jihad islamique Tariq Salmi ont condamné dimanche 4 décembre la visite d'Isaac Herzog à Bahreïn, quelques heures après son arrivée à Manama. Il devient ainsi le premier président israélien à se rendre dans le royaume.
Bahreïn a signé un accord de normalisation négocié par les États-Unis avec le régime israélien lors d'un événement organisé par la Maison Blanche en septembre 2020. Depuis, les régimes de Manama et de Tel-Aviv tentent de cimenter la soi-disant détente, qui a été dénoncée par les Palestiniens et leurs partisans régionaux et internationaux qui la jugent comme un "coup de poignard dans le dos" de la cause palestinienne.
Basim Naim a qualifié la visite d'ignominieuse et a dénoncé la tentative du roi de Bahreïn, Hamad bin Issa Al-Khalifah, d'accueillir "le chef d'un régime d'apartheid, qui dirige la plus grande structure terroriste [du monde]", la jugeant "pathétique", a rapporté l'agence de presse palestinienne Shehab.
Le monarque bahreïni reçoit le président israélien alors que les forces du régime israélien continuent d'exécuter des Palestiniens dans les territoires occupés et que leur sang coule comme une "rivière".
La visite est également concomitante avec les violations continues de Tel-Aviv contre les lieux sacrés du monde musulman, en particulier l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa - le troisième lieu saint de l'islam, a ajouté Naim.
Le responsable du Hamas a déclaré que "pour faire plaisir à Tel-Aviv, Manama tentait d'imposer sa volonté à la nation bahreïnie. C'est alors que les dirigeants tirent leur légitimité et leur longévité [politique] de la volonté de leur nation et non de la fraternisation avec les ennemis des nations", a-t-il conclu.
Le responsable du Jihad islamique, quant à lui, a présenté le voyage d'Herzog comme une démarche visant à détourner l'attention de l’opinion publique mondiale des atrocités et des actes de terreur du régime israélien.
Tariq Salmi a salué la nation bahreïnie et appelé toutes les nations arabo-musulmanes à élever la voix contre toute normalisation des relations avec le régime israélien et les ingérences de ce dernier.
En septembre dernier, le Premier ministre israélien sortant Yair Lapid s'est rendu à Bahreïn pour y inaugurer l'ambassade d'Israël. Naftali Bennett s’y était rendu en début d'année, au mois de février.
En signe de contestation à la visite d'Isaac Herzog, les Bahreïnis ont organisé, dimanche, des manifestations dans tout le pays pour réitérer leur soutien à la Palestine et condamner la normalisation des relations diplomatiques avec le régime de Tel-Aviv.
Entre autres, les manifestants dans le village d'al-Markh ont exprimé leur solidarité avec la nation palestinienne dans sa lutte contre le régime d'occupation israélien et appelé à l'expulsion des touristes israéliens de Bahreïn. Ils ont foulé au pied le drapeau israélien et scandé des slogans tels que « Nous n'accepterons jamais l'humiliation », « La normalisation est une trahison » et « Bahreïn est le cimetière des sionistes ».
Un rassemblement similaire a eu lieu ce dimanche dans le village d'al-Daih. Les manifestants brandissaient des drapeaux nationaux palestiniens et scandé « Mort à l'Amérique » et « Mort à Israël ».
