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L’Arabie surveille les dissidents sur le sol américain à l’aide d’un logiciel israélien

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'exprime lors du Sommet sur la sécurité et le développement de Djeddah, en Arabie saoudite, le 16 juillet 2022.©Reuters

L’Arabie saoudite intensifie la répression des dissidents aux États-Unis en utilisant des logiciels espions israéliens. 

Dans un rapport d’enquête publié mercredi 2 novembre, l’Associated Press a révélé que le royaume saoudien a intensifié sa répression contre les dissidents en surveillant leurs communications à l’aide du logiciel espion israélien « de qualité militaire ».

Après avoir repéré des cas de dissidence, le royaume aurait alors recours à de lourdes peines et à l’emprisonnement des individus ciblés, s’ils rentraient chez eux.

« Au cours des cinq dernières années, la surveillance saoudienne, l’intimidation et la poursuite des Saoudiens sur le sol américain se sont intensifiées alors que le royaume intensifie la répression sous son dirigeant de facto, le prince héritier Mohammed ben Salmane », selon le FBI, des groupes de défense des droits de l’homme et deux ans d’entretiens avec des Saoudiens vivant à l’étranger », indique le rapport.

Ce n’est pas la première fois que le royaume est reconnu coupable d’avoir pratiqué cette procédure, qualifiée de « répression transnationale », le rapport de l’AP ayant cité l’exemple du prince saoudien Abdallah ben Faisal al-Saud, étudiant diplômé à la Northeastern University de Boston.

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 « Après qu’un autre prince, un cousin, a été emprisonné chez lui, le prince Abdallah en a discuté avec des proches lors d’appels passés depuis les États-Unis, selon des responsables saoudiens, qui l’écoutaient d’une manière ou d’une autre. À son retour en Arabie saoudite, le prince Abdallah a été emprisonné à cause de ces appels. Une peine initiale de 20 ans a été portée à 30 ans en août », précise le rapport.

Mais le mois même où la peine du prince Abdallah a été prolongée, l’Arabie saoudite a condamné Saad al-Madi, un Saoudien de 72 ans, à un quasi-emprisonnement à perpétuité pour des tweets qu’il avait publiés depuis son domicile en Floride. Al-Madi a été inopinément accusé et emprisonné lors d’une visite dans le royaume.

Freedom House, un groupe de recherche et de plaidoyer, affirme que l’Arabie saoudite a ciblé des dissidents dans 14 pays, et ce, dans le cadre d’un plan coordonné et dirigé depuis les États-Unis. L’objectif est d’espionner les Saoudiens et de les intimider ou de les contraindre à rentrer au royaume, explique le groupe.

« C’est troublant, c’est terrifiant et c’est une violation majeure de la liberté d’expression », a déclaré Nate Schenkkan de Freedom House à propos des récents emprisonnements de Saoudiens basés en Occident.

Au moins depuis 2017, a déclaré le FBI, « des agents soutenus par le gouvernement et des ressortissants saoudiens basés aux États-Unis ont surveillé, harcelé et menacé les détracteurs du régime vivant en Amérique aussi bien en personne que par des moyens numériques ».

Il s’agit notamment de l’arrestation par Riyad de centaines d’activistes, blogueurs, intellectuels et autres personnes pour leurs activités politiques, faisant preuve d’une tolérance presque zéro pour la dissidence, même face à la condamnation internationale de la répression.

Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane est également accusé d’avoir ordonné le meurtre brutal en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, qui était autrefois un critique virulent du pouvoir saoudien. Khashoggi a été assassiné lors d’une visite au consulat saoudien à Istanbul. Des groupes de défense des droits de l’homme affirment qu’un logiciel espion israélien a été installé sur le téléphone de la fiancée de Khashoggi.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV