Le port de Mukalla, dans le gouvernorat de l'Hadramaout à l'est du Yémen, est entièrement fermé à la suite du survol de drones dans la région.
Une source yéménite a indiqué, citée par la chaîne Al-Alam que simultanément à l'arrivée d'un grand navire pétrolier appartenant à la coalition saoudo-émiratie, qui prévoyait de piller le pétrole yéménite, des drones ont été aperçus au-dessus du port de Mukalla.
« Des tirs de la DCA déployée à Mukalla ont été aussitôt entendus », a ajouté la source rappelant qu'un état de grande confusion régnait à Mukalla avant sa fermeture complète. « L'électricité a été complètement coupée dans le port et la zone de Khalaf à l'Hadramaout, au sud-est du Yémen », a encore précisé la source.
Cela intervient alors que vendredi 21 octobre, deux fortes explosions ont ravagé le port pétrolier d'al-Dabba étant sous contrôle de la coalition d’agression saoudienne dans la province de l'Hadramaout, dans le sud-est du Yémen. Le port a été en fait visé par les drones des forces armées yéménites au moment où une cargaison de pétrole de la coalition saoudienne prévoyait de transférer le pétrole exploité des champs de Masila à l'ouest de l’Hadramaout vers une destination inconnue.
La frappe constituait un avertissement mineur de la part d'Ansarallah pour empêcher le pillage du pétrole yéménite par la coalition saoudienne, comme l'a dit le porte-parole des forces armées yéménites Yahya Saree dans un communiqué diffusé après cette frappe par la chaîne de télévision Al-Masirah.
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« L'attaque a été menée après que nous ayons envoyé un message d'avertissement au navire pour qu'il parte. L'attaque est également un message d'avertissement à tous les autres navires pétroliers étrangers pour qu'ils restent à l'écart des mers régionales du Yémen », a déclaré Saree.
La province de l'Hadramaout contient la plus grande quantité de pétrole du Yémen. Les mercenaires à la solde de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et des États-Unis convoitent les zones occupées pour en piller le pétrole.
Le ministère du Pétrole du gouvernement de salut national du Yémen a annoncé que la coalition saoudienne avait volé environ 10 milliards de dollars des ressources pétrolières du Yémen.
Sur le même volet, Ali al-Kahhoum, l'un des hauts responsables du bureau politique d’Ansarallah, a accusé les États-Unis de construire des bases militaires au Yémen pour aggraver les conflits.
« En construisant des bases militaires à l'Hadramaout et en déployant des troupes dans cette province et sur les côtes du Yémen, les Américains planifient d’aggraver le conflit », a-t-il dénoncé ce mardi 25 octobre à l’antenne de la chaîne arabophone iranienne Al-Alam.
« Les Américains avancent rapidement pour mettre en œuvre leurs projets américano-israélien dans les territoires occupés, en particulier à Bab el-Mandeb, sur l'île de Socotra et dans le Mayon alors que les Britanniques tentent de construire une base militaire à Mahra. »
« Aujourd'hui, ce sont les Américains et les Britanniques qui gèrent la guerre yéménite. Ils ne faisaient même pas confiance à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis », a-t-il poursuivi.
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Plus loin dans ces propos, ce responsable d’Ansarallah a brossé un tableau clair du rôle du gouvernement américain dans la guerre au Yémen : « Les Américains essaient de gagner du temps pour arranger certaines de leurs cartes sur le terrain, au niveau des mercenaires locaux et au niveau du rôle de partage du pouvoir et de contrôle entre les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite. L'Arabie saoudite opère dans une zone géographique au nord et aux frontières, tandis que les Émirats arabes unis opèrent dans les régions du sud. Les États-Unis montrent un grand intérêt pour le gouvernorat de l'Hadramaout, le Royaume-Uni pour la province d'al-Mahrah, prétextant de soutenir le transport maritime international. »
En ce qui concerne la réaction d’Ansarallah, il a ajouté : « Notre réaction est tout à fait naturelle car nous assistons sur le terrain à la poursuite de l'agression des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite, ainsi que des États-Unis et du Royaume-Uni. Le langage de la force militaire fait comprendre aux États-Unis et au Royaume-Unis que Sanaa a la capacité d'empêcher le pillage des ressources du peuple yéménite. Lorsqu’ils comprendront cette équation, ils quitteront le Yémen et cesseront de piller les ressources du pays. »