Des Français se sont réunis ce 8 octobre pour exiger la sortie de la France de l'OTAN tout en dénonçant la politique énergétique du gouvernement. Peu importe leur couleur politique, ce sont des Européens qui nagent à contre courant, quitte à se placer sous le mot " Résistance". «Rendez-vous national de la résistance» : c'est sous cet intitulé que le parti qu'on appelle "souverainiste". Mais le mot Résistance dans le sang anti Empire du terme peut-il avoir un jour une réelle signifiaction en Europe?
« Sortons vite de l’OTAN » Manifestation pour la paix du 8 Octobre 2022 à Paris à l’initiative de @_LesPatriotes de @f_philippot !
— Tamila Tapayeva (@tamilatapayeva) October 8, 2022
Ces français refusent le conflit généralisé dans lequel les élites mondialistes essayent d’attirer la France 🇫🇷 #Otan #Ukraine #Russie pic.twitter.com/qA64qcAWM9
La guerre contre la Russie fomentée depuis plusieurs années par l’axe US/Israël/OTAN par Ukraine interposée, impacte clairement les pays d’Europe. Malgré la propagande menée par les acteurs de la sphère politico-médiatique occidentale pour convaincre les Européens du bien-fondé de cette guerre les Européens, peu habitués à ressentir directement les effets des guerres menées régulièrement à des milliers de kilomètres de leurs frontières par leurs gouvernements ont beaucoup de mal à comprendre les décisions de leurs responsables. Mais, ces derniers s'en moquent et de ces avis et de ces principes dits démocratiques dont ils en donennt la leçon à toute la planète et surtout aux Etats du Moyen Orient.
A lire la presse européenne, il est fréquent de tomber sur d’un ras-le-bol allant jusqu’à appeler à la désobéissance civile, la grève générale, voire à la révolution. D’aucuns rétorqueront que les « Gilets jaunes » ont commencé à en mener une et pourtant Il n’en est rien, dans la mesure où le mouvement a fini par s’étioler face, d’une part au déploiement impitoyable des forces de répression mises en service par le pouvoir et ses relais, et d’autre part par les intérêts particuliers qui en ont tiré quelque maigre bénéfice, ici par 100€ supplémentaires mensuels, là par 200€, ou encore par quelques primes pour les mieux lotis. Ce n’est évidement pas avec de telles friandises que se gagne une révolution digne de ce nom. Mais la Résistance est-elle viable dans les sociétés européennes, une Résistance version par exemple palestinienne?
S’il y a des différences flagrantes entre l'Europe et la société palestinienne, il y en a aussi de sournoises. La société palestinienne fait face à une occupation des plus brutales depuis près de 75 ans. Et tout le monde voit et connaît l’agresseur, malgré ses tentatives éhontées de se faire passer pour la victime dans cette inversion accusatoire devenue très à la mode depuis. Personne n’est dupe, et la juste cause palestinienne a traversé frontières, montagnes et océans, et touché le cœur et la raison du plus grand nombre. Il n’est que nos pantins politico-médiatiques qui sont aux abonnés absents et continuent à soutenir un gouvernement criminel, sans se soucier pour le coup, de leur habituel mantra des « droits de l’Homme », qui en réalité est incomplet. Il eût plutôt fallu dire : les « droits de l’Homme blanc ». Ces sinistres individus qui ont perdu tout honneur – si tant est qu’ils n’en aient jamais eu ! – savent que pour réussir dans leur carrière, ils ne peuvent mordre la main qui les nourrit…
Le problème majeur rencontré pour espérer une révolution de la population contre les appareils d’État et de manière plus large, contre les autorités politiques européennes se vérifie dans l’incapacité des populations à se fédérer et s’unir dans la lutte à mener pour renverser cet ordre inique et impersonnel qui finit par ne plus représenter que cette caste nuisible. Mais , la société palestinienne échappe à ce genre de défaillance. c'est une société civile est vivante, pleine de dynamisme, d’initiatives. Après les multiples tentatives échouées de la détruire tout au long des décennies d’occupation sioniste, la société palestinienne s’est organisée, réinventée à travers un réseau d’ONG que la majorité de citoyens occidentaux n’imagine même pas. À tous les niveaux les Palestiniens se sont arrangés pour trouver des solutions aux multiples manques et difficultés provoqués par ce régime colonial qui tente de les priver de tout. Pour se soutenir, pour s’épauler, en toutes circonstances.
Ces gens et leurs relais ici, sont des imposteurs professionnels, qu’il faudrait dégager une fois pour toutes. Et le minable petit coup de gueule des chanteuses et actrices qui se coupent une mèche de cheveux est affligeant de bêtise et d’hypocrisie. Où sont-elles quand il s’agit des Palestiniennes abattues froidement dans la rue devant leurs enfants, ou détenues dans de sordides prisons ? Où sont-elles quand l’armée « la plus morale du monde » les laisse accoucher seules et sans aide, bloquées à quelque check-point devant les rires salaces de petits imbéciles forts de leur uniforme ? Tout cela n’est que piteuse mise en scène, et ces idiotes (in)utiles ne prennent pas le moindre risque mais sont récupérées par le système qui au passage, leur offre leur petite pub.
En Palestine, dans le moindre village qui se fait envahir la nuit par la courageuse armée sioniste suréquipée pour enlever quelque gamin lanceur de pierres, la population réagit de manière unanime. Elle se soude, s’organise et manifeste collectivement. Elle n’a pas peur d’affronter avec ses maigres moyens, les balles et les grenades lacrymogènes de l’armée coloniale israélienne. Elle monte au front. Elle proteste haut et fort. Elle est prête à se faire embarquer et passer des mois et parfois des années en prison, s’il le faut. Elle est prête à tous les sacrifices, y compris la démolition de leur toit, ainsi que des grèves de la faim menées jusqu’à la limite de la mort. Et cela, depuis près de 75 ans, et après avoir essuyé quantité d’assassinats, de crimes de guerre, de pertes d’êtres chers sous des bombardements sans retenue de la puissance occupante. Et sans parler du silence général des médias occidentaux, ni des trahisons des gouvernements de pays frères. S’il ne fallait que se couper une mèche de cheveux pour nourrir et gagner une révolte…
Et c’est cette solidarité-là que l’ennemi sioniste – soutenu par nos États dits démocratiques – tente par tous les moyens de briser, dressant les partis du Fatah contre celui du FPLP ou du Hamas contre le Jihad islamique. Diviser, fracturer, opposer les uns contre les autres, toujours, pour régner, contrôler et asservir. Et malgré ici et là quelques réels problèmes au niveau des cadres, la population reste solidaire dans sa lutte contre l’ennemi commun. Depuis plus de sept décennies, ce qui représente bientôt trois générations. Si une révolution commence d’abord dans le cœur et les tripes qui hurlent à l’injustice, elle se construit et s’organise dans la tête. Elle a ses hauts et ses bas. Elle a ses résistants et ses collabos. Elle a ses héros et ses traîtres. Aucun pays n’échappe à cela, et là n’est pas la question !
Dans les têtes, il faut la détermination. Il faut sans arrêt se rappeler les objectifs et tenter de ne pas en dévier. Il faut se rencontrer, échanger, partager ses réflexions, se soutenir dans les doutes et les épreuves. Il faut quelque prudence aussi. Savoir sur qui compter et de qui se méfier. Il faut de la vigilance, de la discrétion, et bien sûr, un certain courage sinon un courage certain. Mais toujours, toujours une sourde détermination que rien ni personne ne peut entamer.
Quand les populations occidentales auront goûté aux manques et aux privations, et pour certaines d’entre elles, peut-être touché le fond, quand elles se rendront compte et réaliseront qu’elles sont occupées et asservies par les armes maquillées de la finance internationale qui leur ont lobotomisé les neurones, elles finiront peut-être par avoir la lucidité de s’organiser afin de renverser cet ordre mafieux qui gangrène leurs vies jusque dans les moindres détails du quotidien. Elles pourront alors se rappeler et prendre exemple sur la résistance palestinienne opiniâtre, prête à tous les sacrifices.
En attendant de le comprendre et de l’intégrer, dans l’état de ce que l’on peut observer autour de nous, il y a peu de chance que ce soit pour demain.
Avec Daniel Vanhove.