Pendant ces dernières années, l'Iran a bien démontré sa capacité à lancer des attaques de drones « en essaim » impliquant plusieurs drones suicides massés contre une seule cible. L'Iran représente en effet un cas spécial ayant réussi à développer une industrie nationale malgré les sanctions. Ce qui représente une capacité assez robuste.
Selon certaines sources d'informations, en Ukraine, les systèmes d'artillerie HIMARS envoyés par les États-Unis à Kiev ont pour le moment ralenti l'avancée rapide de l'armée russe, et il est vital que la Russie développe une stratégie pour contrer ce nouvel armement américain.
Dans ce cadre, Samuel Bendett, analyste russe au CNA (Center for Naval Analysis), a déclaré : « Des systèmes HIMARS et Triple 7S sont en tête de liste des armements dont la Russie se concentre sur la destruction. Sur ce fond, la Russie a besoin de plus de capacités, y compris le déploiement de drones iraniens pour identifier la cible et la frapper rapidement après l’identification. »
Selon Bendett, si la Russie veut importer des drones ayant été déjà utilisés dans une vraie guerre, l'Iran est sa seule véritable option.
Le porte-parole du département américain de la Défense, Todd Brisil, a déclaré à Politico : « La Russie a reçu deux types de drones iraniens à savoir : Mohajer-6 et Shahed. Ces drones peuvent être utilisés pour des missions de combat et de reconnaissance, y compris des missions d'attaques air-sol, de combat électronique, et de ciblage sur le champ de bataille. »
Le drone Shahed 129 est probablement le meilleur drone de fabrication iranienne, qui a un rayon de vol de près de 1 100 miles, plus grande que celui du drone Bayraktar de fabrication turque, en possession de l'armée ukrainienne. Le drone iranien est également capable de transporter plus de 500 livres de munitions, ce qui dépasse la capacité du drone turc, a-t-il ajouté.
Lire aussi : Exercice conjoint de drones 1401 : l'Iran l'a-t-il organisé en s'inspirant des conditions du front ukrainien ?
Le porte-parole du département d'État américain, Vedant Patel, a déclaré lors d'un briefing, le 30 août que des avions russes avaient chargé les drones durant quelques jours en mois d’août dans un aéroport iranien, puis les avaient livrés à la Russie. Il a ajouté que cette mesure avait été prise pour contrer les sanctions empêchant un approvisionnement majeur.
Vidéo: la présence de l’Iran au forum russe « ARMY 2022 ». ©Defapress
« Les opérateurs russes suivent toujours des formations en Iran, sur la façon d'utiliser les systèmes », a-t-il souligné.
Vidéo: le satellite Khayyam fabriqué totalement en Iran a été lancé en orbite depuis le cosmodrome russe Baïkonour, le 9 août 2022.
Sean Spoonts, un vétéran de la marine américaine et rédacteur en chef de SOFREP, estime que la Russie devrait embarquer ses missiles à guidage de précision à bord des drones fournis par l'Iran, ainsi le logiciel fabriqué par l'Iran devrait fournir les informations de ciblage aux missiles de fabrication russe.
Lire aussi : Grand exercice de drone 1401 d'Iran: le super épisode qui permettra à l'armée russe de gagner la bataille de Kherson?
Certains analystes estiment que le déploiement des drones iraniens par la Russie sera suivi par une synchronisation entre les armements de fabrication russe et iranienne notamment les systèmes de guidage et les radars d’interception. C’est cela que craint le plus la partie occidentale car après la coopération réussite de Téhéran et Moscou dans le domaine spatial qui s’est manifestée par la mise en orbite avec succès du satellite iranien Khayyam depuis la station spatiale de Baïkonour au Kazakhstan par la Russie, la sphère des coopérations militaires entre les deux voisins pourrait dépasser une simple livraison d’armement.
Lire aussi : Le satellite Khayyam, premier pas des coopérations spatiales Iran/Russie