Le bureau de presse de la région militaire du sud de la Russie a annoncé mardi que des exercices antiterroristes conjoints russo-algériens, baptisés le Bouclier du désert 2022, se tiendront en novembre pour la première fois en Algérie.
L’Algérie s’est engagée avec son principal fournisseur d’armes, la Russie, à effectuer des exercices militaires. La formation se déroulera sur le terrain d'essai d'Hammaguir en Algérie.
Le service de presse a indiqué que les exercices comprendront 80 soldats russes des unités de fusiliers motorisés stationnés dans le Caucase du Nord, et 80 soldats algériens. Les troupes s'entraîneront à rechercher, détecter et éliminer des groupes terroristes dans un décor désertique. Les premiers exercices conjoints russo-algériens ont eu lieu en Ossétie du Nord en octobre 2021, avec la participation de 200 soldats.
Le calendrier 2022 du district militaire sud de la Russie comprend des exercices conjoints avec les forces armées égyptiennes, kazakhes et pakistanaises.
Ce choix du lieu pour effectuer ces exercices n’est pas hasardeux, puisqu’il s’agit de la région militaire où opérait l’actuel chef d'État-Major de l'Armée nationale populaire, le général Saïd Chengriha, pendant de nombreuses années. Mais est-ce comme le disent certains médias marocains? L’idée de faire venir des soldats russes sur place pour effectuer des exercices conjoints, à Hammaguir, soit à seulement 50 kilomètres de la frontière marocaine est-elle la dernière forme de provocation qui matérialise les initiatives belliqueuses de l’Algérie vis-à-vis du Maroc? Rien n'est moins sûr.
Certes l'exercice combiné américano-marocain « African Lion 2022 » s’est terminé le jeudi 31 juin à Cap Draâ (Tan Tan), avec un entraînement entre les forces armées marocaines et les forces armées américaines.
Au cours de cet exercice, auquel a participé le général Stephen Townsend, commandant du Commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM), des manœuvres ont été effectuées avec des avions F-16, des hélicoptères Apache, des véhicules blindés, des chars Abrams et des lanceurs de missiles HIMARS. Soit une reproduction de la guerre telle qu'elle se déroule en Ukraine contre la Russie ou ce qui revient au même les USA cherchant à y créer le noyau d'une OTAN anti-Algérie au Maghreb.
Or, le thème de l’exercice russo-algérien porte sur les actions tactiques pour rechercher, détecter et neutraliser les groupes terroristes soit le moyen de prédilection des forces US pour agir et opérer en Afrique. De toute évidence c'est dans le cadre d'une confrontation à grande échelle que l'Algérie a choisi d'impliquer la Russie; confrontation marquée par l'invasion programmée du Sahel et de son voisinage maghrébin, et ce dans le strict objectif de s'emparer des richesses et de couper les grandes voies de transit sino-russes à travers le continent.
Selon le communiqué, les exercices impliqueront des éléments des brigades « motostrelki », l’infanterie mécanisée du Caucase russe. Le motostrelki est une partie importante des forces armées russes qui utilise des véhicules BMP, que l’Algérie a également achetés. Le pays aurait récemment acquis une centaine de BMP-3, le dernier modèle et aurait modernisé ses BMP-1 et BMP-2.
L’annonce de ces exercices coïncide avec une tournée africaine du secrétaire d’État Antony Blinken, tandis que l’annonce initiale avait été faite par le ministère russe de la Défense peu après le début de la guerre en Ukraine et peu après la visite de Blinken au Maroc puis en Algérie.
« Le moment choisi pour cette annonce suggère une intention de la part des gouvernements algérien et russe de défier les États-Unis et leurs alliés dans la région », indique le média espagnol Atalayar.
L’Algérie compte sur le soutien de la Russie pour appuyer sa candidature pour rejoindre le groupe des BRICS, un groupe économique et politique composé de la Russie, de la Chine, de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du Sud.
Moscou et Alger ont récemment renouvelé leur partenariat stratégique dans plusieurs domaines, dont un renforcement souhaité de leur coopération dans le domaine énergétique étant tous les deux des pays producteurs d’hydrocarbures. Et Alger sait que ces objectifs ne seront pas réalisés sans passer par une confrontation. Alger s'attend même à ce que le face-à-face se traduise dans le domaine de l'énergie, d'où ce corridor maritime qu'il a inauguré jusqu'en Mauritanie et qui vient de relier le Sénégal.
L’Algérie n’a pas d’ouverture maritime sur l’Atlantique, et ce pays envisage de devenir un important partenaire commercial pour la Mauritanie et les pays de l’Afrique de l’Ouest par voie maritime.
L’Algérie cherche à se positionner comme une deuxième voie sur ces marchés, quitte à avoir sa côte Atlantique. C'est important que US/Israël ont envahi le Maroc et que les Américains comptent ériger à Dakhla (Maroc) une base navale.