Le candidat de gauche aux présidentielles colombienne, Gustavo Petro, a remporté le nouveau tour des élections du dimanche 19 juin 2022 avec près de 50% des voix face à son rival de droite, Rodolfo Hernandez. Suite à cette victoire inédite dans l’histoire colombienne, les experts de l’Amérique latine s’interrogent quant à la survenance d’un séisme anti-américain dans l’arrière-cour de Washington en Amérique du Sud. La base d'influence de Washington en Amérique latine est-elle en train de se perdre ?
Le candidat de gauche Gustavo Petro, a remporté le nouveau tour des élections du dimanche 19 juin 2022 avec près de 50% des voix face à son rival de droite, Rodolfo Hernandez. Suite à cette victoire, les experts estiment que la Colombie n'est plus « l'Israël de l'Amérique latine ».
L'une des missions les plus importantes de la CIA en Amérique latine a été le projet d’assassinat du président vénézuélien, Nicolas Maduro ; les Américains l’avaient planifié une fois en 2019 et à nouveau en mai 2020. Force est de rappeler que de nombreuses missions des services de renseignements américains en Amérique latine ont été menées en collusion avec les anciens gouvernements colombiens de droite.
En mars 2008, le président vénézuélien Hugo Chávez a décrit la Colombie comme un Israël latino-américain. Il est à noter qu'à l'époque, les paroles de Chavez n’ont nullement provoqué l’ire des politiciens, parmi lesquels, l'ancien président Manuel Santos. Par contre, ils ont estimé que la description par Chavez de la Colombie en tant qu’Israël de l’Amérique latine était un honneur pour les Colombiens.
A vrai dire, le feu président Chavez voulait dire que tout comme Washington qui essaye de détruire les plans d'unité et d'entente en Asie de l’Ouest par le biais d'Israël dans la région et l'occupation des terres arabes par le régime, la Colombie en fait autant en Amérique latine. D'autre part, le comportement de l'ancien régime politique en Colombie a été très similaire à celui de Tel-Aviv dans la région de l'Asie de l’Ouest, compte tenu du rôle qu'il a joué dans la mise en œuvre des plans de Washington dans la région. Les forces colombiennes formées par les États-Unis ont, ces dernières années, mené des opérations dirigées par Washington au Honduras, au Salvador, au Mexique et en Haïti, et ont commis des crimes tels que la répression, la torture et le meurtre des civiles dans ces pays sud-américains.
Les analystes estiment donc qu'Israël et les anciens gouvernements colombiens sont les bases de l'impérialisme américain respectivement au Moyen-Orient et en Amérique latine.
Depuis lors, la Colombie est devenue une base militaire américaine en Amérique latine. Au demeurant, le gouvernement colombien de l’époque et Washington ont conclu en 2009 un accord, permettant à la Maison Blanche d'utiliser les sept bases militaires colombiennes de la côte Pacifique à la côte Caraïbe à ses propres fins de sécurité et de renseignement sous prétexte de lutter contre la drogue et le terrorisme.
Après que l'Équateur ait refusé à cette époque de prolonger un accord avec Washington qui autorisait l’armée américaine à utiliser ses bases sous prétexte de lutter contre le trafic de drogue, les États-Unis se sont tournés vers leur allié colombien et un accord de 10 ans a été paraphé entre les deux parties. A l’époque, l’accord a soulevé des préoccupations auprès de nombreux pays d'Amérique latine, d'autant plus que cela aurait des effets nuisibles et dangereux sur les Etats de l’Amérique du Sud, de l’Amérique centrale et les Caraïbes.
Maintenant et après la victoire de la figure de gauche au scrutin présidentiel colombien, le monde entier attend ses premières prises de position et déclarations sur la politique étrangère et les relations avec les États-Unis. En conséquence, il est prévu que si le nouveau président colombien a l'intention de rejoindre les gauchistes de la région latino-américaine, à savoir Cuba, le Venezuela, le Nicaragua, l'Argentine et peut-être le Brésil, Washington risque de perdre de nombreuses sphères d'influence dans la partie méridionale du continent américain, en particulier en Colombie.
Soleimani era el arquitecto de la derrota de ISIS, el fundamentalismo islámico fascista, en Irak, con los Kurdos y los Sirios árabes lograron la victoria sobre un gran enemigo de la Democracia.
— Gustavo Petro (@petrogustavo) January 3, 2020
EEUU agradece su esfuerzo asesinándolo. EEUU solo fortalece lo peor de medio Oriente https://t.co/6e3Gr0rw3a
La première position du nouveau président colombien sur les États-Unis et la feuille de route qu'il peut tracer pour les relations avec Washington semble se résumer dans un tweet qu'il a récemment publié sur l’ex-chef de la Force Qods du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le général martyr Qassem Soleimani, en tant que leader de la lutte contre le terrorisme. Sur cette base, il a tweeté : « Soleimani est l'architecte du projet de l’élimination des fondamentalistes fascistes. »
Enfin, la question est de savoir si la Colombie, en tant qu'ancien pays mercenaire des États-Unis, ouvrira-t-elle ses portes sous Gustave Patro à la Force Qods du CGRI, l’ennemi numéro un des États-Unis ? C'est une question à laquelle répondra la performance du nouveau président de la Colombie durant sa présidence.