Peu de chroniqueurs militaires occidentaux pourtant si férus de détails chaque fois que l’entité sioniste, acculée, lance une frappe contre le territoire syrien, a relevé cette nuit de 9 à 10 juin où Israël s’est payé le luxe de mettre tout son poids « aérien » dans la balance au terme d’un mois d’entrainement et d’exercices intensifs à Chypre afin de mettre hors de la portée des avions de ligne iraniens deux principales pistes de l’aéroport de Damas et ce, afin de les empêcher, comme elle le prétend, d’alimenter la Syrie et partant le Hezbollah en cet ingénieux dispositif qu’est « Labayk », ce kit composé d’un cercle et de quelques ailerons aérodynamiques à relier entre le moteur et l’ogive de n’importe quelle « roquette bête » au monde pour la transformer en rien de temps en un redoutable missile de précision, l’apparition du missile aérobalistqiue dans le ciel du Levant.
Et pourtant Israël qui frappe depuis près de huit ans la Syrie au gré d’une coriace entente tacite Israël/Russie qui semble survivre même à la trahison sioniste à Kiev, vient là de faire œuvre nouvelle, en ayant recours aux missiles « Rampage » sorte d’engins balistiques supersoniques qui se lançaient verticalement à partir des F-16 , ce qui leur permet et c’est là la grande remarque à faire pour ce tout dernier raid israélien, d'échapper au réseau de DCA intégré de la Syrie qui a connu ces 12 derniers mois une très nette évolution en avant puisque les missiles de croisière air-sol de type « Delilah » ne lui échappent plus que très rarement vu que l’accord défensif signé en 2019 entre Téhéran et Damas a ouvert grands le ciel de la Syrie aux radars et aux pièces de la DCA à toute épreuve que sont Khordad-3 et 15, entre autres, qui n’ont pas tardé à faire inverser la donne en faveur de la Syrie.
Or cette nuit de 10 juin, 6 missile « Rampage » sur un total de 11 se sont abattus sur l’aéroport de Damas poussant les autorités aéroportuaires à en annoncer la fermeture jusqu’à nouvel ordre ou ce qui équivaut à l’arrêt des vols en provenance de l’Iran. Mais est-ce un succès ? Pour une entité qui s’est fixée, sur ordre du parrain US dans une dynamique parfaitement suicidaire d’en découdre directement avec l’Iran car il faut, dixit Bennett, couper """la tête du Hydre pour se débarrasser de ses tentacules'''', c’est plutôt une dangereuse fuite en avant avec des conséquences pour moins imprévisibles. Pourquoi ? Il y a d’abord cette dynamique russo-iranienne, hyperactive depuis l’intervention de la Russie en Ukraine qui a toutes les chances du monde de se voir sortir ultra renforcée de ce coup dans la mesure où Hmeimim ouvrirait grand ses portes à l’Iran. Rappelons que les vols militaires iraniens, cela fait un bon bout de temps, qu’ils se déposent à la base aérienne russe, depuis très exactement que l’entité tend à jouer avec la sécurité des passagers et à se servir des vols iraniens de bouclier pour ses F-16.
Avouons que « Rampage », ce missile, dixit Wikipédia, supersonique à haute précision guidé par navigation inertielle et un système de positionnement par satellites rappelle trop fort à la Russie un très mauvais épisode de la guerre en Ukraine, épisode marqué par l’histoire d’Elon Musk, de ses fameux satellites StarLink, et surtout du rôle attribué à ces mêmes appareils qui semblent avoir joué contre la Russie et ses efforts destinés à déconnecter le centre de commandement de l’OTAN d’une part et des forces ukrainiennes de l’autre pour que Moscou reste indifférente à regarder l’entité faire.
D’ailleurs c’est ainsi que Moscou en a compris le message, lui qui a vivement condamné le raid contre une importante pièce de l’infrastructure syrienne. Sauf que la Russie et Israël c’est trop compliqué qu’elle a besoin d’un « coup de main iranien » ne serait-ce que via un feu vert accordé au déploiement massif des chasseurs de l’IRAF (armée de l’air iranienne) à Hmeimim, Est-ce inconcevable ? Absolument pas, les Mig 29 iraniens ayant déjà été de passage dans le ciel syrien et il est temps que les Tomcat de l’Iran le soient aussi. De ces derniers MilitaryWatch écrit d’ailleurs :
Le Maverik sur les F-4 iranien
« Les analystes occidentaux s'attendaient à ce que la flotte iranienne d'avions de combat de fabrication américaine soit hors service d'ici une décennie en raison de pénuries de pièces, une pénurie qui frappe particulièrement le F-14, avion dont la structure est extrêmement complexe et dont les pièces sont extrêmement rares au niveau international. Et pourtant l'Iran a développé une industrie nationale pour soutenir les F-14 et a investi massivement dans leur modernisation. Ainsi les F-14 iraniens ont reçu de nouveaux écrans de cockpit, des systèmes de guerre électronique et d'autres améliorations de l'avionique. L'avion intègre aussi des missiles air-air russes R-77 qui, contrairement à l'AIM-54 américain, sont à même d’être rechargés étant beaucoup plus légers ce qui permet au Tomcat de conserver de bonnes performances de vol. Mais l’Iran n’en est pas resté là fabriquant dans la foulée, un missile air-air jamais vu, le Fakour-90. Le Fakour ressemble certes à l'AIM-54 mais il présente plusieurs améliorations par rapport au missile Phoenix, notamment un système de guidage supérieur, de nouvelles contre-mesures de guerre électronique et une portée améliorée. Le nouveau système de guidage est environ 30% plus petit et, sur la base du poids réduit des systèmes plus modernes et du potentiel d'ajout de propulseurs, la portée du missile est de 220-300 km. Le système de guidage du Fakour est similaire à celui utilisé sur le missile sol-air Mersad. »
Mais MilitaryWatch est un peu à la traîne : il y a quelques jours l’armée de l’air iranienne a publié les images des missiles air-air américains AGM 65 Maverik de l’IRAF hérité des années 70.
Sur la base d'images publiées, il y a effectivement une mise à niveau de la technologie d'imagerie, du processus de ciblage et de verrouillage initial par le pilot de ces engins. Au fait ce que l’Iran a fait, c'est de changer la caméra ainsi que les anciennes cartes électroniques avec de nouveaux modèles suivant le processus CCD, qui signifie Charge-coupled device, ce qui donne de la cible une image avec une clarté et une qualité nettement améliorées et ce, dans un environnement à faible luminosité. L’Iran s’apprête-t-il à bombarder les bases israéliennes les plus importantes qui se trouvent au Néguev ?
Photos: l'image du Maverik amélioré (en haut)
L'image du Maverik reconverti en missile sol-sol (en bas)
Mais il y a plus : sur les images publiées, il y a une section qui montre un missile Maverick tiré avec un système optique amélioré mais à partir du sol. Extraordinaire test puisque le missile prend l’envol et s’abat sur la cible, bien qu’il ait sans charge explosive. Que se passe-t-il au juste ? Une conversion de missile air-air en missile sol-sol comme le veut la logique asymétrique de la Résistance. Doté d’une vitesse et d’une capacité de destruction élargie, le Maveik sol-sol serait un cauchemar pour n’importe quel tireur de « Rampage » surtout si le mode sol-sol agit de concert avec le mode air-air … Et dire que l’entité s’est donnée tout le mal du monde pour rendre ses F-35 Adir capables d’éviter le ravitaillement en vol pour venir jusqu’en Iran engager des combats aériens !