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Transit et énergie, un nouveau mouvement des non-aligné sur le point de naître?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Russie cherche à renforcer la coopération économique et commerciale avec l'Iran en donnant une priorité au corridor NSTC traversant l'Iran à destination de l'Inde. ©railwaygazette

Une délégation "pétrolière" russe dirigée par le vice-Premier ministre russe est arrivée ce mercredi 25 mai à Téhéran pour tenir une réunion sur le plan énergétique. C'est important éminemment important quand on sait que les réserves de surface du pétrole russe destinés au transbordement soit, la méthode anti-sanction inspirée à la Russie par l'Iran bat des records (62 millions de barils)  et que ce soit sur le plan de la vente du gaz ou du pétrole, les Russes viennent de brûler tous les feux avec un Iran qui fournit la méthode et une Chine qui ne cesse d'amplifier ses achats en pétrole russe, au mépris de tout le système néolibéral sanctionnistes de l'Occident.

Bref, l'Iran et la Russie ont d'énormes réserves de pétrole et de gaz, et une position géopolitique hors paire et cette affaire des sanctions les rapproche comme jamais dans l'histoire de leurs rapports. Ensemble,  peuvent-ils changer les équations dans le domaine de l'économie internationale et du secteur énergétique? A n'en pas douter. Et comme le reconnaît Moscou, cette capacité vient d'être doublée en pleine guerre Occident/Russie en Ukraine. Disons le très ouvertement, l'Iran devient vital pour la Russie en pleine guerre rien que pour ce  corridor NSTC qui traverse l’Iran, et qui  fonctionne comme un corridor d’intégration transcivilisationnelle reliant la civilisation historiquement chrétienne de la Russie, la civilisation islamique iranienne et ces deux, à la civilisation hindoue de l’Inde.

Une délégation russe dirigée par le vice-Premier ministre Alexander Novak est arrivé ce mercredi, en fin de journée, à Téhéran pour prendre part à un important forum conjoint sur l'économie et l'énergie : « L'Iran et la Russie ont d'importantes réserves de pétrole et de gaz. En raison de leur position géopolitique, ils peuvent ensemble changer les équations de l'économie mondiale, en particulier dans le secteur de l'énergie ». La partie russe devrait ainsi signer d'importants accords de coopération énergétique lors de sa visite à Téhéran.

En effet, des accords préliminaires avaient été conclus lors d'un voyage en janvier à Moscou du ministre iranien du Pétrole, Javad Owji. Et les deux pays avaient convenu de coopérer sur des projets en amont et en aval de leurs secteurs pétrolier et gazier, notamment sur le développement des gisements de pétrole et de gaz et sur l'expansion des raffineries et des usines pétrochimiques. Il va sans dire que le secteur pétrolier et gazier iranien a un besoin stratégique de recevoir la technologie et l'équipement russes. Cette nécessité est beaucoup plus ressentie depuis que le secteur énergétique russe fait l'objet d'une série de sanctions de l'Occident qui ont suivi l'opération militaire en Ukraine. L'Iran fait face lui aussi à des sanctions américaines sur ses exportations de pétrole brut depuis 2018, lorsque Washington s'est retiré du PGAC. Et ceci fait que l'axe pétrolier anti-sanction Téhéran-Moscou se forme. 

Mais cet approfondissement des liens de part d'autre ne touche pas que l'énergie, la Russie et l'Ira travaillant désormais à un projet de transit énorme de quoi pourrait dépendre l'avenir alimentaire du monde. Le ministre russe des Transports, Vitaly Saveliev, a  récemment reconnu le rôle vital que joue l’Iran pour la logistique de son pays à travers le corridor de transport Nord-Sud (NSTC). Car es sanctions sans précédent imposées par l’Occident dirigé par les États-Unis « ont pratiquement brisé toute la logistique dans notre pays. Et nous sommes obligés de chercher de nouveaux corridors logistiques », a-t-il fait savoir. 

Il convient de dire que le principal corridor qui a une importance vitale pour la Russie est le NSTC à travers l’Iran. Selon le ministre, « trois ports de la mer Caspienne servent déjà de voies commerciales avec l'Iran » et il reste encore beaucoup à faire en matière de connectivité terrestre. A y regarder de plus près, le NSTC est plus qu'un corridor. C'est une voie d’intégration transcivilisationnelle reliant la civilisation historiquement chrétienne de la Russie, la civilisation islamique iranienne et la civilisation hindoue de l’Inde, un bloc contre le fascisme sioniste. 

Est-ce une voie concurrente pour la route de la Soie?

Absolument pas mais un complément dans la mesure où la guerre anti-Europe déclenchée par USA en Ukraine ne ferait qu'aller croissant et engloutir une grande partie des pays qui se trouvent sur la route chinoise. Et puis rappelons que sans la participation de premier plan de l’Iran au NSTC, la Russie serait donc coupée de ses indispensables partenaires indiens, dont l’intervention décisive a permis à la Russie à répartir sa dépendance soudaine envers la Chine et à multiplier ses partenaires. Ce résultat a à son tour aidé le monde à progresser dans le dépassement de la phase intermédiaire bipolaire actuelle de la transition systémique mondiale vers la multipolarité qui a vu les relations internationales largement façonnées par la concurrence entre les superpuissances américaine et chinoise. Parlons donc ouvertement d’un troisième pôle d’influence représenté par la grande convergence stratégique entre la Russie, l’Iran et l’Inde, un nouveau MNA.... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV