Moins de 24 heures après l'assassinat quasi revendiqué par Israël d'un cadre de la Force Qods à Téhéran, des sources d'informations font état de plusieurs explosions en Galilée nord. L'information est parcellaire mais dans le contexte ultra tendu d'une riposte attendue de Téhéran, contexte qui a poussé l'entité à placer ses troupes en état d'alerte maximal sur les frontières avec la Syrie et le Liban, tous les scénarios sont envisageables : tir de missiles ou de roquettes contre la Galilée, attaque aux drones, opérations d’infiltration, ou encore opération commando intra-Israël...avouons que la Résistance n'a que l’embarras du choix dans la mesure où elle encercle Israël de toute coté, élément qui lui permet de réagir au quart de tour au moindre agissement hostile US/Israël.
Et bien ce serait ce m^me concept de "multfrontisme" de guerre anti Israël dont la paternité revient à la Résistance que chercherait l’Amérique à défier que ce soit à travers les pourparlers dit nucléaire bis, ou via d'autres agitations anti Syrie, anti Hezbollah, anti Gaz, etc. tant que ce multifrontisme existera, les agressions du régime sioniste autour de l'aéroport international de Damas, le ciblage du sanctuaire de Zaynab, lieu sacre de tous les chiites du monde, ainsi que l’assassinat des cadres du CGRI, même en territoire iranien n'aurait géo-politiquement parlant aucun impact sur l'action iranienne en particulier et sur celle de l'axe auquel il appartient en général.
Vendredi soir, soit trois jours avant l'assassinat de l'officier iranien le régime sioniste a tiré des dizaines de missiles sol-sol depuis le Golan occupé sur l'aéroport de Damas et a tenté de cibler le sanctuaire de Zeynab (béni soit -elle), haut symbole de l'islam chiite. L'attaque s'est produite à peine une semaine après une autre frappe, cette fois à coup de missile sol- air contre Masyaf, laquelle a raté ses objectifs tout comme les 400 autres menées depuis 2016 puisque grâce à l'alliance avec la Syrie, l'Iran et le Hezbollah restent imperturbables et c'est Israël qui a l'air d'une proie qui tourne dans sa cage en round. Et il en sera de même tant que ce continuum géostratégique existera au sein de la Résistance avec son mode d'action, soit le multifrontisme.
Safa Qadour, chercheuse à l'institut des relations internationales à l’université syrienne d’al-Sham al-Khasa y revient en décrivant toute les étapes que les Américains ont franchi depuis des mois en vue de briser cette capacité diffuse de la Résistance à se battre sur plusieurs et à le faire tout en synchronisant ses efforts : la victoire militaire de la Syrie et de ses alliés contre l'axe US/OTAN/Israël qui a tout fait pour renverser le régime du président Bachar al-Assad a débouché dès 2018-2019 sur une processus de stabilisation à tous les niveaux avec une Russie ayant deux bases militaires à Lattaquié et Tartous en Méditerranée orientale, et une Syrie élargissant ses liens avec l'Iran et partant une capacité renouvelée de l'axe de la Résistance à porter des coups assassins à Israël.
Or cet état ne pourrait avoir autre signification que la disparition d’Israël à terme. Qu'a fait l'Amérique? placé du côté syrienne de la question, l'un des objectifs de la guerre imposée à la Russie en Ukraine aura été la déstabilisation de la position russe à Lattaquié, l'affaiblissement de l'appui aérien de Moscou à la Résistance. C'est le tout dernier front que l'Amérique a tenté d'ouvrir contre la Résistance dans sa recherche désespéré d'exploiter le concept de multfrontisme en imitant la Résistance. Mais ce n'est pas tout : Les Américains ont aussi tenté d'ouvrir le front de dialogue nucléaire avec l'Iran moins pour parvenir à un accord que pour éloigner l'Iran de la Russie et de la Chine et mettre un frein à sa politique régionale, et ce, en allant de promesses en promesse concernant la levée des sanctions.
Les élections législatives irakiennes ont constitué un autre front anti Résistance que Washington ont truquées en cherchant à former une majorité parlementaire fidèle à leur cause avec en toile de fond le maintien de la présence des troupes US sur le sol irakien dont l'objectif est de tendre les liens Irak-Iran, de garder fermer les frontières occidentales de l'Irak avec la Syrie et d'entraver ainsi les activités des Hachd al-Chaabi qui assurent la sécurité des zones frontalières.
En Syrie les Américains se focalisent aussi sur le Nord où Erdogan tente de reprendre le dessus et de recréer une zone tampon de 30 km de longueur de 50 km de largeur pour y ouvrir un front anti-syrien de plus. Mais les choses risquent la aussi d'aller dans le sens inversé dans la mesure où on parle de la mobilisation des unités de l'armée syrienne et de la Résistance contre la Turquie. Décidément il y a quelques chose de plus au sein de la coalition de la Résistance qui le fait devancer sur ses adversaires: son multifrontisme s'avère imbattable. A preuve, moins 24 après la liquidation d'un officier iranien, le message "israélien" à l'Iran fait flop, des explosions ayant été entendues en Galilée.