TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 17 mai 2022

Zoom Afrique du 17 mai 2022

Télécharger 📥

Actualité en Afrique :

-D’anciens Casques bleus tigréens demandent l’asile au Soudan

-Tchad : des lycéens participent à la contestation anti-française à Ndjamena

-Nana Akufo-Addo plaide pour « élargir le capital de la Banque africaine de développement et du Fonds africain de développement »

-Côte d’Ivoire : Bolloré inaugure une station d’empotage de cacao de plus de 1,5 million $ à San Pedro

Analyses de la rédaction :

1. L’anti-impérialisme se propage en Afrique !

Au Tchad, après la descente de la population tchadienne dans les rues pour protester contre la présence française, plus rien ne sera plus jamais comme avant. La flamme de l’anti-impérialisme a également atteint le Tchad.

Au-delà de l’attaque des symboles de la présence française, une jeunesse « désespérée » s’est exprimée samedi à N’Djamena, selon le Professeur Zakaria Ousman Ramadan, président du Centre tchadien des études stratégiques et des recherches prospectives.

Le sentiment anti-français se propage en Afrique. Une marche s’est tenue ce week-end dans la capitale tchadienne, à l’appel de la coalition d’opposition Wakit Tama, pour dénoncer l’ingérence de la France dans la politique intérieure du pays.

Démarrée pacifiquement, la manifestation a été émaillée de violences à la fin. Des jeunes ont notamment attaqué plusieurs stations Total, la multinationale française. « La rue gronde. Il faut l’écouter. Je pense que le problème n’est pas tant soit peu la France et la présence de ses soldats au Tchad, mais l’exaspération d’une jeunesse ayant perdu tout espoir et en quête de repères », analyse le Professeur.

« Des dizaines de milliers de chômeurs et de badauds » figuraient parmi les manifestants et « c’est la première fois dans l’histoire du Tchad qu’autant de personnes, de tout bord, protestent ensemble », renseigne le Professeur Zakaria Ousman Ramadan qui intervient aussi à l’école de maintien de la paix Alioune Blondin Beye de Bamako.

Les nombreuses manifestations contre la France au Mali, au Burkina Faso et également au Niger, les manifestations contre la multinationale française Veolia, ou encore les manifestations contre la multinationale Auchan au Sénégal, et on en passe... Le peuple d’Afrique montre de plus en plus son désaccord avec les pays occidentaux.

Ces manifestations au-delà des dégâts énormes causés (intérêts français saccagés) donnent la preuve de l’hostilité des populations africaines à la présence française sur leur territoire. Si pour le Mali cela s’est passé par voie diplomatique, les populations des autres pays semblent porter leur choix sur la méthode dure pour chasser les anciens colons. Mais ce qui reste évident relève du fait que c’est la transition malienne qui aurait tracé la voie aux autres. Après le Niger, le Burkina et le Tchad, à qui le tour ?

Autant bien que mal, le président français arrivait à convaincre sur sa posture injustifiée de renier un régime de transition pendant qu’il adoubait un autre de même nature, dans un même continent. Par la suite, les autorités de transition malienne par la voix de son Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, annoncera à la tribune des Nations unies : « l’abandon du Mali en plein vol par certains de ses partenaires dans la lutte contre le terrorisme ». Le chef d’État français reviendra à la charge pour affirmer qu’il s’agit des propos d’« un enfant issu de deux coups d’État ». Partant, les passes d’armes, les invectives et les dénonciations se multiplieront entre les autorités des deux pays, au point de porter un coup dur aux relations diplomatiques entre elles.

Le Mali ordonne le départ sur son territoire de l’ambassadeur français, la fermeture des deux médias (RFI, France 24), jugé de médias « radio Mille collines du Rwanda » et rend caduc l’accord de défense avec la France.

De l’autre côté, la France, à travers certaines de ses autorités, accentue ses campagnes de dénigrement à l’encontre des autorités de la transition, aiguillonne les chefs d’État de la CEDEAO-UEMOA à maintenir leur embargo injuste sur le Mali et décide même de jouir de son droit de veto à l’ONU pour tenter d’emballer les Nations unies pour lourdement sanctionner ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Comme si cela ne suffisait pas, elle manipule les enquêtes et rapports des organisations humanitaires internationales en vue de jeter l’opprobre sur les forces de Défense et de sécurité maliennes. Lesquelles ont décidé de prendre leur destin en main avec de nouveaux partenaires, dans la lutte contre le terrorisme ? Une dynamique qui est majoritairement soutenue par le peuple. C’est ce qui explique d’ailleurs, les réussites en termes de mobilisation de masses des différents rassemblements tenus pour demander le départ de la France, un pays jugé néocolonialiste.

Habituée à faire des territoires africains, son pré carré, la France d’Emanuel Macron a été prise au dépourvu lorsque des convois de l’armée française ont été bloqués successivement au Burkina Faso et au Niger. D’abord à Kaya, sur le territoire burkinabé par des manifestants, la population locale, hostile à toute présence de l’armée française sur son territoire a donné front aux blindés français avec des slogans désapprobateurs, tels : « Nous ne voulons pas de l’armée française sur notre sol », « Que la France dégage… ». Ce faisant, le Mali n’était plus le seul à ne plus vouloir sentir la France sur son territoire.

Surtout que la population nigérienne ne se fera pas prier pour entrer dans la danse. Ainsi en décembre 2021, un convoi militaire français, d’une centaine de véhicules fut interdit de passer sur son territoire par la population locale de Tera à 200 km de Niamey. Une situation qui n’a été débloquée que par des tirs des soldats français occasionnant des morts parmi les manifestants.

Le constat laisse apparaître une désapprobation totale des Africains à la politique française en Afrique. Pour corroborer cette évidence, le week-end dernier au Tchad, à l’appel d’une plateforme de l’opposition, des manifestions avec des milliers de personnes dans les rues des villes comme Ndjamena et Abéché se sont soldées par des actes de vandalisme contre des représentations diplomatiques et firmes françaises.

Si au Mali, au Burkina Faso et au Niger les actions se sont limitées à des actes de protestation, au Tchad par contre les manifestations furent violentes. On pouvait dénoter la détermination de la population dans sa revendication du départ de la France sur son territoire.

Il revient maintenant aux autorités françaises de tirer tous les enseignements de ces protestations contre sa présence et sa politique avec les pays africains. Sans quoi, la montée en puissance de l’armée malienne, sanctionnée par des victoires contre des groupes terroristes, depuis le départ de ses forces, semble ouvrir les yeux des autres sur son dessein, à peine voilé, en Afrique.

En attendant, le postulat du Mali continue de faire des émules. Après le Tchad, à qui le tour ?

2. Le Mali déjoue le coup d’État de la France !

Ces dernières années, on a pu être témoin de la chute de la France en Afrique. À chaque fois que la France a voulu tenter quelque chose contre le Mali, cela s’était soldé par humiliation telle, que même les médias propagandistes n’arrivent même plus à arrondir les angles. Mais le plus étonnant et même le plus triste dans cette histoire, c’est que l’Élysée n’apprend même pas de ses erreurs. L’arrogance prime au sein de l’oligarchie française et c’est cette même arrogance qui mène Paris à sa perte, surtout en Afrique.

Avec les coups que la France a pris de la part du Mali, Paris continue de vouloir se tourner au ridicule aux yeux du monde entier. Cela devient pathétique. Voici ce que le gouvernement malien a récemment dénoncé.

Le gouvernement du Mali annonce avoir déjoué un coup d’État perpétré par un groupe d’officiers et sous-officiers dans la nuit du 11 au 12 mai 2022. « Ces militaires étaient soutenus par un État occidental », selon le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement.

Le gouvernement malien condamne cette « indigne atteinte à la sûreté de l’État dont l’objectif est d’entraver, voire d’annihiler les efforts substantiels de sécurisation de notre pays et le retour à un ordre constitutionnel ».

Le colonel Abdoulaye Maïga annonce un renforcement des contrôles aux sorties de la ville de Bamako et aux postes frontaliers du Mali.
Les personnes interpellées seront mises à la disposition de la justice, indique le gouvernement qui rassure que la situation est sous contrôle.

Comme si personne au Mali, ou même dans le monde, ne voyait arriver une tentative pareille. C’était clair que la France et ses alliés préparaient un coup contre le gouvernement malien et c’était clair aussi que Bamako allait prendre les devants et allait se tenir sur ses gardes. Mais les Occidentaux se croient encore à l’époque coloniale et ils croient encore que l’Afrique leur appartient. C’est cette arrogance qui a provoqué la perte de l’Occident. Sans l’Afrique, l’Occident n’est rien et la France et ses alliés vivraient actuellement dans la pauvreté et la misère. Mais d’un autre côté, cette tentative de coup d’État montre que la France et ses alliés sont totalement en panique, et le Mali continue de se renforcer et montrer au monde que les Occidentaux n’ont aucune utilité en Afrique. 

3. Après le retrait du G5 France Sahel, à qui le tour ?

L’Occident n’a pas vu venir le retrait du Mali du G5 Sahel.

De quoi se mêle l’Union européenne concernant la décision du Mali de se retirer entièrement du G5 Sahel, alors qu’après le Tchad, c’était justement au tour du Mali de prendre la présidence du G5 Sahel, et que ces mêmes Occidentaux ont tout fait pour que cela n’arrive pas ?

L’Union européenne (UE) « regrette » le retrait du Mali du G5 Sahel, a déclaré lundi Josep Borrell, haut représentant de l’UE. Il a indiqué que l’Union européenne ne peut que s’inquiéter davantage des conséquences de ce choix sur la sécurité des populations, au Mali et dans la sous-région.

Il fallait s’inquiéter avant de la sécurité des populations maliennes, donc ce n’est pas la peine de sous-entendre des menaces de ce genre à l’encontre de la population malienne.

D’ailleurs, le mal de l’Union européenne, c’est qu’avec le retrait du Mali de l’instance régionale, il est clair que cela marque la fin de celle-ci, mais surtout, cela peu également montrer que Bamako pourrait se retirer des autres instances également comme la CEDEAO. Ce qui provoquerait l’explosion de toutes ces instances.

Car évidemment, si le G5 Sahel restait une instance aux mains des Africains, cela ferait bien longtemps que le terrorisme aurait été éradiqué de la région.

Sous le pseudo qui lui sert de camouflage de sa vraie identité, il se fait appeler « G5 Sahel ». Mais en vérité, il n’en est rien. Il répond de son authentique nom de « G5 France Sahel ». La fausse barbe de la France néocoloniale en Afrique. Le G5 Sahel en tant qu’absurdité organisationnelle mort-née, était déjà mort de sa belle mort.

L’escroquerie juridique à la base de son montage en fait une organisation fantomatique dans le sens d’une marionnette articulée depuis l’Élysée qui la soumet à toutes les contorsions néocoloniales.

En décidant enfin de s’affranchir des griffes néocoloniales du « G5 France Sahel », la Transition n’avait que trop tardé, assez tergiversé, car à cheval comme à son habitude, sur le droit international et les convenances diplomatiques. Encore un maillon de brisé dans la chaîne barbare du néocolonialisme français qui fait tant de misère en Afrique !

Il était de toute façon vain d’attendre du Mali qu’il se maintienne dans un « G5 France Sahel » en l’état, quand il a déjà chassé comme des malpropres, l’ambassadeur indélicat s’ingérant dans ses affaires intérieures, les médias-mensonges prônant la liberté de propagande d’asservissement néocolonial, la soldatesque française de Barkhane et Takuba-OTAN pêcheur en eau trouble agissant par procuration.

Le retrait malien du « G5 France Sahel » allait de soi. Mais la salutaire et patriotique campagne de salubrité publique déclenchée par la Transition contre la pollution institutionnelle de l’Afrique par les organisations marionnettes françaises ne fait que commencer. À l’instar du « G5 France Sahel », les marionnettes organisationnelles sans foi ni loi de l’UEMOA et de la CEDEAO, uniquement animées par l’esprit de vengeance de la France impérialiste, doivent également passer à la trappe.

Le Mali ne pourrait faire l’économie d’un adieu à l’UEMOA et à la CEDEAO, aussi longtemps que ces organisations marionnettes n’ayant rien d’africain, manipulées depuis l’Élysée, continueront à piétiner leurs textes fondateurs et même leurs juges, pour satisfaire aux desiderata de l’arrogance néocoloniale française.

L’UEMOA et la CEDEAO, mais aussi la MINUSMA qui, si elle devait rester, aurait besoin d’une sévère cure de désintoxication néocoloniale française du fait notamment de sa prise en otage fonctionnelle par la flopée d’agents de France qui y occupent les premières responsabilités.

Cette ultime étape de la campagne de dépollution institutionnelle qui doit enfin consacrer la « défrancisation » de l’Afrique ne sera naturellement pas sans douleur.

Elle va probablement exiger de tordre carrément le cou à la France pour qu’elle passe de vie à trépas, la dépecer, la cramer pour la réduire en cendre, afin qu’elle disparaisse à jamais de la surface des terres du Mali et de toute l’Afrique. L’objectif ultime étant de réduire définitivement à néant, c’est-à-dire à zéro, la capacité de nuisance néocoloniale française au Mali et en Afrique.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV