Au sommaire :
1- L'Iran adapte ses stratégies en fonction des contraintes du nouvel ordre mondial
Lors d'une réunion avec les étudiants de l'Université de commandement et d'état-major de l'armée, le général de brigade Amir Hatami, conseiller du commandant suprême des forces armées de la République islamique d'Iran, a déclaré : « Le rythme rapide des changements politiques, militaires et technologiques, ainsi que les questions de défense et de sécurité, font partie des défis majeurs auxquels notre monde est confronté et dont nous sommes de plus en plus conscients. »
« Il nous appartient donc de suivre, d'étudier et d'analyser attentivement le déroulement de ces événements dans les centres de recherche selon des approches qui nous permettent de garantir une meilleure préservation et promotion de nos intérêts ainsi que la sécurité nationale de notre pays. »
Évoquant les développements récents et les conflits qui prédominent dans la région et dans le monde notamment en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Azerbaïdjan, en Arménie, au Yémen ou en Ukraine, il a indiqué : « Les guerres et les conflits dans ces pays recèlent des leçons inestimables pour les forces armées de la République islamique d'Iran et ses universités. »
Les conflits ont favorisé une évolution rapide en matière technologique et de méthodes opérationnelles. Le message essentiel que l'armée de la République islamique d'Iran peut en tirer, est le suivant :
« L'armée doit renforcer sa puissance militaire et se préparer au combat pour remplir au mieux son importante mission qui est de maintenir son intégrité territoriale et son indépendance. Pour ce faire, il nous faut privilégier la modernisation de la République islamique d'Iran dans toutes ses dimensions, c'est ce qui est souligné par le Conseil suprême et le Commandant des Forces Armées », a déclaré le général de brigade Amir Hatami.
« Motiver, booster le moral, rehausser le statut, améliorer les moyens de subsistance, renforcer la formation militaire et les connaissances, privilégier les idées et les plans innovants, renouveler les armes et les équipements militaires, établir de nouveaux statuts et directives opérationnelles sont autant de facteurs qui nous permettront d'atteindre notre objectif qui consiste à renforcer notre puissance militaire », a-t-il ajouté.
2- USA/Russie : la guerre de génération?
Les États-Unis viennent d’inaugurer la guerre de 6e génération.
Jusqu’ici la guerre de 5e génération (G5G) était conduite à travers des moyens militaires non cinétiques, l’ingénierie sociale, la désinformation, la manipulation sociétale, la guerre financière, la cyberguerre (cyber guérilla), l’intelligence artificielle et les drones. Du temps de l’administration Obama, ce type de guerre a été essentiellement mené par un programme impliquant l’usage intensif de plateformes de combat robotisées (drones d’attaque) dans des zones de conflit de basse intensité comme la Somalie, le nord du Pakistan, le Sahel et ailleurs.
Depuis quelques jours, les bases de données de l’ensemble des ressortissants russes disposant ou ayant disposé d’un numéro mobile est utilisé dans le cadre d’un programme dédié, supervisé par une branche du Département d’État, pour la transmission de SMS/MMS groupés contenant des documents (photographies et vidéos) du massacre de Bucha en Ukraine, l’imputant aux forces russes, mais aussi des éléments de guerre psychologique sapant les narrations officielle et alternative russes au profit de la narration officielle US.
Cet usage permet de constater que les capacités de guerre psychologique asymétrique US ont réussi à utiliser les infrastructures des opérateurs mobiles basés en Russie tout en contournant les dispositifs de contrôle pour s’adresser directement aux populations russes via le téléphone mobile. Ceci n’est que la première étape. La seconde sera l’envoi de vidéos personnalisées et adaptées à l’humus culturel local de chaque ethnie de la Fédération de Russie.
Ces méthodes permettront bientôt à un chef d’État étranger de s’adresser directement aux populations d’un autre État de manière active et probablement interactive. L’Internet des objets et des systèmes évolutifs tels que Starlink représente dans ce contexte précis un enjeu majeur des prochaines guerres psychologiques et informationnelles.
Source : Strategika51
3- UE : Non à une adhésion de l'Ukraine
L’opinion de Moscou sur l’adhésion de l’Ukraine à l’UE est désormais similaire à celle sur l’adhésion du pays à l’OTAN.
La Russie a changé de position sur les perspectives d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, a déclaré le représentant permanent adjoint auprès des Nations unies, Dmitry Polyanskiy. L’adhésion ne peut désormais faire partie d’aucun accord de paix, a déclaré le diplomate dans une interview accordée jeudi à Unherd News.
Alors qu’à l’origine, Moscou ne s’inquiétait pas des perspectives d’adhésion de l’Ukraine à l’UE à un moment donné, la position a changé après le déclenchement du conflit en cours et l’adoption par Bruxelles d’une position anti-russe extrêmement hostile, a expliqué M. Polyanskiy.
« À ce stade, nous n’étions pas très préoccupés par l’Union européenne, mais la situation a changé après la déclaration de M. Borrell selon laquelle « cette guerre doit être gagnée sur le champ de bataille » et après le fait que l’Union européenne est le leader des livraisons d’armes [à l’Ukraine]. Je pense que notre position sur l’Union européenne est désormais plus proche de celle de l’OTAN, car nous ne voyons pas de grande différence », a déclaré le diplomate.
Le conflit s’est déjà tellement envenimé qu’il ne reste pratiquement plus de place pour la diplomatie, a admis M. Polyanskiy. L’absence de dialogue constructif, l’incapacité de Kiev à tenir ses promesses et les efforts de l’Occident pour prolonger les hostilités contribuent à cette situation, a-t-il expliqué.
« À ce stade, franchement, je ne vois aucune possibilité diplomatique étant donné la position de l’Ukraine, étant donné l’alimentation de ce conflit par l’Occident. En tant que diplomate, je dois reconnaître qu’il n’y a aucune possibilité de diplomatie pour le moment. »
Source : Cameroon Voice
4- L'Ukraine bloque le gaz russe
L’Ukraine bloque près d'un tiers du gaz russe transitant via son territoire vers l’Europe. L’opérateur ukrainien de gazoduc a annoncé la fermeture, à partir du 11 mai, d’un des points de passage par lequel transite près d’un tiers du gaz russe vers l'Europe.
Les prix du gaz en Europe ont immédiatement bondi de 8%. GTSOU, l’opérateur du transit de gaz en Ukraine a annoncé le 10 mai par communiqué qu'à partir de 07h, le 11 mai 2022, le prélèvement de gaz vers le réseau ukrainien à partir du point d’entrée de Sokhranivka et de la station de compression de Novopskov (situés sur le territoire de la République populaire de Lougansk) serait interrompu. Lire aussi Lavrov rappelle que le paiement en rouble du gaz russe est la conséquence du « vol » de l'Occident.
Le gestionnaire du réseau évoque un cas de « force majeure » et argue qu’ « à la suite de l'agression militaire de la Fédération de Russie contre l'Ukraine, plusieurs installations de GTS sont situées sur un territoire temporairement contrôlé par les troupes russes et l'administration d'occupation [République populaire de Lougansk] ». L’opérateur ukrainien dénonce aussi une « ingérence des forces d'occupation dans les processus techniques et des changements dans les modes de fonctionnement des installations de GTS, y compris les prélèvements non autorisés de gaz sur les flux de transit de gaz ».
GTSOU précise dans son communiqué que « presque un tiers des exportations de gaz russe vers l’Europe (jusqu’à 32,6 millions de mètres cubes par jour) » transitent habituellement par ce point de passage. Enfin, l’opérateur affirme qu’il est possible de rediriger les flux stoppés au point de passage de Sokhranivka vers celui de Soudja qui se trouve dans la région de Kharkiv, sous contrôle ukrainien. Cité par Reuters, Gazprom a contesté la réalité de ce cas de force majeure et affirmé que le reroutage évoqué par GTSOU n’était techniquement pas possible. Selon Oilprice.com, site de référence en matière de négoce d’énergie fossile basé aux États-Unis, les prix des contrats à terme de livraison de gaz en Europe ont bondi de 8% depuis l’annonce de GTSOU.
Source : BMFTV
4- La Russie sanctionne la Finlande
La Russie fait pression sur la Finlande qui pourrait rejoindre l'OTAN. La Russie a annoncé suspendre ses livraisons d'électricité dès samedi.
La Russie a annoncé suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi, alors que le pays nordique, qui partage 1300 kilomètres de frontière avec la Russie, est favorable à une adhésion de l'OTAN.
En réaction, l'opérateur du réseau électrique finlandais a assuré pouvoir se passer des importations de courant venues de Russie, suspendues à partir de samedi à cause d'impayés, au moment où la Finlande s'apprête à annoncer sa candidature à l'OTAN.
"Nous étions préparés à cela et ce ne sera pas difficile. On peut gérer avec un peu plus d'importations de Suède et de Norvège", a déclaré vendredi Timo Kaukonen, un responsable des opérations de l'opérateur Fingrid.
"Un peu moins de 10%" de l'électricité consommée en Finlande provient de Russie, avec une capacité d'importation pouvant aller jusqu'à 900 mégawatts (MW) actuellement, a-t-il expliqué.
La Russie évoque des impayés
La Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi, en raison d'impayés, a annoncé vendredi le fournisseur RAO Nordic Oy, détenu à 100% par l'entreprise russe InterRAO.
Ce dernier affirme ne plus avoir reçu de paiement pour l'électricité fournie à la Finlande depuis le 6 mai, sans dire si ces problèmes de règlement sont liés aux sanctions européennes visant la Russie après l'invasion de l'Ukraine.
Un message en ce sens figure sur le site de Nordpool, le marché nordique de l'électricité, avec une interruption des livraisons d'électricité à partir de minuit locales (21H00 GMT) dans la nuit de vendredi à samedi.
Cette annonce intervient sur fond de montée des tensions entre Moscou et Helsinki, qui a annoncé sa volonté d'adhérer "sans délai" à l'OTAN sous l'influence de l'offensive russe en Ukraine. Une intention vue d'un très mauvais œil par Moscou qui a d'ores et déjà menacé d'une riposte "militaro-technique".
Fin avril, Fingrid avait réduit de 1300 à 900 MW les capacités d'importation venues de Russie afin de "sauvegarder la sécurité du système électrique en Finlande" dans un contexte "d'évolution de la situation internationale".
Avec AFP