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Les sanctions US finiront par faire naître une alliance de guerre navale Iran-Russie qui vaincra US Navy...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le tour du monde du méga navire iranien, Makran en 2021 (illustration)

Les USA ont-ils peur d'un duo anti sanction Iran-Russie aussi redoutable, aussi assassin que la machine anti-sanctions US Iran-Chine, une machine qui a réussi à bousiller le dollar à établir pétro-yuan et p"tro-riyal et surtout à mettre à mal la logique même du boycott pétrolier avec en toile de fond la hausse substantielle des exportations pétrolières iraniennes sous sanction? Visiblement. Depuis 48 heures, les sources occidentales font état du détournement US par Grèce interposé d'un pétrolier battant le pavillon russe à bord du pétrole brute iranien. Aucune source n'a confirmé cette information ni iranienne ni russe, n'empêche qu'une pareille info reflète la crainte de Washington de voir la Russie rallier le corridor anti sanction que l'Iran a établi depuis longtemps entre ses ports pétroliers d'une part et la Syrie de l'autre, un corridor maritime qui s'est étendu en mai 2020 aux Caraïbes pour atteindre le Venezuela et s'est élargi encore en 2021 pour aboutir au Liban.

N'est-ce pas qu'une puissance pétro-gazière comme la Russie qui est sur le point de remplacer son débouchée otanienne a tout à gagner si elle integre ce corridor? Toujours est-il que Pégas, le supposé pétrolier russe transporterait quelques 700 000 barils de pétrole brut iranien et le boycott dont il est le cible, dixit les autorités d'Athène se justifierait  dans le sens de l’imposition des sanctions occidentales à Moscou depuis la guerre ukrainienne. »

Cette saisie de pétrolier russe chargé de pétrole iranien qui si elle est fondée marque un niveau plus avancé des coopérations de part et d'autre, intervient à peine quelques heures après que l’ambassadeur d'Iran en Russie eut annoncé : « Etant donné que l'Iran et la Russie, disposent de riches réserves de pétrole et de gaz, cela pourrait être une bonne opportunité de développer la coopération bilatérale dans ce secteur. ». C'est propos, le diplomate les a tenus en marge de la 21e exposition russe sur le pétrole et le gaz, où Kazem Jalali, s’est référé aux bonnes relations entre les deux pays lors de l'exposition, ainsi qu'à la présence du vice-ministre iranien du pétrole et PDG de la Iran Pétrochimie, pour souligner que l'Iran et la Russie avec de riches réserves de pétrole et de gaz, devraient aller encore plus loin dans leurs liens et coopérations.

Mais de quoi a exactement peur l’Amérique face à un duo anti sanction Iran-Russie? et bien de ce que surtout les Iraniens apprennent aux Russes leur savoir faire anti sanction. La semaine dernière, la chaîne télévisée CNN a émis l'hypothèse que la Russie pourrait se tourner vers un "allié de confiance" tel que l'Iran qui a à son actif plus de quatre décennies d'expérience de lutte contre les embargos successifs occidentaux, alors que Moscou fait face à des sanctions sans précédent touchant tous les secteurs de son économie.

Avant la guerre en Ukraine, l'Iran faisait figure en effet de pays le plus sanctionné au monde, selon l'agence  Castellum.Ai, qui suit les sanctions. Or c'est la Russie qui détient désormais ce record et les deux pays sont dans ce que les analystes appellent « un mariage de convenance » qui devrait se renforcer à mesure que la guerre en Ukraine s'intensifie, a déclaré le radiodiffuseur américain. « L'intérêt commun d'aider l'autre à échapper aux sanctions est important pour cette dynamique dans les relations russo-iraniennes », a déclaré Giorgio Cafiero, PDG de Persian Gulf State Analytics à Washington DC.

CNN a raison. Au fait cette relation bilatérale ne peut que se renforcer à mesure que la guerre en Ukraine se prolonge, surtout si les pourparlers de Vienne ne parviennent pas à relancer l'accord nucléaire, ce qui semble être de plus en plus probable. L'hostilité de l'Occident rapprochera donc la Russie de l'Iran et rendra Téhéran "utile" voire "nécessaire" ou encore "indispensable" à Moscou. D'ors et déjà la Russie compte sur l'Iran pour qu'il remplace l'Occident sur son marché d'industrie légère et ceci est un signe avant coureur. C'est un fait indéniable, après des décennies de contraintes économiques occidentales, l'Iran est passée maître dans l'art de contourner les sanctions les plus draconiennes jamais imposées à un pays et ce n'est pas la Russie qui irait voir ailleurs si elle veut contrer les tentatives paralysant son économie.

  Lors d'une visite de deux jours à Moscou en janvier, le président iranien Ebrahim Raïssi a déclaré que les deux pays avaient discuté de questions monétaires et bancaires et qu’ils avaient convenu de supprimer les barrières commerciales pour augmenter les échanges à 10 milliards de dollars par an. Dans la foulée, une délégation de 25 experts bancaires iraniens s'est rendu en février à Moscou pour jeter les bases d'une coopération monétaire et bancaire sans précédent alors même que l'Iran dit étudier son ralliement à SWIFT russe. 

Puis les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint un nouveau record en 2021, dépassant l'équivalent de 4 milliards de dollars. Les exportations russes vers l'Iran ont représenté plus de 3 milliards de dollars, tandis que les importations russes en provenance d'Iran ont atteint 967,3 millions de dollars, selon les médias. Près de 80 % des échanges entre la Russie et l'Iran consistent actuellement en produits agricoles. La Russie exporte des céréales et des oléagineux vers l'Iran et importe des fruits et légumes iraniens, des fruits secs et des noix. Le vice-gouverneur de la Banque centrale iranienne, Mohsen Karimi, a déclaré plus tôt ce mois-ci que l'Iran était disposé à commercer avec la Russie en devises nationales et que des accords sur cet arrangement existent déjà.

Mais ce n'est pas tout ce qui fait peur à l'occident : en effet un corridor anti sanction US qui compterait à la fois l'Iran et la Russie ne pourrait ne pas "virer" vers le militaire. Car la Russie et l'Iran n'en ont parlé mais il est hors de question que l'expérience de Pegas se reproduise en Méditerranée ou ailleurs surtout que la Syrie et le Liban touis deux des états méditerranéens font aussi partie de ce corridor. Cette coopération irait-elle déboucher sur une alliance militaire navale?

Remarquons que les marines des deux pays se connaissent depuis longtemps pour avoir tenu au moins trois exercices navals conjoints et une participation iranienne au défilé naval de Saint Petersbourg de 2021.

Il y a une semaine la marine russe, l'une des plus puissantes au monde a reçu un coup particulièrement dur quand elle perdu son navire amiral de la flotte de mer Noire Moskova sous les yeux ahuris de l'armée russe. Sur les circonstances de cette attaque, il existe encore beaucoup zones d'ombre, n'empêche que tout porte à croire à une implication US. Si c'est le cas il faudrait alors qu'il y ait cette interconnexion entre la marine russe et iraniennes ne serait -ce que pour injecter une dose d'asymétrisme dans la marine russe : des vedettes rapides, des petites destroyers et frégates ... voilà autant de solutions que les Iraniens pourraient offrir aux Russes pour contrer l’Amérique dans son intention d'étendre la guerre en Ukraine à la mer. Une solution dont les répercussions devrait faire peur à l'axe US/OTAN non pas seulement en Méditerranée mais aussi en mer Rouge. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV