Sur fond de la guerre en Ukraine qui sème la peur en en Europe, l’Allemagne se voit contrainte d’acheter des drones militaires israéliens dont Heron TB.
D'abord opposé aux drones armés, l’Allemagne décide finalement d'acquérir 140 missiles pour un montant de plus de 150 millions d'euros destinés à équiper les Heron TP de l'israélien IAI.
La commission de la Défense du Bundestag a donné mercredi son feu vert à l'achat de drones armés, une première en Allemagne que l'opération militaire russe en Ukraine a décidé à augmenter massivement ses dépenses militaires.
L'Allemagne avait prévu d'acheter les drones en 2018, mais les sociaux-démocrates, dirigés par Olaf Schultz, alors membre de la coalition au pouvoir, s'y sont opposés et ont annulé le projet.
L’achat du Heron TP israélien fait suite à l’approbation obtenue par l’Allemagne des États-Unis et d’Israël pour l’acquisition du système de défense anti-missile israélien Arrow 3 Iron Dome. Signé début avril selon BFMTV, le contrat porte un nouveau coup dur à l’industrie européenne de l’armement.
Le budget de 100 milliards d'euros en armement décidé par l'Allemagne est dépensé à une grande vitesse. Après la décision d'acheter des F-35, Berlin va s’équiper de l’Arrow 3, le système antimissile israélien également surnommé « Dôme de Fer ». Développé par l’israélien IAI avec Boeing, le Dôme de fer est capable d'intercepter des missiles balistiques à des altitudes de plus de 100 kilomètres et avec une portée allant jusqu'à 2 400 kilomètres.
Ce projet avait été dévoilé par la presse allemande fin mars. Il vient de recevoir l'aval d'Israël et des Etats-Unis, selon une information du Jerusalem Post. Le lieutenant-général Ingo Gerhartz a même déclaré à ce quotidien que « l'Arrow 3 est le système le plus pertinent pour les menaces qui pèsent sur la nation européenne ». Pour obtenir cette validation américano-israélienne, les choses ont été menées tambour battant. Le Jerusalem Post note même que ce serait la première fois que l'Arrow 3 serait vendu à un pays étranger.
« Pour nous protéger contre la menace russe, nous avons besoin rapidement d'un bouclier antimissiles à l'échelle de l'Allemagne », expliquait le rapporteur au Bundestag pour le budget de la défense, Andreas Schwarz.
Mais, cette annonce est perçue comme un nouveau coup dur pour l'unité européenne en matière d'armement. Après le choix d'acheter 35 chasseurs F-35 et peut-être même 15 de plus, et avoir choisi le moteur de GE pour équiper l'Eurodrone d'Airbus, l'Allemagne semble faire cavalier seul en matière de défense européenne.
Ces investissements vont-ils remettre en question la participation de Berlin dans le Programme Scaf, l'avion du futur conçu avec la France et l'Espagne ou le char du futur MGCS (Main Groud Combat System) qui doit remplacer en 2035 le Leclerc et le Leopard ? L'Allemagne assure que non.
En France, beaucoup le craignent, notamment Éric Trappier, patron de Dassault Aviation. Ces craintes ont aussi été soulevées par le rapport Mirallès/Thiériot de la Commission défense de l'Assemblée nationale.