Au sommaire :
1- ONU : L’Iran retrouve son droit de vote
Le ministère sud-coréen des Finances a déclaré dimanche que l’Iran avait payé ses arriérés de cotisations aux Nations Unies à partir de ses fonds gelés en Corée du Sud, dans une décision qui rétablit immédiatement son droit de vote.
L’agence de presse sud-coréenne Yonhap a rapporté que l’Iran avait soumis une demande d’urgence à la Corée du Sud le 13 janvier pour utiliser l’argent de Téhéran à Séoul pour payer ses arriérés après que les Nations Unies l’aient informé qu’il perdrait son droit de vote.
Il convient de noter que l’Iran doit recevoir 7 milliards de dollars pour des expéditions de pétrole gelé de deux banques sud-coréennes - Industrial Bank of South Korea et Woori Bank - en raison des sanctions américaines.
Les États-Unis ont rétabli des sanctions contre l’Iran en 2018 lorsque l’ex-président américain Donald Trump et son administration du se sont retirée de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre l’Iran et les cinq grandes puissances mondiales.
Le ministère sud-coréen de l’Économie et des Finances a déclaré vendredi que 18 millions de dollars avaient été versés aux Nations Unies dans le cadre des frais d’adhésion tardifs en utilisant des avoirs iraniens gelés en Corée du Sud après des consultations avec des organisations connexes, notamment le Bureau du contrôle des avoirs étrangers du Trésor américain et le Secrétariat de l’ONU.
Source : Rai al-Youm
2- Le Charles de Gaules engagé contre la Russie
Comment se fait-il que face au bellicisme US/OTAN contre la Russie, le chef de la marine allemande démissionne, mais celui de la marine française annonce son déploiement en Méditerranée et en mer Noire ? C’est sans doute une différence de perception des intérêts nationaux.
Toujours est-il que selon Opex360, la mission Clemenceau 2022 que s’apprête à mener le groupe aéronaval français [GAN, encore appelé Task Force 473 ou bien encore, et c’est nouveau, « French Carrier Strike Group »] aura un profil particulier par rapport à celles qui ont été conduites dure ces dernières années.
En effet, le porte-avions Charles de Gaulle n’aura pas à traverser le canal de Suez pour naviguer, avec son escorte, dans l’océan Indien ou dans le golfe Persique… Pas plus qu’il ne se rendra dans l’Atlantique Nord, comme en 2020. Et cela pour cause : il ne quittera pas la Méditerranée.
Et ce n’est pas une surprise, quand on se souvient des propos tenus par le président Macron, le 13 juillet 2020.
« La zone Méditerranée sera le défi des prochaines années tant les facteurs de crise qui s’y conjuguent sont nombreux : contestation des zones maritimes, affrontements entre pays riverains, déstabilisation de la Libye, migrations, trafics, accès aux ressources », avait résumé le locataire de l’Élysée, avant d’en appeler à une « véritable politique européenne pour la Méditerranée ».
Et d’insister : « La Méditerranée ne peut construire une paix durable sans nous, nous ne pouvons accepter que notre avenir soit construit par d’autres puissances ».
Lors du point presse du ministère des Armées, le 20 janvier, l’amiral Gilles Boidevezi, commandant de la zone maritime Méditerranée [CECMED], a rappelé que, au-delà des conflits et des tensions, cette mer, qui ne représente que 1 % de la surface des océans, est le lieu de transit de « nombreux flux, tant licites [25 % du trafic mondial et 65 % de flux énergétiques des pays de l’Union européenne] qu’illicites [migrations, stupéfiants, armes, traite d’êtres humains], ce qui n’est pas sans conséquence (s) sur la sécurité du Vieux Continent.
“La présence française dans la zone s’avère donc nécessaire pour défendre nos intérêts économiques et sécuritaires” ainsi que pour “réaffirmer notre attachement à la liberté de circulation aérienne et maritime comme au respect du droit international”, a expliqué l’amiral Boidevezi.
Le porte-avions Charles de Gaulle appareillera de Toulon au début du mois de février, avec, à son bord, un groupe aérien embarqué [GAé] composé d’une vingtaine de Rafale M F3R des Flotilles 12F et 17 F, de deux E-2C Hawkeye de la Flottille 4F et de plusieurs hélicoptères [Dauphin de la 35 F et Panther de la 36 F]. L’un des quatre NH-90 NFH belges devrait le rejoindre en cours de mission.
3- Russie : l’Allemagne se scinde en deux
Le chef de la Marine allemande démissionne après ses propos sur l’Ukraine et Poutine
Dmitri Bassenko : Le chef de la Marine allemande, Kay-Achim Schönbach, a démissionné après ses récents propos sur Vladimir Poutine et la crise actuelle autour de l’Ukraine.
Le vice-amiral Kay-Achim Schönbach a démissionné de son poste de chef de la Marine allemande après avoir contraint le ministère de la Défense à s’expliquer pour ses déclarations concernant la crise ukrainienne.
“J’ai demandé à la ministre fédérale de la Défense Christine Lambrecht de me libérer de mes fonctions avec effet immédiat”, a indiqué M.Schönbach dans un communiqué, ajoutant que la ministre a accepté sa demande. »
Auparavant, le vice-amiral avait qualifié d’« ineptie » l’idée selon laquelle la Russie envisageait d’envahir une partie de l’Ukraine et estimé que Vladimir Poutine « méritait d’être respecté ».
Il avait en plus jugé que l’Ukraine ne serait jamais en mesure de réintégrer la péninsule de Crimée, rattachée à la Russie en 2014 au terme d’un référendum organisé dans le sillage de la révolution de Maïdan.
Irritation à Berlin
Le ministère allemand de la Défense s’est distancié de ses déclarations, faites lors d’une réunion d’un groupe de réflexion à New Delhi, indiquant qu’elles « ne correspondent en rien » à la position officielle.
Selon Der Spiegel, les propos de l’amiral, intervenus en pleine crise russo-occidentale autour de l’Ukraine, ont créé un malaise jusque dans les plus hauts échelons du gouvernement allemand dirigé par le chancelier social-démocrate Olaf Scholz.
Face à cette réaction, M.Schönbach avait posté un tweet précisant que ses déclarations n’engageaient que lui avant de présenter des excuses et de qualifier ses propos irréfléchis.
Source : Sputnik
4- L’USS Truman en Méditerranée
Tensions avec la Russie : L’OTAN va lancer un exercice en Méditerranée, avec le porte-avions USS Harry S. Truman
Laurent LAGNEAU : Il va y avoir du monde en Méditerranée durant les prochains jours. En effet, le 21 janvier au soir, le Pentagone a annoncé la participation du groupe aéronaval formé autour du porte-avions USS Harry S. Truman à l’exercice Neptune Strike 2022, lequel sera mené sous la bannière de l’OTAN à partir du 24 janvier et jusqu’au 4 février.
Déployé en Méditerranée depuis le 1er décembre, l’USS Harry S. Truman était attendu au Moyen-Orient. Seulement, en raison des tensions avec la Russie et en prévision des discussions que celle-ci devait avoir avec les États-Unis et l’OTAN en janvier, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, avait ordonné son maintien dans la région estimant qu’une telle mesure était « pour réaffirmer l’engagement » de Washington envers la « défense collective » de l’OTAN.
Quoi qu’il en soit, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a expliqué que l’exercice Netptune Strike 22 est « destiné à démontrer la capacité de l’OTAN à intégrer la force de frappe maritime sophistiquée d’un groupe aéronaval en soutien aux efforts de dissuasion et de défense de l’Alliance ». Et d’assurer qu’il n’a pas de lien avec les tensions avec la Russie au sujet de l’Ukraine, soulignant que sa planification a commencé en 2020.
« L’exercice lui-même n’est pas conçu pour contrer le genre de scénarios qui pourraient se produire autour de l’Ukraine », a fait valoir M. Kirby. « C’est vraiment un exercice naval de l’OTAN […] destiné à tester un vaste éventail de capacités navales que nous voulons être sûrs de continuer à renforcer », a-t-il insisté.
Seulement, et sauf erreur, Nepture Strike 22 ne figurait jusqu’alors pas au programme des exercices devant être menés dans le cadre de l’OTAN en 2022.
À noter également que le sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière USS Georgia [classe Ohio] a fait une escale à Chypre, le 15 janvier. Au début du mois, le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] USS Albany [classe Los Angeles] en a fait de même à Gibraltar.
Les manœuvres navales « Neptune Strike 22 » coïncideront en partie avec celles qui ont été annoncées cette semaine par le ministère russe de la Défense. « Des exercices distincts auront lieu dans les eaux de la Méditerranée, de la mer du Nord, de la mer d’Okhotsk, dans la partie nord-est de l’océan Atlantique et dans l’océan Pacifique », a-t-il en effet avancé, expliquant que leur « objectif principal » sera de « mettre à l’épreuve les forces navales, aériennes et spatiales pour protéger les intérêts nationaux russes » et « contrer les menaces militaires contre la Russie depuis les mers et les océans ».
Et quand débutera Neptune Strike 22, une flottille de navires d’assaut amphibie russe devrait naviguer en Méditerranée. Celle-ci se compose de 6 bâtiments, dont les « Olenegorskiy Gornyak », « Georgiy Pobedonosets », « Korolev », « Minsk » et Kaliningrad [classe Ropucha], ainsi que le récent « Pyotr Morgunov » qui, issu du projet 11711 [classe Ivan Gren], a la capacité de transporter jusqu’à 36 véhicules blindés [ou 13 chars de combat] et 300 soldats d’infanterie de marine.
5- Nord stream 2, est-ce fini ?
Nord Stream 2 toujours au cœur de la tourmente géopolitique
Karine Bechet-Golovko. En novembre dernier, la certification de Nord Stream 2 avait été suspendue par l’Allemagne, pour des raisons soi-disant techniques, qui manifestement ne sont toujours pas surmontées. Entre l’oukase américain de le bloquer par tous les moyens et la proposition de la Commission européenne de faire participer l’Ukraine à la procédure de certification, il ne reste plus à espérer que le réchauffement climatique ait vraiment lieu, et très vite ! Cela semble, pour l’Europe, beaucoup plus réaliste, que de penser que ses élites nationales et européennes vont commencer à défendre les intérêts des pays européens.
Pour raison de non-conformité à la législation allemande, la certification de Nord Stream 2 a été interrompue en fin d’année dernière. La question était présentée comme purement technique, très simple à régler (voir notre article sur le sujet), mais manifestement les complications s’enchaînent, car non seulement aucun déblocage n’est en vue, mais la rhétorique s’aggrave – proportionnellement à la détérioration de la situation internationale.
L’Allemagne envisage désormais que Nord Stream 2 ne soit pas certifié par l’Union européenne, mais immédiatement annonce qu’elle n’envisage aucun dédommagement dans ce cas – ce n’est pas de sa faute.
Dans le même temps, la décision a été prise d’inviter l’Ukraine, dès lors que la procédure de certification arrivera devant la Commission européenne. Ne doutons pas qu’alors, le projet sera bombardé au niveau européen.
Cet exemple illustre parfaitement la trahison des élites nationales en Europe, autant que le positionnement des élites européennes, alors qu’à la mi-janvier, justement, les États-Unis annonçaient leur train de mesures de rétorsion contre la Russie et qu’un point spécial était dédié au blocage à n’importe quel prix de la mise en marche de Nord Stream 2. De toute manière, ce sont les pays européens qui en paient le prix. Et la lâcheté coûte toujours très cher.
Voilà ce qu’il reste de la souveraineté réelle dans les pays européens… Assez pitoyable.
Source : Russie Politics