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Exercice grand Grand Prophète 17 : la pire révélation pour Israël?

Les douze des seize missiles tirés contre la réplique grandeur nature de Dimona, le 25 décembre, lors du grand exercice Grand Prophète 17 (Mashregh News)

Il devrait y voir plus d’un analyste à travers le monde à se demander en ce mardi matin de 28 décembre où les F-16 israéliens, soutenus par les Unités aéronavales de l’OTAN en Méditerranée orientale ont procédé à une seconde frappe de missiles de croisière à compter depuis le début de décembre contre le parc de conteneurs de Lattaquié, et ce, au grand mépris de la bulle de DCA russe largement déployée en Syrie occidentale, s’il y a "oui" ou "non" un quelconque lien entre cette furie soudaine de l’entité qui la place droit dans la ligne de mire d’une Russie en état de pré-guerre sur son flanc ouest d’une part et la pleine surprise manœuvre militaire du CGRI avec le nom de code « Grand Prophète 17 » tenue du 20 à 25 décembre en Iran de l’autre.

Vidéo: la frappe israélienne du 28 décembre d'Israël contre Lattaquié et l'incendie qu'elle a provoqué/ SANA

Car en ce qui concerne les rapports dits privilégiés Israël/Russie, ou encore les ententes dites secrètes Tel Aviv-Moscou qui autoriseraient le premier à violer régulièrement et aux dépens des efforts du second, le ciel de la Syrie et à lui infliger pertes et dégâts, et à bloquer de facto, comme le disait il n’y a pas si longtemps le président Poutine, « toute possibilité d’investissement dans la reconstruction syrienne », ce deuxième raid israélien contre Lattaquié vient d’en prouver largement l’absurdité.

Certes, Moscou ne veut guère léser les susceptibilités d’un million de colons sionistes d’origine russe qui ont des accointances jusqu’au sein de l’armée voire les plus hautes sphères du pouvoir en Russie,  mais de là, à leur sacrifier la réputation des radars S-400 répartis entre Hemimim et Tartous et ce en ces temps de guerre en Ukraine où des milliers de soldats américano-otaniens et des tonnes d’armements s’apprêtent à s’abattre droit sur la grande Russie, voici une lecture de l’événement qui ne répondrait à aucun principe logique.

Même les plus israélophile des Russes ne seraient prêts à tolérer une telle infamie et fermer les yeux sur cette nouvelle atteinte d’Israël à l’espace portuaire et maritime de la Syrie qu’on sait être placé sous protection russe, surtout s’il apprend que pour ce coup, l’entité avait la mission non pas vraiment de « cibler une soi-disant cargaison de missiles tactiques  iraniens» mais de « leurrer , comme le révèle, le site militaire Avia.pro, puis de contourner pour le compte US/OTAN et en prévision de la bataille à venir,  les radars russes avec un nouveau type de missile de croisière qui auraient survolé la terre à une attitude beaucoup plus basse que d’habitude », ce qui aurait fait que « les radars de S-400 n’ont pas fonctionné » et que « les engins ont pu s’abattre à 15 km de Hmeimim, soit 5 km plus près que lors du précédent raid contre Lattaquié début décembre » bien que la DCA syrienne, elle, a su bien se défendre et intercepter une partie des engins.

Et pourtant le MAE israélien, Lapid vient tout juste il y a quelques minutes d’appeler son homologue russe et les agences disent qu’ils se sont entretenus de « quelques questions clés » au nombre desquelles auraient sans nul doute figuré cette tendance très fâcheuse israélienne qui, après la perte de la bataille du ciel au Levant, pousse depuis le début de décembre à étendre la guerre du ciel à la mer là où à la fois la Russie et la Résistance, soit les deux alliés de la Syrie disposent de capacités bien avérées.  

A en juger cette conversation téléphonique qui succède la nouvelle frappe israélienne contre Lattaquié, on croit comprendre que l’entité justifierait son coup en le décrivant comme une réponse au exercice militaire baptisé "Grand Prophète 17", exercice qui en 5 jours a révélé d’inattendues capacités balistiques iraniennes et qui s’est terminé par un scénario-choc  où 16 missiles sol-sol de type Sejjil, Emad, Ghadr, Dezful Zelzal, Zulfekar d’une portée variable de 350 à 2200 km ont pulvérisé en compagnie de seulement dix drones kamikaze Shahed-136 et ce, suivant la redoutable tactique MRSI une seule et unique cible, à savoir la réplique du réacteur nucléaire de Dimona.

Vu l’impressionnante précision du scénario et partant son flagrant succès, Lapid aurait dû dire à Lavrov qu’entre ces « six types de missiles balistiques s’abattant sur Dimona,  seuls quatre sont de longue portée, deux autres étant de courte portée et donc prévus à être lancés sur Israël, non pas depuis l’Iran mais bel et bien à partir du sud Syrie-sud Liban, ou ce qui revient au même, une riposte iranienne à tout éventuel raid aérien anti-Iran de l’entité, comme ce que n’ont cessé de promettre ad nauseam  les officiels sionistes tout le long de ces dernières semaines, serait pour un tiers, l’œuvre des alliés levantins de l’Iran.

D’ailleurs ce dimanche, peu après que le chef d’état-major sioniste Kochavi eut fait un scandaleux virage de 360 degrés pour dire qu’ « Israël ne veut d’aucune guerre au Moyen-Orient », même « face à l’Iran », la machine de propagande sioniste s’est mise à rouler et à débiter des insanités sur le compte du Golan éternellement syrien, tantôt le qualifiant  de base balistique potentielle du Hezbollah contre Israël tantôt de « partie intégrante » de l’entité où Bennett, déterminé à empêcher sa "hezbollahization", ferait entièrement judaïser. Un journaliste le dénommé Yoni Ben-Menachem est même allé jusqu’à y voir, citant  des sources sécuritaires et militaires concordantes sionistes « des agissements en catimini pareils à ce que faisait le Hezbollah en mai 2000 juste avant qu’Israël ne soit chassé du Sud Liban ».

Et tout cette campagne pour que Lapid dise ce matin à Lavrov, juste – heures après le raid d’hier soir contre Lattaquié que la campagne israélienne ciblant depuis le début de décembre  les ports syriens dont et avant tout Lattaquié, se dirigerait non pas contre la Russie mais contre l’Iran, l’objectif israélien étant d’anticiper l’arrivée de supposées cargaisons de Zulfaghar et Zelzal en Syrie et partant défendre sa sécurité.

Mais Lavrov se serait-il laissé  convaincre ?

Rien n’est moins sûr : car à Lattaquié c’est la présence russe en Méditerranée orientale qui a été cette nuit et pour la deuxième fois en un mois ciblée une présence contre quoi les Américains ont mobilisé toute l’Europe de l’Est en mer d’Azov, quitte même à mettre en tenaille aussi leurs alliés de l’Europe de l’Ouest pour qu’ils rallient la campagne anti-russe et fassent en sorte que que la Russie  quitte le Levant et se replie une bonne fois pour toutes derrière  ses propres frontières. Mais passé ce volet russe de la réponse , il y aurait d’autres arguments à jeter à la figure d’Israël pour discréditer cette équation si profondément trompeuse qui dit que frapper la Syrie relèverait de la protection d’ Israël contre l’Iran. Quel genre d’argument ? Celui abordé par the Drive dans sa superbe analyse de l’épisode de la frappe iranienne  à 16 missiles  contre la réplique de Dimona :

« Parmi les seize missiles qui se sont abattus sur la réplique de Dimona et dont les images ont été publiées avec un redoutable détail, c’est le missile de moyenne portée Dezful qui a attiré le plus notre attention . Dans une séquence remarquable, l'ogive de cet engin laisse une traînée de feu impressionnante derrière elle juste avant d'avoir un impact sur la cible….C’est une traînée orange vive, juste un instant avant qu'elle n'impacte la cible, et qui a déjà été secouée par la détonation de l'ogive d'un missile précédent. Les observateurs ont proposé une série d'explications sur ce que pourrait être ce phénomène enflammé, certains suggérant qu'il pourrait s'agir d'une gaine de plasma. Dezful comporte-t-il un propulseurs à effet Hall soit, cette composante inévitable des armes anti satellite et qu’on utilise pour le maintien en orbite de satellite ou pour les transferts d'orbites voire pour la propulsion de sonde spatiale ? Après tout le commandant en chef de la force aérospatiale du CGRI ? le général Hajizadeh a explicitement parlé des vitesses d’ogive allant de Mach 15 à mach 25 ? . Cet effet Hall  est un effet qui a été noté avec d'autres projectiles à très grande vitesse dans l'atmosphère terrestre, genre des missiles transcontinentaux et c'est particulièrement répandu lorsqu'un projectile assez contondant se déplace à une vitesse très élevée, créant une énorme onde de choc qui à son tour pour chauffer l'air autour de lui, entraînant une accumulation de plasma. »

Et The Drive d’ajouter : «  D’autres observateurs ont suggéré que l'effet pourrait avoir été le résultat de la condensation de l'eau autour de l'ogive en mouvement rapide. D'autres observateurs du renseignement open source ont suggéré que ce que nous observons est la combustion des matériaux composites utilisés dans les ailettes de guidage à l'arrière du Dezful qui auraient été chauffé à orange en raison des températures élevées qui se produisent en phase d'attaque terminale….Quant à nous, on croirait plutôt à la première hypothèse. L’Iran semble être bien en avant dans acquisition des armes anti-satellite, ce qui ferait d’une frappe contre Dimona ou n’importe quel point en Israël une partie de plaisir ».

La question est dès lors la suivante  : Si l'Iran possède déjà  des ICBM ou la technologie d'en faire, le fait de frapper Lattaquié sous prétexte d'avoir à empêcher l’acheminement des missiles tactiques en Syrie, sert-il réellement la cause de "la sécurité et de la protection" d’Israël ? Ce n’est pas le haut diplomate Lavrov qui répondrait oui à cette question …

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SOURCE: FRENCH PRESS TV