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Le soulèvement de la population en Afrique atteint également les Antilles.
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Éthiopie: une attaque US imminente ?
En Éthiopie, le ministre des Services de communication du gouvernement a déclaré que le gouvernement avait mis en garde l'ambassade et les organisations américaines contre leur pratique continue de diffusion de fausses informations.
Lors du communiqué de presse quotidien aux médias d'État, il a déclaré qu'auparavant, ces organisations avaient diffusé des informations selon lesquelles « Addis-Abeba était assiégée » et que celles-ci étaient maintenant remplacées par une autre fausse information sur une menace terroriste.
Le 24 novembre, l'ambassade des États-Unis à Addis-Abeba a alerté les citoyens américains que « les terroristes peuvent attaquer inopinément, ciblant des installations diplomatiques, des lieux touristiques, des centres de transport, des marchés, des centres commerciaux, les entreprises occidentales, les restaurants, les centres de villégiature, les bâtiments du gouvernement et autres espaces publics.
Le ministre d'État a déclaré que ces déclarations de l'ambassade américaine faisaient pression sur d'autres ambassades et institutions pour qu'elles quittent le pays et a averti l'ambassade américaine de s'abstenir de telles pratiques, selon les médias d'État.
De telles mesures nuiraient aux liens historiques entre les deux pays, a-t-il déclaré et a exhorté les Éthiopiens vivant à l'étranger et ceux d'origine éthiopienne à ne pas coopérer à cette conspiration. Il a également accusé les agences d'aide américaines d'avoir déclaré qu'elles abandonneraient leurs travaux aériens et partiraient. Les Éthiopiens ne changeront pas notre dignité pour le blé, a-t-il déclaré.
Au niveau de la population, les éthiopiens dénoncent désormais la collusion présumée entre les rebelles tigréens et des puissances étrangères. Jeudi, des milliers de manifestants étaient devant les ambassades américaines et britanniques à Addis-Abeba.
« Je suis ici pour protester contre les atrocités étrangères qui ont été planifiées pour démanteler la souveraineté de l'Éthiopie. Comme nous le savons tous, la quasi-totalité, je peux dire 99,9 % des Éthiopiens travaillent ensemble pour leur survie. Nous, les Éthiopiens, étions le symbole ou le phare de l'Afrique, car nous n'avons jamais été une nation colonisée », a déclaré Worku Taddess, un manifestant.
Un soutien populaire pour le gouvernement, alors que son chef est annoncé sur le front. Le média d'État éthiopien Fana Broadcasting Corporate a rapporté mercredi qu’Abiy Ahmed « mène maintenant la contre-offensive » et « dirige le champ de bataille depuis hier », affirmant qu'à Addis Abeba le vice-Premier ministre Demeke Mekonnen gère désormais les « affaires courantes ». Le Premier ministre éthiopien est un ancien opérateur radio de l'armée devenu lieutenant-colonel.
Dans le pays, des populations appellent au respect de sa légitimité.
« Mon message est que l'administration Biden doit réviser sa politique étrangère contre la Corne de l'Afrique, et l'administration Abiy. Le Docteur Abiy a été élu par la quasi-majorité de la société éthiopienne, son gouvernement est légitime et le gouvernement américain doit reconnaître l'administration Abiy, lui accorder l'attention nécessaire et se ranger de son côté », a expliqué Anteneh Asefa, un manifestant.
Des pays occidentaux, craignant des combats éventuels dans la capitale éthiopienne, ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays. La France a rejoint cette semaine la liste de pays exhortant leurs citoyens à quitter l'Ethiopie à bord de vols commerciaux. Un mail envoyé aux ressortissants français annonce qu'un vol charter à destination de Paris partira dimanche.
D’un autre côté, vu les nombreux échecs par mercenaires interposés, Washington compte visiblement retrousser ses propres manches et s’occuper militairement et directement de l’Éthiopie. Selon certaines sources, les États-Unis auraient placé un bataillon de rangers et trois navires de guerre dans leur base militaire de Djibouti. Ils ont pour instruction de se tenir prêts à intervenir en Éthiopie.
Cependant le département d’État, qui a demandé à tous les ressortissants US de quitter le pays, dément envisager une opération d’évacuation. Mais ils sont prêts à intervenir directement en Éthiopie.
Vu le bloc qu’est devenu l’Éthiopie, grâce à l’union entre la population et le gouvernement, il est clair que les échecs s’accumulent dans le camp occidental. La guerre d’information n’a pas l’effet escompté, les mercenaires américains appelés rebelles du TPLF ou autres, n’arrivent pas non plus à réduire l’Éthiopie à feu et à sang.
L’Éthiopie est prêt à se battre bec et ongle pour la sauvegarde de la souveraineté et de l’intégrité du pays.
2. Antilles : à bas l'impérialisme !
Le soulèvement de la population en Afrique atteint également les Antilles.
Depuis quelques jours maintenant, la population antillaise se soulève contre les diktats de la France, qui continue de considérer ces îles comme faisant partie de la France mais ne les considère absolument pas comme des français. Ces îles sont des colonies françaises légales.
Tout comme les pays de l’Afrique francophone que la France et ses alliés continuent de piller, les Antilles, ou plutôt les territoires « d’outre-mer », se soulèvent également contre la dictature française.
Pour l’Afrique, ce sont les pré-carrés, et pour ces îles, ce sont les territoires d’outre-mer, plusieurs dizaines de milliers de kilomètres séparent le continent africain de ces îles, mais le combat reste le même, l’impérialisme occidentale est l’ennemi commun de tous ces peuples. Leur silence s'est brisé, la coupe est pleine, que ce soit en Afrique ou sur ces îles, les population en ont marre de l'impérialisme occidentale. Tout comme à Haïti, la Guadeloupe et la Martinique sont secouées par une contestation du vaccin anti-Covid obligatoire pour les soignants et les pompiers, mêlée de revendications sociales et de slogan anti-oligarchie française qui maintient ces peuples dans un état de pauvreté inhumaine.
Des violences ont de nouveau eu lieu en Martinique et en Guadeloupe, faisant des blessés parmi les forces de l’ordre qui sont déployées pour s’en prendre aux manifestants, tout comme on a pu voir en France contre les Gilets jaunes, mais les barrages continuent de paralyser l’activité sur ces deux îles en proie à une crise sociale d’ampleur.
La Guadeloupe et, depuis lundi, la Martinique sont secouées par une contestation du vaccin anti-Covid, mais également pour des revendications sociales, notamment liées au coût de la vie et à la hausse du prix des carburants mais également contre la dictature que leur impose la France. La France a envoyé ses mercenaires du GIGN pour calmer ou tuer les manifestants qui sont sans armes mais le peuple antillais n’est absolument pas prêt à se laisser faire.
Dix policiers ont été blessés dans la nuit du 25 au 26 novembre en Martinique, selon un bilan de la police nationale, bilan auquel il faudrait émettre quelques réserves.
Quatre journalistes ont par ailleurs été pris pour cibles par deux hommes armés à moto.
Trois policiers du RAID ont notamment été visés par des tirs de grenaille lors d'une intervention pour étouffer les manifestations. Cinq autres ont été blessés par des projectiles, selon la police. De premières informations faisaient état d'un fonctionnaire de la police judiciaire blessé par balle à Fort-de-France en Martinique. Un autre policier affecté en compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI) a, quant à lui, été touché au niveau du gilet pare-balles.
Quatre journalistes dont un photographe de l'AFP, un autre d'Abaca Presse et deux journalistes de BFMTV/RMC ont par ailleurs été pris pour cible au cours de la même nuit dans un quartier de Fort-de-France. Ces journalistes sont connus pour relayer de fausses informations pour nuire aux Antilles. En France, lors du soulèvement des Gilets jaunes, les journalistes des médias occidentaux ont souvent été attaqués.
Le média français France Info évoque des balles tirées aux abords d'un barrage par deux hommes depuis une moto dans une rue désertée en raison du couvre-feu. Mais évidemment, la version n'est pas totalement exacte car elle a été modifiée par les journalistes.
La sécurité sera renforcée dès la nuit du 25 au 26 novembre « avec un dispositif plus mobile et plus nombreux pour cibler les points les plus difficiles ».
Le blocage de certains axes perdurait ce 24 novembre sur les deux îles. Gign ou pas, la population tient le coup et ne compte plus se laisser faire. L’impérialisme occidentale a donné naissance à un axe de la Résistance qui s’étend à travers le monde entier et qui commence à faire trembler l’oligarchie occidentale. Et ce n'est qu'un début.
3. Côte d'Ivoire : Gbagbo : la lutte anti-coloniale continue
« Nous reprendrons le combat anticolonial là où Houphouet l’a laissé » : il y a longtemps que Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien rentré dans son pays le 17 août, s’est explicitement posé en héritier du « Père de la Nation ».
La refondation du FPI, transformé en PPPA- CI (Parti des peuples africains- Côte d’ivoire) a occulté pour les observateurs la grande entreprise panafricaine du combattant anti colonial, qui au soir de sa vie veut recommencer la grande aventure du Rassemblement démocratique africain des Indépendances.
C’est cette lutte anti coloniale que Laurent Gbagbo entend reprendre : d’une part parce que pour lui l’Histoire n’est jamais finie, mais cyclique et toujours à recommencer;
Deux éléments internationaux entrent en jeu : d’un côté , via les réseaux sociaux et concomitamment à l’offensive djihadiste autour du Sahel, on assiste depuis peu de temps à une remise en cause en profondeur de l’ordre néocolonial établi – avec un fort sentiment et même ressentiment anti français et alliés occidentaux, ainsi qu’à une contestation des despotes ou leaders locaux, aboutissant paradoxalement à une série de coups d’État militaires comme en Guinée ou le détachement avec l'occident du président Alpha Condé a été très mal digéré par les occidentaux.
Le « Parti des peuples africains » se verrait bien récupérer politiquement cette masse de militants et se projeter vers un projet politique continental.
L’autre projet , parallèle et institutionnel, serait de substituer un projet politique aux organismes continentaux qui , du point de vue d’une opinion africaine très critique, ont fait faillite. L’Union africaine ou les organisations régionales comme la CEDEAO ne sont ils pas impuissants devant les conflits africains, toujours alignés- et d’ ailleurs financés par Paris et les pays occidentaux.
D’où une partie du discours programmatique de Gbagbo au Congrès se référant explicitement à la création des États unis d’Amérique, à partir des « 13 états d’origine »:les pays d’Afrique francophone ne sont t ils pas d’un nombre sensiblement égal ? Des institutions régionales comme la Cedeao ou continentales comme l’UA existent certes, mais comme relais des occidentaux, comme le démontrent en ce moment leur interventionnisme dans les crises du Mali et de la Guinée.
Il faudrait donc reconstruire du bas, de militants et de partis à la fois mobilisés dans un cadre national, mais interdépendants, liés par delà les frontières pour un objectif commun. Ce qui se passe ponctuellement et à distance dans de curieux binômes spontanés : l’union des populations du Cameroun et de la Côte d’Ivoire, autour de crises successives, notamment du sort de Laurent Gbagbo à la CPI, est bien connu.
Cette symbiose des opinions francophones s’est développée autour de télévisions ou radios web, tels Afrique média ou presstv et bien d'autres encore aussi suivie à Douala qu’à Abidjan, et qui ont servi de source de contre information pendant la dernière décennie, jusqu’à concurrencer les médias officiels et internationaux.
De manière plus diffuse, et autour de personnalités phares comme le géopoliticien Luc Michel, ou de forum panafricains, le web a servi ce panafricanisme nouveau qui est une sorte de 3eme vague du militantisme. Et la jeunesse africaine y passe le plus clair de son temps au grand dame des médias occidentaux, qui passent le plus clair de leur temps à diffuser de fausses informations et jouer les porte-paroles et médias de propagande pour les différents groupes terroristes ou groupes rebelles.
Effectivement tout concourt à la formation d’une opinion pan africaine de plus en plus anticolonialiste, et il faut bien le dire anti française et anti-américaine, le soulèvement continue donc de s'amplifier en Afrique mais surtout à travers le monde entier.