Le Hezbollah et la Russie, où sont-ils de leurs relations alors que le PM sioniste s'apprête à se rendre à Moscou?
« Le Hezbollah représente une grande force politique au Liban, nous avons toujours appelé à résoudre tous les conflits par le dialogue », a affirmé le président russe jeudi 21 octobre. Et de souligner : « Les opinions sur le Hezbollah varient d'un pays à l'autre, mais nous le considérons comme un courant politique important au Liban ».
Vladimir Poutine a déclaré que la Russie examinerait une éventuelle assistance à l’ouverture d’une enquête sur les explosions du 4 août 2020 au port de Beyrouth et qu’elle était prête à mettre ses images satellites à la disposition des responsables libanais.
« Nous sommes en contact avec presque tous les partis politiques là-bas, et nous continuerons à le faire afin de parvenir à un règlement sans effusion de sang », a-t-il déclaré.
Il a également indiqué que Moscou ferait « tout ce qui est en son pouvoir » pour convaincre toutes les parties impliquées dans le processus politique au Liban et parvenir à un accord.
« Nous travaillons avec tous les courants libanais pour maintenir la sécurité, la stabilité et la paix dans le pays. Nous appelons toutes les parties à engager le dialogue », a-t-il conclu.
Cependant, l’administration américaine a, quant à elle, recouru à toute astuce ces dernières années pour porter atteinte à la popularité du Hezbollah libanais, allant jusqu’à exercer des pressions sur les pays européens pour qu’ils inscrivent le Hezbollah sur la liste noire.
Les États-Unis ont également répertorié plusieurs banques et personnalités libanaises sur la liste des sanctions pour de présumés liens avec le Hezbollah, alors que ce dernier est l'un des partis politiques les plus importants du Liban. Lors des récentes élections législatives libanaises, un grand nombre de sièges a été gagné par une coalition soutenue par le Hezbollah en dépit des démarches hostiles américaines.
Les actions américaines au Liban ont été critiquées à plusieurs reprises par des experts politiques et des analystes qui croient que le Hezbollah a joué un rôle important dans le maintien de la paix et de la stabilité au Liban et dans la lutte contre les groupes terroristes dans la région.
Ces propos de Poutine interviennent dans un contexte bien particulier et alors même que le Premier ministre israélien, Naftali Bennett s'apprête à se rendre à Moscou pour se faire rallier la Russie dans sa cause anti-iranienne et évidemment anti-Hezbollah.
Selon le quotidien israélien Haaretz, Bennett abordera principalement deux questions : la première étant le nucléaire iranien et la seconde, la présence de l’Iran en Syrie et son plan d'y créer un deuxième front contre Israël aux côtés du Hezbollah libanais.
Et le journal d'ajouter : « Or la Russie, qui soutient Bachar al-Assad à la tête du gouvernement syrien, est mécontente des événements qui se sont produits ces deux dernières semaines en particulier, l’assassinat largement médiatisé de Medhat al-Saleh, emprisonné pendant 12 ans dans les prisons israéliennes pour des raisons de sécurité. Considéré comme proche d’Assad, Medhat s'est rendu en Syrie après sa libération et est devenu un député du Parlement. Son assassinat ne semble pas n’avoir rien à voir avec son passé ou sa coopération avec l'Iran. »
Moscou est également irrité par l'attaque israélienne contre une usine de phosphate dans la localité d'al-Tanf. Située proche de la frontière Syrie-Irak-Jordanie, la zone set contrôlée par les troupes américaines. Pour l’instant, on ignore si l’attaque contre al-Tanf a été menée en raison de la possibilité d’extraire de l’uranium des roches phosphatées. Ce qui compte c’est que la prise de position par Poutine en faveur du Hezbollah n'augure rien de bon pour Bennett.