Cette nuit, l'aviation sioniste et alliés ont pris d'assaut le ciel syrien en y mettant tout ce qu'ils possèdent de hi-tech, de tactique de diversion, d'expérience de guerre, un assaut d'envergure ciblant les positions de l'armée syrienne et de la Résistance à Homs, à Hama, à Quneitra et ce, dans le cadre d'une tentative destinée à ramener les rapports de force aériens à l'avant-aveu d'impuissance signé McKenzie, qui reconnaissait il y a quelques semaines la défaite de l'US Air Force dans le ciel de la région face "aux petits drones incontrôlables" du camp d'en face qui surgissent de toute part sans que la DCA hollywoodienne Patriot ait la moindre emprise sur eux.
Evidemment la Résistance était visée même si la campagne aérienne s'est soldée par un cuisant échec. Ceci étant, plus d'un analyste saurait se montrer indifférent à l'aspect anti russe de cette nouvelle frappe visant le territoire syrien: A Shayrat, les chasseurs israéliens s'en sont pris cette nuit, selon les sources russes, aux MiG-29. Puis et toujours selon Avia.pro, pendant l'attaque de cette nuit, un avion militaire russe s'est trouvé sous le feu israélien dans la zone d'attaque israélienne : "Selon Sentry Syria, l'avion de reconnaissance militaire russe survolait les localités d'El Bara, Kafr Nabl et Kansafra, quand l'armée de l'air israélienne a tiré des missiles dans la direction nord, faisant courir ainsi une menace directe contre l'armée russe".
Mais pourquoi Israël s'est-il laissé emporter, prenant la contrepartie de la ligne "coopérative" qu'il suivait avec Moscou sous Netanyahu? Il y a évidement cet aspect trop personnel des liens entre Poutine et l'ex PM sioniste qui n'est plus, mais il semblerait que cet excès de russophobie de Tel-Aviv s'explique surtout par les liens Moscou-Ankara et sa répercussion directe sur l'action du duo Israël-Turquie en Syrie. Depuis le retour de l'armée syrienne à Deraa, l'armée syrienne cherche à mettre à la porte d'Idlib Ankara et cette fois, bien au contraire de 2020, la Russie est entièrement pour. Selon Al Monitor, Poutine aurait même menacé Erdogan de frappe directe contre l'armée turque lors de leur récente rencontre. Pour le reste, les évolutions sur le terrain confirment cette hypothèse, terrain où les positons de l'armée turque viennent d'être visées pour la seconde fois ce vendredi en l'espace de 72 heures. Israël veut-il empêcher la Russie d'expulser la Turquie atlantiste de Syrie ? Sans doute, mais c'est là un pari fort périlleux. Or si en Syrie, le duo Israël-Turquie ne saurait jamais chercher la noise à la Russie, cela pourrait ne pas être le cas au Caucase.
Les tensions frontalières entre l'Iran et l’Azerbaïdjan, déclenchées dans le sillage des interférences turco israéliennes qui ont poussé Bakou à faire chanter les chauffeurs routiers iraniens dans le strict objectif de couper la route entre l'Iran et l'Arménie et partant entre l'Iran et l'Europe ont été l'occasion d'évoquer en effet le rôle particulièrement nocif du duo Tel-Aviv -Ankara, à titre de vecteur des plans US en Asie. Le Heritage Fondation, un lobby de pression basé à Washington vient de publier un rapport sous la plume de Luke Coffey autour des intérêts américains et israéliens à se rapprocher davantage de Bakou et à faire de l'Azerbaïdjan une importante source d'énergie, d'abord pour "contrer l'Iran" et ensuite pour "compromettre la Russie" à titre de principale source de gaz pour l'Europe.
1- Sécurité énergétique des pays des deux côtés de l'Atlantique. Chaque fois que l'Europe tente de réduire sa dépendance énergétique du pétrole et du gaz russes, les pays des deux côtés de l'Atlantique en bénéficient. À cet égard, l'Azerbaïdjan pourrait être comme une alternative importante à la Russie. Le corridor gazier sud en est un bon exemple. Si le gazoduc transcaspien est mis en œuvre, l'Azerbaïdjan jouera un rôle encore plus important dans la diversification des ressources énergétiques de l'Europe qui prendrait ses distances avec les Russes.
2- Position géostratégique dans un contexte de compétition entre grandes puissances. Dans le vaste territoire de l'Eurasie, toutes les activités de commerce et de transit doivent inévitablement passer par l'un des trois pays que sont la Russie, l'Azerbaïdjan ou l'Iran. L'effondrement des relations entre l'Occident, Moscou et Téhéran signifie que la Russie et l'Iran ne font pas partie des options pratiques pour le libre échange de l'énergie entre l'Est et l'Ouest. La région commerciale souhaitée est apparemment l’étroit « Ganja Gap ». L’accès des Américains à cette région stratégique constitue une partie essentielle de la stratégie américaine dans la région à la fois contre la Russie et contre l'Iran.
3- Relations avec Israël : l'Azerbaïdjan s'est avéré être un partenaire fiable pour les États-Unis sur une autre question géopolitique sensible, à savoir le dossier israélien. Bien que l'Azerbaïdjan ait une population majoritairement musulmane-chiite, c'est une société laïque avec des liens étroits avec Israël. Qirmizi Qesebe en Azerbaïdjan est considéré comme le seul village entièrement juif au monde en dehors d'Israël. L'Azerbaïdjan fournit également 40 % du pétrole dont a besoin Israël. C'est donc un duo qui pourrait être
5- Importance clé pour l'Asie centrale : bien que l'Azerbaïdjan ne soit pas un pays d'Asie centrale, pour des raisons économiques, commerciales, historiques et de transit, il est considéré comme une zone stratégique permettant aux pays des deux côtés de l’Atlantique d’accéder à l’Asie centrale. Bakou entretient également des relations étroites avec de nombreux pays d'Asie centrale, y compris le Kazakhstan et le Turkménistan, deux pays qui pourraient jouer un rôle clé dans la satisfaction des besoins énergétiques de l'Europe.
Dans l'optique, ce jeu à trois US/Israël/Turquie-Azerbaïdjan est donc éminemment anti-russe, et anti iranienne. Et l'article d'ajouter : " La victoire de l'Azerbaïdjan dans la deuxième guerre du Karabakh a marqué une nouvelle réalité géopolitique dans le Caucase du Sud et la région de la Caspienne. Cette victoire a également montré que la stratégie ancienne envers la région ne s'applique plus. Si les politiciens américains comprennent le plus tôt possible ces nouvelles réalités, cela ira dans leurs propres intérêts. La nouvelle réalité géopolitique ouvre de nouvelles opportunités pour les États-Unis : - L'Iran est témoin d'une nouvelle réalité géopolitique sur ses frontières nord, une réalité dans laquelle l'Azerbaïdjan est devenu plus fort et l'Arménie, affaiblie. L'Arménie entretient des relations chaleureuses avec Téhéran depuis de nombreuses années. En revanche, il y a des tensions dans les relations apparemment amicales entre l'Iran et l'Azerbaïdjan.
- Bien que celles entre Moscou et Bakou semblent amicales, la réalité est autre. L'Azerbaïdjan mène une politique étrangère pragmatique envers la Russie, une politique dans laquelle Bakou cherche d’une part à atteindre une indépendance vis-à-vis des organisations soutenues par Moscou et de l’autre, à maintenir des relations cordiales. Cependant, leurs relations se sont détériorées en 2021.
La réconciliation entre la Turquie et Israël est possible avec la médiation de l'Azerbaïdjan. Israël et l'Azerbaïdjan entretiennent des relations stratégiques. Les relations entre la Turquie et l'Azerbaïdjan sont encore plus étroites et reposent sur le slogan « une nation avec deux pays ». Pendant cette année, des rumeurs ont circulé selon lesquelles le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, travaillerait en coulisses pour rétablir les relations tendues entre la Turquie et Israël. Et c’est ce qui ira dans l'intérêt de l'Amérique au Moyen-Orient et au-delà. De nouveaux projets régionaux dans les domaines de l'énergie, du commerce et de l'économie sont désormais possibles, après l'occupation de l'Arménie. De nouvelles opportunités de coopération économique et commerciale sont apparues dans la région. Les États-Unis doivent actuellement se concentrer sur l’idée de l’augmentation des investissements étrangers, l'amélioration de la situation économique en promouvant les libertés économiques et le développement des liens commerciaux dans le Caucase du Sud."
Que conclut l'article ? " C'est par le biais de Bakou et un rapprochement substantiel avec, que les USA peuvent faire d'une pierre deux coups : nuire à l'Iran et à la Russie. La question qui s'oppose à présent est la suivante : la Russie compte-t-elle rester neutre dans le dossier des tensions frontalières Bakou-Téhéran ? Après la tenue des manœuvres militaires d'envergure cette semaine sur les frontières du Nord ouest-iranien, l'Iran et l'Arménie ont multiplié des contacts au niveau sécuritaire et militaire.
Certes la route reliant l'Iran à l'Arménie via l’Azerbaïdjan est bloquée, mais Iraniens et Arméniens ont rapidement rétabli une route alternative qui transite les cargaisons iraniennes en Arménie puis en Géorgie. Pour l'heure, la Géorgie pro-occidentale n'a pas bronché, mais il se peut qu'elle change elle aussi de ligne et barre la route à l'Iran. Et là ce sera réellement à la Russie de vouloir se montrer intéressée ou pas par ce corridor nord-sud qui la relie via l'Iran au golfe Persique. Alors la Russie finira-t-elle oui ou non à donner son feu vert à la création d'une zone militaire tampon à Zangzur destinée à protéger le transit irano arménien, zone que les militaires iraniens protégeront à la demande d'Erevan ?