Au sommaire :
1- La défense commune : le retour d’une chimère européenne ?
L’eurodéputée macaroniste et présidente de la sous-commission sécurité et défense (SEDE) au Parlement européen, Nathalie Loiseau, estime qu’après « la crise afghane », ce projet de « défense n’est plus un luxe, c’est une urgente obligation ». Et pourtant, « si l’UE évoque l’idée d’une force de défense commune, le projet est encore loin de se concrétiser ». L’UE peut toujours rêver semble vouloir dire Opex360 :
« La mise sur pied d’une force de réaction rapide européenne est une volonté de plusieurs pays de l’UE. Une « ambition légitime », mais qui devra surmonter de nombreux obstacles a par exemple averti l’eurodéputé de droite Arnaud Danjean. Le projet d’une force de 5 000 militaires a été discuté le 2 septembre par les ministres de la Défense de l’Union européenne (UE) lors d’une réunion en Slovénie. Il ne fait pour autant pas l’unanimité, a reconnu le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. « Pour moi, il y a deux obstacles quasi insurmontables. Le premier est le processus de décision, le second se sont les capacités », a déclaré à l’AFP Arnaud Danjean, vice-président du groupe PPE (Parti populaire européen, droite pro-européenne) et ancien militaire, à propos d’une force capable d’opérations comme la sécurisation d’un aéroport pour des évacuations d’une zone de conflit.
S’il affirme que cette force européenne est une « ambition légitime », sur Twitter, il souligne les difficultés auxquelles elle fait face : « Rappelons qu’aujourd’hui il est impossible aux 27 États de l’UE de s’accorder sur le moindre mandat robuste exécutif (c’est-à-dire pouvant comporter des dispositions de recours à la force) pour les opérations déployées sous bannière UE (Mali, RCA [Centrafrique], Somalie…). C’est ça la réalité ! » « C’est assez illusoire de laisser penser que c’est réalisable dans un futur proche », a-t-il ajouté sur Twitter cité par le média russe.
Pour le général de brigade et expert en géostratégie, François Chauvancy, interrogé par RT France, cette force européenne est « peu réalisable ». Selon lui, « L’Union européenne n’a jamais été capable de se mettre d’accord sur une intervention militaire, quelle qu’elle soit. »
Selon l’Auteur de l’article paru sur RT France, l’eurodéputée macaroniste et présidente de la sous-commission sécurité et défense (SEDE) au Parlement européen, Nathalie Loiseau, estime qu’après « la crise afghane », ce projet de « défense n’est plus un luxe, c’est une urgente obligation ».
Toutefois, Nathalie Loiseau propose au Royaume-Uni brexiteur de s’allier avec l’UE dans ce projet-là : « Parmi les leçons du repli américain, il y en a une qui peut surprendre, mais qui doit être tentée : rapprocher le Royaume-Uni et l’Union européenne en matière de défense et de politique étrangère. »
L’avocat proche du Parti socialiste puis d’Emmanuel Macron, Jean-Pierre Mignard, estime que la proposition de Nathalie Loiseau « signifie que ce n’est plus dans l’UE que la défense de l’Europe se fait. Et que c’est une évidence ».
L’UE est divisée depuis des années sur le rôle qu’elle devrait jouer en matière de défense, notamment en raison des fortes réticences des pays de l’Est, très attachés au parapluie de l’OTAN. Les discussions ont été relancées après la sortie du Royaume-Uni, fermement opposé à la perspective d’une armée européenne. En 2018, le président français Emmanuel Macron avait déjà proposé la création d’une « vraie armée européenne ».
Source : Sputnik
2- Présidentielle : Macron se dégage un chemin !
Macron fait cavalier seul : Si « François Filon » revient devant la justice, Macron pourra-t-il s’approprier ses électeurs ?
À l’approche des élections présidentielles en France, un autre dossier d’emploi fictif soulevé en 2017 par le PNF a été exhumé par le PNF. À la seule différence que cette fois le nouveau suspect de collusion avec François Fillon est un « collabo parlementaire » qui l’a aidé à écrire son livre « Faire ». Sa défense a crié « sans relâche ».
Sputnik revient sur cette affaire pour le moins suspecte : À huit mois de la présidentielle, sous la houlette du parquet national financier (PNF), une nouvelle affaire vient éclabousser l’ex-candidat de la droite et du centre. Ce dernier fait, depuis 2017 selon RTL, l’objet d’une enquête préliminaire qui pourrait le renvoyer devant le tribunal pour « détournement de fonds publics ».
Plus concrètement, comme dans le cadre de l’affaire Pénélope Fillon qui avait ruiné ses chances de se présenter au second tour de la présidentielle en 2017, il s’agit de soupçons d’emploi fictif. Elle concerne cette fois Maël Renouard, un de ses anciens assistants parlementaires, en poste en 2013-2015, période durant laquelle celui-ci a en tout perçu 38 000 euros de rémunération. Problème : selon le site new-yorkais Buzzfeed, Maël Renouard n’aurait travaillé qu’à la coécriture du livre de François Fillon, Faire (Éd. Albin Michel), publié en septembre 2015.
Dans la foulée de ces révélations, le PNF aurait ouvert une enquête préliminaire, confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, à l’instar de l’enquête préliminaire visant Pénélope Fillon. « Un acharnement », fustige auprès de RTL Antonin Levy, l’avocat de l’ex-candidat à l’investiture suprême, d’autant que durant ces quatre dernières années, rien ne s’est passé. « Selon une source proche du dossier, François Fillon n’a été entendu et confronté à Maël Renouard qu’au début 2021 », souligne le média.
« On reproche en réalité à M. Fillon de ne pas avoir fait travailler son épouse dans un dossier et d’avoir fait travailler un collaborateur dans un autre dossier pour l’expression de ses idées politiques. À un moment, il va falloir choisir », renchérit l’avocat.
Pour rappel, fin janvier 2017, alors que François Fillon était donné gagnant par les sondages à la présidentielle, des révélations du Canard enchaîné sur le présumé emploi fictif de sa femme puis de ses enfants, respectivement à l’Assemblée nationale et au Sénat, avait entériné une longue descente aux enfers pour le candidat de la droite et du centre. Celle-ci s’était soldée par sa mise en examen et sa défaite dès le premier tour l’élection.
Depuis la droite, n’a eu de cesse de crier à l’instrumentalisation politique du parquet national financier –créé par François Hollande– qui avait mené l’enquête. Trois ans plus tard, en juin 2020, devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale consacrée aux « obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire », Éliane Houlette, ex-patronne du PNF, concédera avoir subi des pressions du parquet général pour ouvrir une information judiciaire à l’encontre de François Fillon. Des propos en totale contradiction avec ceux qu’elle avait tenus un an plus tôt, dans les colonnes de Marianne.
Sous serment, elle relatait à la représentation nationale une convocation dans le bureau de la procureure générale où cette dernière lui aurait demandé d’ouvrir une information judiciaire contre le candidat de la droite et du centre. Pressions auxquelles elle avait affirmé ne pas avoir cédé.
Quoi qu’il en soit, neuf jours après cette réunion, le 24 février 2017, le PNF ouvrait une enquête judiciaire à l’encontre de François Fillon pour détournements de fonds publics, abus de biens sociaux et recel, trafic d’influence et manquement aux obligations de déclaration à la haute autorité sur la transparence de la vie publique. Le 14 mars 2017, il était mis en examen. Entre-temps, Emmanuel Macron avait bondi dans les sondages et il a fini par être élu président de la République deux mois plus tard.
Aujourd’hui, les sondages semblent de son côté. Selon la dernière enquête d’opinion d’Elabe pour Les Échos et Radio classique, Emmanuel Macron, qui est pressenti pour être candidat à sa propre succession, jouirait d’une cote de popularité inédite depuis un an… auréolé pour sa gestion de la crise sanitaire. Et l’électorat ou le locataire de l’Élysée « rebondit nettement », c’est celui de François Fillon : il y progresse de 12 points. « Il y a des électeurs de François Fillon désormais bien arrimés aux macaronistes », souligne auprès du quotidien économique le président d’Elabe.
Source : Sputnik
3- Five Eyes : l’Arche prend les derniers survivants !
Le « Groupe des Cinq » s’ouvre à de nouveaux contributeurs à condition qu’ils assument les valeurs fondatrices et centristes du club très sélectif. C’est en tout cas notre résumé d’un amendement au projet de loi de financement du Pentagone pour l’exercice 2022 [National Defense Authorization Act— NDAA], adopté par la sous-commission du renseignement de la Chambre des représentants et dédié aux opérations spéciales.
Ainsi, selon ce texte, il est ordonné au directeur national du renseignement [Avril Haines, ndlr], « en coordination avec le secrétaire à la Défense [Lloyd Austin, ndlr] », de passer le relais aux commissions spécialisées du Congrès. [Forces armées, renseignement], d’ici le 20 mai 2022, un rapport sur « les accords actuels de partage de renseignements et de ressources entre les États-Unis, l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni » ainsi que sur « l’opportunité de les étendre de nouveau avec la Corée du Sud, le Japon, l’Inde et l’Allemagne ». Ce rapport devra faire un état des lieux de l’accord tel qu’il est actuellement mis en œuvre, en identifiant les lacunes éventuelles et en proposant des solutions pour y remédier.
Dans son exposé des motifs, la Sous-commission souligne que cette « communauté de confiance » qu’est le « Groupe des Cinq » ne s’est pas « développée du jour au lendemain », mais que, « au fil des décennies », ses membres ont « développé des manières uniques de collecter en partageant des informations » et ont ainsi pu « renforcer leurs relations ». « Quant à l’idée d’ouvrir ce cercle à d’autres pays, la sous-commission la justifie en arguant que les “menaces ont considérablement évolué” avec l’émergence des politiques de puissance de la Chine et de la Russie. Il estime donc que “face à la concurrence des grandes puissances, les pays des Cinq Yeux doivent travailler plus étroitement ensemble et s’ouvrir à d’autres démocraties partageant les mêmes valeurs”.
Évidemment, pour affronter la Russie, le “Groupe des Cinq” a divinement besoin de se procurer d’autres yeux et ce groupe pourrait donc, par exemple, s’ouvrir aux services de renseignement allemands : “Les États-Unis pourraient renforcer leur coopération en matière de renseignement avec l’Allemagne. En 2015, il était au centre d’un débat houleux pour avoir transmis des informations sur des industriels européens de la défense à la National Security Agency [NSA] américaine.”
“Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont établi une étroite coopération dans le domaine du renseignement électromagnétique (ROEM) en signant un accord appelé ‘UKUSA Agreement’. Il a ensuite été étendu au Canada, à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande. Et cela a donné naissance au ‘Groupe des cinq’ [ou ‘Five Eyes’].
La raison d’être de ce ‘club’ très fermé est le partage des informations collectées ainsi que la mise en commun des capteurs, chaque membre ayant un domaine de responsabilité spécifique. En 2017, il a été avancé que la France avait demandé à en faire partie. Ce que le ministère de la Défense a démenti... Cela ne pouvait pas aller sans susciter une jalousie explosive des Français.
Opex a le mot de la fin : ‘Cependant, en 2013, le quotidien Le Monde rapportait que la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] avait signé un accord pour mettre en place un ‘protocole d’échange de données’ avec le ‘Groupe des cinq’, dans le cadre du projet ‘Chandelier’. Tout ça pour ça ?
Mais pas de panique et surtout pas d’affolement ! Il y aura de la place pour qui voudra bien nous entendre sur les mêmes longueurs d’onde que celles émises par ‘l’Arche des Cinq Yeux’ en attendant le Déluge. Mais les premiers inscrits seront bien entendu logés en première classe, mais avant, ils devront peser le pour et le contre avant d’embarquer. Car il pourrait leur être demandé de mettre la main à la patte, histoire de prouver leur bonne foi et de montrer qu’ils sont vraiment prêts à fidéliser de nouveaux membres à leur tour en parlant à leur entourage des vertus du prestigieux club. Le bouche-à-oreille ; un marketing qui fonctionne à merveille, un peu comme les sociétés pyramidales inspirées du schéma de Ponzi : une arnaque qui continue de faire des victimes.
Enfin, si nécessaire, les nouveaux membres doivent apporter leur petit plus ‘comme par exemple en faisant de sorte que les nouveaux membres puissent s’intégrer en toute sécurité’.
Et en fin de compte et évidemment, de sérieuses concertations doivent être menées pour choisir un nouveau pour ‘l’Arche des Cinq Yeux’ si d’autres membres se disent prêts à le joindre. C’est trop parler !
Quoi qu’on en dise, la vraie raison pour laquelle le club jusqu’alors si sélectif a soudainement décidé d’ouvrir toutes grandes ses portes à de nouveaux membres reste en suspens.
On le saura en poursuivant l’actualité sur le site d’Opex 360 qui est à l’origine de cette info et grâce à la belle plume de son seul auteur Laurent Lagneau à qui nous envoyons tous nos remerciements.
Avec Opex.360
4- Japon: le F-35 US pour menacer la Chine
Pour que les pilotes de F-35B de l’US Marine Corps décollent et atterrissent à bord des ‘destroyers d’hélicoptères’ JDS Izumo et JDS Kaga, tout en se sentant chez eux, la marine japonaise a dû y effectuer des travaux d’aménagement importants comprenant l’agrandissement du pont d’envoi afin de pouvoir y installer une catapulte et le remplacement du revêtement des deux bâtiments par un revêtement résistant à la chaleur produite par les avions de chasse avec leurs échappements amovibles, mais une fois le travail était terminé, le maître charpentier, au lieu de remercier l’équipe d’ouvriers japonais leur a reproché sur les mêmes chantiers d’avoir laissé deux imperfections évidentes dans la finition. Devinette !
Durant la Seconde Guerre mondiale, le Japon fut une puissance aéronavale de premier plan. Ce qu’il n’est plus depuis. Cependant, en 2018, le ministère japonais de la Défense confirma son intention de modifier les ‘destroyers porte-hélicoptères’ JDS Izumo et JDS Kaga afin de leur permettre d’embarquer des avions de combat F-35B [à décollage court et à atterrissage vertical/STOVL], dont 42 exemplaires devaient alors être commandés auprès des États-Unis.
Lors de la mise en service du JDS Izumo, qui était alors le navire le plus imposant de la marine japonaise, avec ses 27 000 tonnes à pleine charge, Pékin avait protesté avec vigueur, considérant qu’un tel bâtiment allait être susceptible d’accueillir d’autres aéronefs que des hélicoptères et que, par conséquent, il allait ‘changer l’équilibre militaire’ dans la région, équilibre déjà modifié avec les deux porte-avions de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL], laquelle en attend un troisième…
Cela étant, le ministère japonais de la Défense assura que la modification de ses deux ‘destroyers porte-hélicoptères’ consisterait surtout à en faire des navires ‘à usage multiple’ et qu’ils seraient ‘occasionnellement’ utilisés comme porte-avions. ‘Nous pensons y affecter des avions de combat uniquement lorsque cela sera nécessaire’, avait-il expliqué à l’époque.
Modifier un porte-hélicoptère – ou plutôt un navire d’assaut amphibie – en porte-avions susceptibles d’accueillir des avions de combat de type STOVL n’est pas une mince affaire. Il faut en effet aménager des soutes à munitions plus vastes ainsi que des capacités de stockage du carburant plus importantes. Et cela suppose également d’appliquer, au niveau du pont d’envol, un revêtement capable de résister à la chaleur dégagée par le réacteur du F-35B.
Quoi qu’il en soit, il aura fallu plus d’un an pour effectuer la première phase de la modification du JDS Izumo, celui-ci étant désormais en mesure d’embarquer des F-35B depuis juin. Une seconde phase, prévue en 2024, visera à modifier sa proue, cette dernière devant prendre une forme rectangulaire pour faciliter les opérations aériennes.
Seulement, les forces d’autodéfense japonaises ne disposant pas encore de F-35B, le JDS Izumo embarquera des appareils… de l’US Marine Corps. L’annonce a été fait par le général David Berger, son chef d’état-major.
‘D’ici novembre, des F-35B de l’USMC embarqueront sur l’un des deux destroyers d’hélicoptères de classe Izumo’, a en effet indiqué le général américain, à l’occasion du ‘Maritime Security Dialogue’, organisé par le Center for Strategic & International Studies. En clair, il s’agit de réaliser le même type ‘d’échange’ que les Marines ont fait avec la Royal Navy, un de leur escadron de F-35B ayant pris place à bord du porte-avions HMS Queen Elizabeth.
Pour les forces japonaises, l’objectif est sans doute de se réapproprier progressivement des savoir-faire qu’elles ont perdus depuis près de 80 ans, en profitant de l’expérience de l’USMC.