TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 29 août 2021

Burkina Faso: une force populaire qui a brisé Barkhane

Télécharger 📥        Podcast 🎧

Militairement incapable de briser l'armée burkinabè, Barkhane recourt à la guerre des nerfs

Actualité en Afrique :

  • Ghana/10e édition du festival Chale Wote à Accra ;
  • Kenya : Telkom se connectera au câble sous-marin PEACE d’ici la fin d’année ;
  • Sénégal : des constructeurs écologiques révolutionnent le béton ;
  • Le projet Mozambique LNG pourrait être remis sur les rails d’ici 18 mois (Akinwumi Adesina) ;

 

Analyses de la rédaction :

1. Burkina Faso : une force populaire qui a brisé Barkhane

Au Burkina Faso,  la création d’une force asymétrique, coopérant de façon très étroite avec l’armée continue à faire  émule dans les pays voisins,  faisant sortir les occidentaux de leurs gonds, d’où cette accusation basée sur un enregistrement sonore mettant en cause la cohésion de l’armée dans les unités, et visant à en discréditer certains de leurs chefs.

« Cet audio fallacieux, qui semble s’appuyer sur des faits non avérés qui se seraient déroulés en 2019, fait un récit orchestré dans lequel des chefs seraient accusés d’intelligence avec les terroristes à qui ils livrent des armes et pire ils donneraient la position des unités pour de l’argent », lit-on sur lefaso.net

De son côté, le chef d’état-major général des armée (CEMGA) a invité l’ensemble des troupes à ne pas céder à la manipulation et à rester concentrées sur leurs missions de défense et de protection des populations ainsi que de leurs biens.

En effet, l’armée burkinabè appuyée par ses forces populaires est parvenue à sécuriser les régions déstabilisées en quelque mois, ce que les forces étrangères n’ont pas réussi à faire pendant des années.

De plus, le fait que les forces de défense et de sécurité burkinabè ont annoncé il y a moins de 24 heures leur nouveau projet de réorganisation de ces forces et la nouvelle stratégie de la sécurité nationale, ont d’autant plus agacé l’axe USA-OTAN.

Cette accusation devient d’autant plus ridicule quand on sait que ce ne sont pas les forces armées africaines qui coopèrent avec les terroristes, mais que ces terroristes sont des agents secrets à la solde de l’axe USA-OTAN, des agents qui permettent à cet axe de garder la mainmise sur les pays africains.

Ces accusations se justifient également par ce courant que le Burkina Faso a soufflé au Sahel : celui de la cohésion interafricaine, de coalitions interarmées africaines et de la création des forces populaires asymétriques.

Ce courant passera tôt ou tard par tous les pays africains, d’où les multiples annonces des pays africains quant à une coopération bilatérale avec leurs voisins dans le cadre de la lutte antiterrorisme.

À titre d’exemple, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont annoncé le mois dernier avoir l’intention de mutualiser leurs efforts et de multiplier les opérations antiterroristes à leur frontière commune.

De leur côté, le Bénin et le Burkina Faso ont validé en septembre 2020 un accord-cadre de coopération sur la gestion de leur frontière commune. Un accord qui vise à lutter contre l’insécurité en renforçant l’entente entre les populations des deux côtés de la frontière, tout en mettant en place des projets intégrateurs.

Le terrorisme sert les intérêts occidentaux en Afrique, mais également au Moyen-Orient. C’est donc aux armées nationales des pays du continent de prendre les choses en mains et d’éradiquer le terrorisme. L’alliance intra-africaine est un rempart de taille contre le néocolonialisme. Malgré tous les moyens à leur disposition, les Occidentaux ne sont pas à l’abri de cette alliance à grande échelle.

 

2. Éthiopie : une résistance exemplaire

La résistance du peuple et du gouvernement éthiopien face aux pressions occidentales est exemplaire, d’où cette nouvelle mise en garde de Washington contre Addis-Abeba.

Les États-Unis menacent de retirer l’Éthiopie de sa liste de partenaires commerciaux privilégiés -connus sous le nom d’Agoa- si l’Éthiopie ne met pas fin aux « violations des droits de l’Homme dans cette province ». Une menace formulée à demi-mot par la représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, lors d’un entretien cette semaine avec son homologue éthiopien, Mamo Mihretu. 

Washington -qui a déjà imposé des restrictions de visa, ainsi que des sanctions financières envers des officiels éthiopiens- tente à nouveau de faire pression en utilisant cette fois-ci le levier commercial.

Mais vu le cours des évolutions de ces derniers mois en Éthiopie, et la persistance du PM sur ses positions, cette nouvelle pression ne semble pas pouvoir changer grand-chose !

L’Éthiopie a d’ailleurs refusé la soi-disant médiation américaine dans cette affaire, puisqu’il sait très bien que ce sont ces mêmes États-Unis qui ont initié cette crise avec l’aide des rebelles tigréens, fourni et muni en arme par leur allié israélien.

Il y a une semaine de cela, Jeffrey Feltman, l’envoyé spécial américain pour la Corne de l’Afrique a rencontré par deux fois le ministre éthiopien des Affaires étrangères, mais le gouvernement éthiopien étant plus intelligent que cela a envoyé bouler l’agent américain.

Entre temps, le gouvernement a fait appel à toute la population pour appuyer l’armée et repousser toutes les forces rebelles de l’intérieur et de l’extérieur, d’un autre côté et alors que des machines de guerre occidentales telles que l’ONU ne cessent de demander une trêve au gouvernement éthiopien, pour envoyer de leur côté, des armes et munitions de guerre sous prétexte de soi-disant aides humanitaires aux rebelles de Tigré, la Chine s’est engagée à continuer à soutenir les efforts du peuple éthiopien pour atteindre la paix et la stabilité

« La Chine soutient fermement les efforts de l’Éthiopie pour préserver sa souveraineté et son unité nationales, et continuera à soutenir le peuple éthiopien dans la construction de la paix, de la stabilité, du développement et de la prospérité au niveau national », a déclaré Dai Bing, chargé d’affaires de la mission permanente de la Chine auprès des Nations Unies, lors d’un briefing du Conseil de sécurité sur la région du Tigré en Éthiopie.

En effet et à l’heure où les États-Unis et certains de leurs fidèles alliés, dont le régime français, observent avec un mécontentement non voilé l’interaction montant en puissance entre les États africains avec la Chine et de plus en plus de nouveau avec la Russie, l’Éthiopie représente justement un nouveau casse-tête pour les Occidentaux.

Et les récentes mobilisations massives des citoyens éthiopiens en faveur du gouvernement, avec en prime des messages hostiles visant la politique occidentale et plus particulièrement washingtonienne, ainsi que des appels à renforcer l’alliance avec Pékin et Moscou, ne font que rajouter un peu plus d’intensité à l’hystérie occidentale.

Les évolutions aussi bien au Sahel, qu’en Afrique centrale ou encore dans la Corne de l’Afrique prouve à quel point, la fin de l’ère impérialiste est proche. En effet la mobilisation populaire représente vraisemblablement encore une fois la meilleure réponse aux tentatives d’ingérence étasunienne et plus généralement occidentale dans ses affaires souveraines. 

 

3. RDC : fin du code minier de Kabila ?

Le Code minier de Joseph Kabila, lui a coûté sa présidence, et en voici les conséquences du rapprochement récent de la RDC avec les USA :

Alors qu’en mai dernier, le président congolais a annoncé son intention de « réajuster » les contrats miniers en vigueur dans le pays, son gouvernement est en train de réexaminer l’accord gigantesque « minerais contre infrastructures » conclu en 2007 avec les entreprises publiques chinoises Sinohydro Corp et China Railway Group.

Première chose qui frappe aux yeux : la Chine est le seul pays dans le collimateur : focaliser sur la Chine ne peut pas être anodin. En effet on le voyait venir après « l’aide » militaire américaine accordé à la RDC, la visite récente des forces spéciales américaines de lutte « antiterroriste » à Kinshasa, et les maintes déclarations des autorités américaines sur la RDC.

L’axe US-OTAN est en train d’influer sur ce code minier, avec un objectif : mettre à la porte la Chine.

D’un montant total de 6 milliards $, l’accord en question prévoit la construction de différentes infrastructures (écoles, routes et hôpitaux) pour un coût de 3 milliards $, en échange de l’exploitation d’immenses réserves de cuivre et de cobalt dans le Katanga, grâce à un investissement de 3 milliards $.

Après tout, le code minier de Kabila a pendant des années été un obstacle face aux velléités occidentales et une fois le couple Kabila/Tshisekedi brisé, la puissance néocolonialiste s’est empressée à rayer tout adversaire potentiel ou réel afin de mieux s’emparer des richesses de ce pays.

Dans cette démarche anti-chinoise, mais surtout anti intérêts congolais, on va jusqu’à accuser les activités d’exploitation d’or par six sociétés chinoises et trois coopératives congolaises dans le territoire de Mwenga (Sud-Kivu).

« Il y a des entreprises qui ont contracté avec les détenteurs des titres miniers couverts par le permis d’exploitation. Le cas de ORC et Mungu ni Jibu. ORC est en partenariat avec Kamituga Mining, ils ont signé un protocole d’accord à travers lequel Kamituga Mining qui est détenteur du permis d’exploitation minière a autorisé ORC de pouvoir exploiter. Or du point de vue commercial ça marche, mais dans le secteur c’est un protocole qui n’est pas acceptable. Parce que dans le secteur minier si vous avez un permis d’exploitation et que vous voulez accorder des droits à quelqu’un d’autre ça doit se faire par amodiation partielle ou totale. L’autorité doit être informée, ce qui n’a pas été fait. Malheureusement ils n’ont pas suivi la procédure. Ça n’a pas de valeur. Nous ne pouvons pas les qualifier », explique Safanto Bulongo, le conseiller du gouverneur en matière des mines.

L’axe USA-OTAN ne peut accepter que des pays tels que la RDC forme des partenariats divers et qu’il brise surtout et avant tout, les comportements néocoloniaux une bonne fois pour toutes et qu’il prime les partenariats gagnant-gagnant.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV