Commentant le sommet Biden-Poutine à Genève, certaines sources se disant bien informées évoquent d'ores et déjà une conférence de Yalta II, conférence tenue, on le sait, en 1945 où les États-Unis et le Royaume-Uni se sont concertés pour présenter un front uni à Staline sur la planification de la campagne finale contre les troupes allemandes et japonaises et sur la limitation de la progression de l'Armée rouge en Europe centrale avec pour le triple but d'adopter une stratégie commune afin de hâter la fin de la Seconde Guerre mondiale ; régler le sort de l’Europe après la défaite du Troisième Reich et garantir la stabilité du nouvel ordre mondial après la victoire.
L'ennui avec cette analyse est que ni Poutine est Staline, ni l'axe anglo-saxon a de quoi s'imposer à la Russie. En effet ce Moyen-Orient que les Yankees cherchent à remodeler depuis 2003 s'est littéralement remodelé", mais non point dans le sens souhaité par l'axe US/OTAN et l'avantage de la Russie dans toute histoire est qu'elle est placée du côté le plus fort. En effet, le monde bipolaire d'antan qui se permettait de couper l'Asie centrale en deux, a pris fin et c'est à l"axe de la Résistance que la postérité le doit : en janvier 2021, le président US a pris les reines du pouvoir avec la promesse de faire enliser la Russie de Poutine au Levant, non plus uniquement par Sultan Erdogan interposé, qui à la faveur d'un vrai-faux compris à Idlib avec la Russie, a réussi à stopper la restitution du Nord syrien à l'État syrien, quitte à en faire un "vivier terroriste" et y baser son fonds de commerce.
Ceci étant et comme l'avait bien prévenu en 2015, le commandant en chef de l'axe de la Résistance, grand général Soleimani, l’Amérique irait perdre toute bataille face à la Russie, si cette dernière préserve à ses côtés la Résistance. Et en Syrie, Moscou a bien suivi ce judicieux conseil. Depuis janvier, date de l'investiture de Biden le belliciste, le CentCom s'ébat pour avoir une présence digne de ce nom en Syrie. Des centaines de convois, quelques 1500 soldats, des fortifications à Deir ez-Zor et sur la rive est de l'Euphrate, du pétrole systématiquement pillé, des terroristes daechistes, héliportés depuis al-Hol à Hasaské à al-TAnf dans le strict objectif de faire traîner la guerre par procuration et consolider sa présence. Pas plus tard qu'il y a deux semaines, les Américains se sont même essayés au rapt des jeunes tribaux de l'est de la Syrie, à l'aide des FDS puisque ce contingent terrestre qui leur manque si cruellement, ils entendaient se le payer sur le dos des jeunes syriens. Or ce coup de force s'est retourné contre eux, les tribus de l'est de l'Euphrate ayant pris des armes à l'effet de mettre et les FDS et les Américains à la porte et le mouvement se poursuit.
Mais pour la Syrie? Et bien pour la simple bonne chose, que l'Irak, c'est fini pour l'Amérique : depuis plus d'un an, la Résistance irakienne domine la scène d'un pays que les Etats Unis croyaient être définitivement acquis à leur cause quand ils l'ont envahi en 2003. Après plusieurs mois d’attaques visant les convois logistiques US, ce qui a totalement paralysé le transit d'armes américaines en Mésopotamie, la Résistance irakienne s'en est pris aux bases US qu'elle frappe régulièrement à coup de roquettes et tout récemment de drone. Cette dernière étape qui a poussé McKezie, chef du CentCom de reconnaître que "l'US Air Force n'agit plus en supériorité absolue au Moyen-Orient" a marqué un tournant, qui mérite d'être nommé "fin de l'aventure moyen-orientale" pour l'oncle Sam. Car sans sa force aérienne, et alors même que son contingent terrestre est si largement exposée aux missiles, aux drones et aux roquettes de la Résistance, que peut l'Amérique, si ce n'est ce que le fait en ce moment à savoir se déplacer sans cesse d'un point à l'autre, de Syrie vers Irak et vice versa et ce dans un éternel mouvement de girouette.
En mai, les Etats-Unis d'Amérique ont aussi perdu une autre méga bataille, celle de normalisation quand leur plus grande base militaire au monde, alias Israël, s'est écroulée sous le poids de 4700 missiles et roquettes que le génie asymétrique de la Résistance a fait tirer contre l'entité, en en paralysant toutes les composantes. Et cette puissance ne date pas de Biden, mais de Trump avec qui Moscou entretenait de bonnes relations : rappelons l'épisode de la guerre des pétroliers, celui de l'assassinat de Soleimani, celui des sanctions les plus de l'histoire décrétée contre l'
Iran ou encore cette explosion semi-atomique du port de Beyrouth destinée à faire désarmer le Hezbollah. Tous ces épisodes se sont retournés contre les États-Unis et leurs alliés et les Russes qui ont demandé en mars à la Résistance libanaise d'ouvrir un bureau à Moscou le savent mieux que quiconque.
Sur la rive est de l'Euphrate, où Biden voulait ériger son État kurde tout au début de son mandat, lui et son chef de guerre en chef Austin, en sont réduit à agir en catimini et à travers les résidus de Daech. La route stratégique qui relie Palmyre à Deir ez-Zor, qui constitue le point de connexion entre le centre et le sud-est de la Syrie, est certes dangereuse, mais l'affection au virus de Daech ne peut jamais aller au-delà de quelques attaques sporadiques contre les convois de l'armée syrienne ou de la Résistance comme celle qui a coûté la vie il y a quelques jours à deux conseillers militaires iraniens. Mais à Abou Kamal, à al Mayadeen, au point de passage Qaëm, la situation est sous contrôle non pas pour cause de copieux raids aériens russes qui réduisent sensiblement le marge de manœuvre des terroristes et de leurs maîtres américains, mais puisque la Résistance est là, de part et d'autre des frontières syro-irakiennes, puisque ses missiles sont braqués sur al-Tanf où les Américains peinent à faire revivre le projet Daech, et ce sans succès puisqu'aussitôt infiltrés en Irak, les Hachd les anéantissent.
Les frappes aériennes des avions de combat russes ont considérablement réduit le champ d'action de Daech, certes, mais elles ne peuvent assécher le terrorisme à la racine, lequel demande à être combattu au sol comme le fait la Résistance. Et puis en termes de forces aériennes, McKenzie en a le cœur net, l’ère des F-16, F-18, F-35 voire Su-35 et Su-57 est révolu : non loin d'al-Tanf, l'axe de la Résistance prépare ses nuées de drones pour mettre à la porte les Yankees. Aussi, le président Poutine devra se rappeler qu'il n'y aura pas de Yalta II tant que la Russie aura à ses côtés la Résistance. Quant à la Résistance, elle n'écarte pas non plus la possibilité d'envisager une "alliance à long terme" avec la Russie. Le conseiller militaire du Président russe le prédisait même, "par les temps qui courent, la Russie n'a d'autres choix que de s'allier à l'Iran".
Selon à l'agence de presse russe Avia.pro qui rapporte l'information ce mercredi, deux chasseurs F-35 US auraient tenté ce mardi de violer l'espace aérien syrien et de s'approcher des installations militaires russes à Hmeimim. Néanmoins, les systèmes de défense aérienne russes stationnés à la base aérienne de Hmeimim et à la base navale russe de Tartous, en Syrie, ont détecté l'approche de deux chasseurs "furtifs", après quoi un Su-30SM russe des forces de service a décollé pour les intercepter. L'information sur cet incident est également confirmée par les médias orientaux, notant que l'incident a déconcerté les pilotes américains et les a effrayés. « Les pilotes de F-35 ont eu peur en réalisant leur échec. Ils n'ont pas réfléchi longtemps et ont préféré quitter la zone de danger », a rapporté le site d'information « Baijiahao ». Il s'agit du deuxième incident impliquant l'interception de F-35 américains par des chasseurs russes Su-30. Et c'est une bonne nouvelle. Mais pour rester au Moyen-Orient, et alors même que l'axe US/OTAN font tout pour l'en empêcher, il faut bien plus à la Russie que des "interceptions". Il lui faut une "alliance" avec le gagnant.