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3 jours après que le Kharg a coulé en mer d'Oman, le navire militaire iranien, Makran entre en Atlantique

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le porte-hélicoptères iranien Makran ayant quitté le 28 avril Bandar Abas, à destination de l'Atlantique.( Politico)

Est-ce un début de riposte? Quatre jours après qu'un incendie, déclaré visiblement à la suite d'une explosion dans la chambre des machines du deuxième plus grand navire logistique du Moyen Orient, Kharg, en eut provoqué le naufrage en mer d'Oman et ce, au terme de 20 heures de lutte contre le feu des marins, quelques 400 à avoir été à abord au moment des faits en passe d'exercice d'entrainement, on apprend que deux navires de la marine iranienne se dirigeant droit vers les Amériques, viennent d'entrer dans l'océan Atlantique. En effet, le Kharg a passé le gros de ses missions en mer Rouge voire dans le golfe d'Aden à soutenir la mission anti piraterie visant régulièrement les cargos et les pétroliers iraniens sauf une fois où il s'est rapprochait  de Lattaquié, quitte à provoquer la panique de la marine sioniste qui le soupçonnait d'être chargé de missiles à destination de la Syrie et du Hezbollah.

«Nous avons suivi en permanence les navires iraniens lorsqu’ils sont entrés dans la mer Rouge, puis dans le canal de Suez et la Méditerranée. Le Kharg a quitté le canal de Suez et a navigué vers le nord, le long des côtes d’Israël dans les eaux internationales. Il était clair pour nous que les Iraniens profiteraient du voyage du Kharg pour transporter des missiles et des armes vers la Syrie, mais nous n’avions pas de raison suffisante de subir les épreuves du droit international pour lui nuire ..."

Et l'article d'ajouter : "La surveillance et l’escorte  du Kharq vers le nord ont été effectuées par des moyens divers et variés tout au long de la nuit pour s’assurer qu’il naviguait bien de bonne foi vers le port syrien. La marine israélienne était en alerte et prête à réagir à n’importe quel scénario. Sur le chemin du retour également, le Kharg était sous notre surveillance, et cet incident s’est également déroulé dans le calme», affirme dans son tout récent numéro Israël Hayoum citant le commandant en chef de la marine sioniste de l'époque, un certain Eleizer Marom.

Puis l'intéressé de conclure :" Ceci étant il n’y a pas un seul marin au monde qui serait heureux de voir des images de l’incendie ou de la fin d’un  navire, même s’il appartient à vos plus grands ennemis..." 

Avouons que pour une presse sioniste qui vantait il y a peu les commandos de Shayetet 13 d'avoir miné le navire militaire du CGRI, Saviz en mer rouge, une telle compassion à l'égard de Kharg est peu habituel voire surprenant. Israël est-il sur le point de se dérober alors même qu'au mois de mai il vient de subir l'une des pires épreuves  balistiques de toute son histoire avec en toile de fond un "volet naval très inattendu"? Possible, quand on sait que le flux gazier offshore israélien s'est tari en à peine quelques heures du fait à la fois des drones sous marins, des opérations commandos marines et bien sûr des missiles antinavires, prouvant qu'effectivement des arsenaux de la Résistance en Méditerranée orientale comme ceux situés en mer Rouge comptent des "engins qui prennent de court". 

Évidemment la censure médiatique a empêché la presse israélienne d'être trop bavarde sur cette corvette Sha'ar qui a été prise pour cible d'un missiles anti navire ayant fait suite à une salve de roquettes à la  hauteur d'Ashkelon au mois de mai mais on pourrait bien supposer qu'il a dû s'agir, d'un Zafar, d'un Nasr voire même d'un Qader, vu les distances qui sépare Gaza des sites offshore gaziers israéliens, Tamar et Léviathan : 

Le missile Zafar est par exemple  un missile de croisière à courte portée antinavire, fabriqué de A à Z par l’industrie de défense iranienne qui pourrait être  tiré à partir de petites vedettes. C'est subtile puisque le missile, une fois tiré, réduit son altitude afin de se cacher des radars de l’ennemi. C’est l’une des caractéristiques importantes du missile Zafar qui lui permet de toucher sa cible avec une grande précision. Surtout que l'engin présente une surface équivalente radar (SER) faible. 

Mais les coups navals qu'Israël a subi au mois de mai pourraient avoir été provoqué par deux autres types de missiles de croisière iraniens, Nasr et Qader, redoutablement efficace pour ce genre de bataille :  Nasr, un missile d'une portée de 35 kilomètres et capable de porter une ogive de 150 kilogrammes, un engin guidé et qui peut être tiré aussi des bateaux lance-missile. Ceci étant l'arsenal méditerranéen de la Résistance pourrait avoir surpris Israël par un autre type de croisière, d'une portée plus importante , le dénommé Qader qui a aussi les versions air-air et peut être tiré à partir des hélico ou des avion de combat Phantom. Mais puisqu'il s'agit d'une portée de 200 km, les experts la jugerait au-delà des distance nécessaire à un espace comme celui qui sépare Gaza d'Israël. 

Ceci étant le refus israélien de revendiquer cette fois une possible attaque ayant causé le naufrage de Kharg pourrait renvoyer à un souci d'un autre genre, celui de ne pas mettre en danger le vrai tireur de ficelle dans toute cette histoire : En effet, le jour où le Kharg prenait feu en plein mer d'Oman les agences d'informations ont fait état du voyage du plus grand navire logistique iranien, Makran pour l'Atlantique. Ce samedi, ces mêmes agences affirment que le porte-hélicoptère se dirigeant droit vers les Amériques, vient d'entrer dans l'Atlantique accompagné d'un autre navire. Il y a quelques jours, Politico a rapporté que les Etats-Unis surveillaient Makran puisqu'il se dirigerait vers le Venezuela. et que cette surveillance est entière depuis que l'US Navy a compris que le Makran avait attachés à son port sept vedettes rapides dotés de missiles que  USNI News dit être de type Kowsar ou Nasr.

L'Iran est-sur le point de livrer des vedettes rapides dotées de missiles de croisière à son allié vénézuélien? Visiblement. Politico affirme : " Les vedettes rapides vues sur les images satellites correspondent aux caractéristiques de la famille Peykaap d'engins d'attaque rapide de taille moyenne (FAC) exploités par le Corps des gardiens de la Révolution islamique qui s'en servent pour harceler les navires US dans le golfe Persique. Il s'agit de bateau lance-missiles mesurant chacun environ 57 pieds (17,5 mètres) de long. Outre ses deux missiles anti-navires, chaque vedette est dotée de deux torpilles de 12,75 pouces.  On craint que le Venezuela ne tente d'acquérir la technologie des missiles balistiques de l'Iran. Certaines zones du pont sont désormais couvertes, il n'a donc pas été possible d'évaluer la totalité de la cargaison du navire logistique iranien". 

A quoi joue l'Iran? 

« Au cours de l'année écoulée, l'Iran n'a cessé d'élargir sa coopération avec le Venezuela ..une théorie de travail est que l'Iran essaie de doter son allié bolivarien de quoi faire un remake du golfe Persique aux Caraïbes. Il y a évidemment la volonté de  vanter sa capacité à opérer dans l'Atlantique -car si ce voyage est réussi... cela ne signifie pas que l'Iran aura une marine d'eau bleue tout de suite et c'en sera  une évolution significative de la marine conventionnelle iranienne. le Makran est une base avancée expéditionnaire, une plate-forme à partir de laquelle il est possible de lancer des drones suicides, des hélicoptères, des attaques contre des engins et un exercice conjoint avec le Venezuela serait un grand plus pour l'Iran. ". 

Politico a raison mais il se pourrait qu'il y ait une troisième raison qui lui échappe : tout agissement hostile contre Makran ouvrira les portes de l'enfer sur la Ve flotte dans le golfe Persique, pire, aura de très fortes chance d'en faire autant pour Israël. Les 11 jours de batailles Israël/Gaza ont bien prouvé que l'axe de la Résistance a des bras longs en mer, en terre et dans le ciel. 

C'est sans doute cette remarque qui fait dire à Politico ceci : "Cependant, un incident dans l'océan Atlantique causé par les États-Unis tentant d'intercepter le passage naval iranien menacerait la sécurité et le professionnalisme des futures interactions américano-iraniennes dans le golfe Persique. ...Même si l'Iran livre sept bateaux à grande vitesse au Venezuela, au pire, ils exportent une petite partie de leurs capacités de nuisance au Venezuela. Cependant, si les États-Unis restreignent leurs activités le long des côtes vénézuéliennes, ces capacités sont nulles. Les sept embarcations à grande vitesse ne menacent pas le passage vers et depuis le canal de Panama ou la sécurité de Porto Rico... au contraire tout attaque contre Makran menacerait à la fois les États- Unis dans le golfe Persique et Israël en Méditerranée". 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV