Ce coup de file Netanyahu-Poutine daté du vendredi 7 mai, hors contexte, précipité, venu d'un homme fini qui s'accroche à tout pour éviter le naufrage, certains disent qu'il visait à supplier la Russie de ne pas activer pleinement ou au moins pas immédiatement "son mécanisme naval anti-US/anti-OTAN" qui a débouché, comme Sputnik l'a annoncé il y quelques jours, sur un noyau de coalition navale composée de Syrie, de Russie, d'Iran.
Et effectivement, la journée du dimanche 9 mai a été chargé en termes de coups anti-pétrole syrien : on a vu d'abord, un porte-conteneurs libanais, Wisdom, être visé par une double explosion au large de Baniyas, porte-conteur déjà ciblé le 24 avril qu'Israël a cherché faire passé pour un pétrolier iranien, puis une incendie se déclarer dans la raffinerie de Homs, certes rapidement maîtrisé mais qui néanmoins a laissé supposer à un coup israélien visant le secteur pétrolier de la Syrie qui vient de recevoir pas moins de près de 2 millions de barils du pétrole iranien. Pour qui connait ce secteur, ce double coup est militairement insignifiant, ne dépassant guère le stade de simple harcèlement et ne changeant rien à cette vérité que le corridor maritime Iran-Syrie fonctionne à merveille et que la bataille navale d'Israël contre l'Iran a tourné au vinaigre après l'attaque drone armé le 10 avril contre le navire logistique Hyperion Ray.
Dans la foulée, les chasseurs des forces aérospatiales russes, ainsi que les avions de chasse de l'armée de l'air syrienne ont poursuivi l’aéronef américain sur un trajet aérien de plusieurs dizaines de kilomètres.
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L'image suivante, communiquée par le site russe, montre comment cet avion militaire américain, effectuant une mission d’espionnage sur la base navale russe, s'est dirigé de manière inattendue pour un virage et à gauche dans une direction sud-ouest, mais qu'il a fini , après un certain temps, à voler jusqu'à la base militaire russe avant de se heurter encore au barrage syro-russe. Pareilles tentatives US n'ont rien moins que la simulation des frappes et c'est Israël qui joue le rôle de catalyseur.
Ceci étant dit, une question se pose d'emblée: un simple coup de fil de Netanyahu à Poutine, est-il à même à jouer le rôle d'un frein et à empêcher la marine russe à tenir la parole et à offrir protection et assistance aux cargaisons pétrolières iraniennes?
Les F-15 israéliens ayant participé à cette opération ont agi très exactement de la même manière qu'en 2018 se servant d'un avion militaire russe comme d'un bouclier. L'attaque a duré de 10 à 15 minutes, et les forces de défense aérienne syriennes ont tiré plusieurs missiles antimissile sans aller pour autant jusqu'à activer des batteries de missiles Buk qui ont fait depuis fin février le malheur de l'armée de l'air israélienne en infligeant de grosses pertes à son arsenal de missiles de croisière Delilah. La mort d'un soldat syrien dans la frappe contre la côte ouest renvoie très exactement à la volonté de l'armée syrienne d'éviter un remake du scénario de Il-20 abattu en 2018 ».
Le coup de file du vendredi de Netanyahu renverrait donc, selon le site syrien, à ce nouveau coup de fourré anti-russe, signé Israël. En 2018 la mort de 15 officiers du renseignement russe à bord de IL-20 a valu à Israël la livraison du S-300 russe à la Syrie pour n'avoir jamais tiré, ont fini par ouvrir la voie à ce que le général sioniste Brick a qualifié de "couverture russe à l'anneau balistique" qui "s'est créé tout autour d'Israël". " Tout au loin des années où nous avons frappé la Syrie et nous nous en sommes vantés, les Iraniens et leurs alliés constituaient autour de nous un étau de missile avec la bénédiction russe qui jouait notre jeu mais qui servait de protection rapprochée au transit de la technologie balistique iranienne à la Syrie".
Aucun jour ne passe sans que les vols espions US/OTAN ne tente de collecter des renseignements sur les bases aérienne et navale de la Russie en Syrie, bases en pleine extension et d'où Moscou n'écarte pas des opérations à venir dans le golfe Persique et dans le nord de l'Afrique. les forces aérospatiales russes et l'armée de l'air syrienne vienne d'ailleurs d"intercepter ce samedi un avion militaire américain à deux reprises
Il s'agissait d'un Boeing P-8A Poséidon qui aurait survolé le large des côtes syriennes et créé une situation dangereuse près de la base navale russe de Tartous, selon le site Web Avia.pro. qui souligne que l'incident a eu lieu presque simultanément avec le raid israélien.
Qu'est-ce qui empêcherait dès lors la Russie de refaire, elle aussi le coup de S-300 et d'ouvrir Tartous aux missiles antinavire iraniens? Le missile de croisière antinavire iranien « Abu Mahdi » conçu pour la marine de l’armée iranienne et testé avec succès au mois d'août 2020 fera bien l’affaire. c'est un missile programmable qui a une portée de plus de mille kilomètre et capable de changer de trajectoire à un point précis et aller vers sa cible selon les directions préfixées. Sa caractéristique la plus importante est sans doute sa portée de 1000 km, une portée qui est trois fois celle d'autres missiles de croisière de fabrication iranienne comme Raad, missiles de croisière antinavires d’une portée de 350 km.
En effet, Le missile "Abou Mahdi" utilise un turboréacteur de la famille «Toloue», largement utilisé dans les drones Karrar et les missiles de croisière des familles Nour, Qader et Qadir. En raison des capacités de contrôle de poussée de son turboréacteur et de la présence d'une quantité suffisante de carburant placé dans le corps du nouveau missile de croisière, ainsi que le type d'ailes, "Abou Mahdi" est capable de changer de vitesse.
Certes la Russie a des "Kalibr" qui pourrait protéger les cargaisons énergétiques iraniennes mais on le sait, la Russie devrait économiser ses forces pour contrer US/OTAN. Le volet "Israël", c'est la Résistance qui s'en occupera à merveille si bien sûr les portes de Tartous s'ouvrent comme se sont ouvertes aux missiles balistiques tactiques iraniens, les portes de Hmeimim.