Mercredi 28 avril, peu après que le conseil de guerre urgent US-Israël, réuni à Washington pour débattre de l’état agonisant où se trouve l’unique composante encore opérationnelle de la machine de guerre US-Israël à savoir la composante aérienne, accouchait d’un groupe de travail « interinstituton américano-israélien » dont la mission consiste à « se concentrer sur les menaces croissantes des drones et des missiles guidés made in Iran et « démocratisé à travers tout le Moyen-Orient», et ce, en écho à ce cuisant aveu de McKenzie quelques jours auparavant qui affirmait que l’US Air Force opère pour la première fois depuis la guerre de Corée, en situation de non supériorité aérienne, une troisième frappe au drone a visé les troupes américaines stationnées sur la base aérienne de Balad, dans le nord de la capitale.
Une base qui n’a rien moins de Fort Bliss au Texas et où se côtoient régulièrement quelque 12 escadrons expéditionnaires d l’US Air force, F-16, F-15, F-18… tout comme des super C-130 Hercules, des unités de MQ Prédator et tout ceci sous prétexte d’avoir à entretenir les F-16 que l’Irak a payé de ses pétrodollars pris en otage dans des banques US, F-16 qui ne décolle que suivant le bon vouloir de Washington.
Sur la frappe au drone de ce 29 avril à l’aube ayant visé la base aérienne Balad, le Pentagone n’a rien communiqué, ni non plus sur ces cinq attaques à la bombe ayant ciblé à une cadence effrayante ces 48 dernières heures les convois militaires US à Bassora, à Nasseriya, à Babel et à al-Anbar, n’empêche que ce raid est la troisième démonstration de forces des drones irakiens en 15 jours.
S’agit-il d’une tendance inscrite désormais dans la durée ? C’est plus que probable dans la mesure où les États-Unis d’Amérique, parfaitement conscients de leur incapacité grandissant à contrer la force aérienne asymétrique de la Résistance, se démènent pour inverser la tendance : des sources irakiennes font état d’agissements secrets des troupes US dans le triangle Syrie-Jordanie-Irak à l’effet de ressusciter cette suprématie aérienne écrasée sous le poids des missiles et des drones irakiens, yéménites, iraniens, palestiniens et syriens.
À défaut d’un territoire irakien qui devient un guet-apans grandeur nature pour des milliers de soldats US, exposés qu’ils sont de tout part et alors même que le sol syrien, hypothétique destination de substitution des troupes US en Irak et en Afghanistan tend à tout instant de se mettre à l’heure du « missile de Dimona » et de refaire le coup de Néguev contre al-Tanf, Connoco, al Hol, soit toutes ces bases illégales que détiennent les USA en Syrie, la machine de guerre US-Israël change d’emplacement. Selon des sources irakiennes, le Pentagone négocie avec Amman un accord en 19 clauses lui permettant de disposer d’une totale liberté d’action dans le ciel, au sol et dans la mer en Jordanie, l’objectif étant évidemment de viser la prolongation géographique Irak-Syrie et partant l’autoroute géostatique, commerciale, énergétique Iran-Irak-Syrie-Méditerranée. Mais puisque de nouvelles bases US, là où qu’elles soient, n’auraient aucune chance face aux milliers de missiles et de drones de la Résistance répartis à travers toute la région, de nouvelles tactiques effleurent les esprits à court de moyen des stratèges US.
La revue militaire et de renseignement US , The Drive en fait écho :
« Pour tenter de rétablir la supériorité de l’US Air force, celle-ci effleure de nouveaux concept dont celui des F-15E Strike Eagle transformée en «camion-bombe». Soit des jets équipés du chariot de munitions modifiées, permettant à chacun de transporter jusqu'à 15 munitions d'attaque directe interarmées (JDAM) de différents types de façon simultanée. Ces F-15 sont récemment arrivés dans la zone d'opérations du Commandement central américain (CENTCOM). L'objectif de la configuration de chargement révisée n'est pas de placer plus de bombes sur les cibles, mais d'apporter de plus grandes quantités de munitions intelligentes aux emplacements déployés, et à renforcer l’indépendance par rapport aux aérodromes bien établis, qui sont de plus en plus menacés par des ennemis potentiels.
Et The Drive d’ajouter : « Ainsi le 494th Expeditionary Fighter Squadron (EFS), a terminé la première de ces missions pour le type lorsque six de ses F-15E ont déménagé à la base aérienne d'al-Dhafra aux Émirats arabes unis, y atterrissant le 25 avril après un vol d'un endroit non divulgué - probablement la base aérienne de Muwaffaq Salti en Jordanie. L'unité est basée à la RAF Lakenheath, en Angleterre, mais avait déjà été déployée au CentCom. »
Ces drones de 1.2 mètres de long et qui fonctionne à piston et qui n'ont qu'un rayon d'action que de 100 mètres et d'un plafond de vol de 5000 mètres ne totalise qu'une vitesse maximale de 250 kilomètres. Au Yémen, la chose la plus térrifiante avec eux, c'est qu'ils explosent à 10 mètres du sol, soit en s'abattant les radars des batteries de DCA saoudienne soit leurs missiles antimissiles. Et quand ils ne s'abattent pas sur la DCA, ils visent ou des avions et des drones stationnés et les F-15 "chariot" n'en feraient pas exception, soit les troupes au sol. Leurs éclats répandent sur un périmètre de 30 à 80 mètres, ce qui en fait une redoutable arme à fragmentation. Au Yémen, quelques 140 drones Qassef K2 ont déjà pris part à 83 opérations. Et on parie qu'hier soir à Balad les drones irakiens qui tout comme Qassef K2 s'inspirent d'Ababil-2 ont fait du bon boulot..Du Loitering muntion à l'état pur. La donne aérienne au Moyen-Orient tourné en défaveur de l'axe US/OTAN est irréversible.