Le Pentagone a envoyé quatre avions de « transport stratégique » C-17 « Globemaster » sur plusieurs aéroports de Colombie. Cette action de la Force aérienne américaine coïncide avec la récente demande de Caracas à l’ONU pour désamorcer les mines antipersonnel posées dans le sud-est du pays à la frontière avec la Colombie. Les récents agissements militaires au Venezuela et en Colombie donnent du poids aux rumeurs autour d’un possible heurt opposant le Venezuela aux États-Unis.
L’arrivée, ces dernières heures, de quatre avions de transport stratégique dans certains aéroports de la Colombie est un fait sans précédent dans l’histoire récente du pays voisin du Venezuela.
Les gros porteurs ont atterri mardi 30 et mercredi 31 sur les aéroports d’El Dorado à Bogotá, José María Cordova à Rionegro, Ernesto Cortissoz à Barranquilla et au Commandement aérien de Combat N°2 de la Force aérienne Colombienne à Apiay, Meta.
On ne connaît pas encore la raison pour laquelle ces 3 gros porteurs géants se trouvent en même temps dans le pays. La dernière fois où autant d’avions C-17 ont été déployés en Colombie, c’était en 2019, quand le gouvernement des États-Unis et le gouvernement de la Colombie ont tenté sans succès de transporter de l’aide humanitaire pour la population civile du Venezuela par les passages frontaliers situés à Cúcuta.
« Caracas demande aux Nations unies d'aider à éliminer les mines antipersonnel posées par des groupes armés illégaux à proximité de la frontière avec la Colombie », a déclaré dimanche le président vénézuélien Nicolas Maduro. Deux soldats avaient été tués lorsqu'une mine a explosé lors d'une opération militaire en Aporea.
Des affrontements entre des soldats de l'armée vénézuélienne et des groupes armés dans la région ont contraint des milliers de personnes à fuir la frontière.
Les Nations unies ont refusé de faire un commentaire. Le président colombien, Iván Duque Márquez, a auparavant accusé le Venezuela d'abriter des membres de l'Armée de libération nationale et des paramilitaires des FARC.
Le 27 mars, les États-Unis ont fait une première offensive en direction du Venezuela sous couverture des FARC sans pour autant réussir. Ce qui s’est passé sur la frontière colombo-vénézuélienne dans l’État d’Apure a été une offensive particulièrement bien planifiée comme cet assaut naval en septembre 2020 impliquant des contracteurs US et qui visait à arrêter le président Maduro et à l'amener aux États-Unis. Cette nouvelle offensive a impliqué un nombre important d’hommes, d’avions et le poids et le calibre du bombardement qui ont eu lieu indiquent son ampleur. A quoi s'ajoute le nombre de camps illégaux, de leur origine, de leur état pratiquement neuf, de la sophistication de ceux-ci et de la quantité d’armes saisies ainsi que de la logistique dont disposent les insurgés, du matériel de dernière génération utilisé pour leurs communications cryptées par satellite.
Face à cette première attaque militaire du Pentagone, un gros contingent de l’armée vénézuélienne de 300 à 400 hommes a été déployé, composé pour la plupart de Forces spéciales et tous ont été déployés sur le terrain par un hélicoptère Mi-17V5 à partir de la base aérienne de Santo Domingo Estado Táchira. Une chose est sûre : le Venezuela se tient prêt.