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Zoom Afrique du 4 mars 2021

Mali: guerre cybernétique contre Barkhane?

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Autant Barkhane s’affaiblit au Sahel, autant la résistance anti-occupation se renforce et complexifie ses moyens.

 

L’actualité en Afrique :

  • L’aéroport international de Libreville récompensé pour sa bonne gestion de la sécurité sanitaire ;
  • Réouverture officielle annoncée du corridor Douala-Bangui, fermé depuis 3 mois pour insécurité en RCA ;
  • Niger : la commercialisation des plants fruitiers en plein essor ;
  • (COVID-19) Le ministre sénégalais de la Santé déclare se porter bien après une première dose du vaccin chinois Sinopharm
     

Les analyses de la rédaction :

1-Mali 

Autant Barkhane s’affaiblit au Sahel autant la résistance anti-occupation se renforce et complexifie ses moyens. Jamais la France n’aurait cru que cette résistance populaire puisse se doter outre des armes, de quoi lancer des cyberattaques contre la force d’occupation.

Et pourtant c’est le cas et cette nouvelle composante de la résistance armée contre Barkhane est si forte que même Parly en parle.

« Les contrer est la mission de la 807e Compagnie de transmissions [CT], recréée à la faveur du plan “Au Contact”, en 2016, au sein du commandement des systèmes d’information et de communication [COMSIC] de l’armée de Terre. Actuellement, cette 807e CT arme en permanence deux centres de supervision [SOC – Security Operation Center] au profit des forces Chammal [Levant] et Barkhane. Ponctuellement, elle surveille également les réseaux déployés lors d’exercices multinationaux ou de missions effectuées au titre de l’OTAN, comme celle appelée Lynx, dans les pays baltes », lit-on sur Opex360.

La résistance malienne ne se limite désormais plus à une résistance militaire terrestre ou aérienne, mais c’est une résistance multidimensionnelle qui touche cette force Barkhane.

« Chaque jour, sur les 100 millions d’évènements de sécurité collectés, environ 150 alertes sont générées puis traitées. Chaque année plus de 600 contre-mesures sont prises pour corriger ces incidents qui peuvent aller d’une attaque collatérale de cybercriminalité à une tentative d’exfiltration de données vers Internet ou encore la perte de tout ou partie des services d’un système d’information », indique le magazine.

En effet, ce n’est pas uniquement des sites web et des agences de presse ou mieux dire d’intoxication de l’occupation française qui pourrait être visés par cette capacité cyber. Mais encore les moyens militaires de Barkhane déployés largement à travers les bases sur l’ensemble du territoire malien.

Imaginez par exemple que les mirages 2000 qui ont frappé moins d’un mois deux villages de Bounti se trouvaient tout d’un coup sans radar, sans dispositif de commande et de contrôle ciblé par une vaste cyberattaque. Imaginez encore ces mêmes cyberattaques visant les dispositifs de communication entre les troupes de Barkhane dispersées dans les déserts du Mali et leur centre de commande. Ces mêmes cyberattaques pourraient également priver les Américains et les Français de leurs drones de combat qui chassent sans pitié la population locale au nom de la lutte contre le terrorisme.

Mme Parly a donc toutes les raisons du monde de s’en inquiéter. D’autant plus que la junte militaire au pouvoir commence à perdre du poids et de l’autorité face à une population qui se ressaisit peu à peu et commence à retrouver la rue où elle exige cette fois et pour de bon le départ de la force d’occupation.

2-Burkina Faso : qui veut saper la réconciliation nationale ?

Au Burkina Faso et depuis que les forces armées avancent doucement, mais sûrement sur le terrain et que le gouvernement a plaidé pour une réconciliation nationale, la force d’occupation est sortie de ses gonds.

En effet une réconciliation nationale signifierait de facto le retrait d’une force qui continue d’agir au détriment des populations locales pour que les Français et leurs alliés de l’OTAN débarquent et s’y implantent. Cela fait plusieurs semaines donc que les médias mainstream ne lâchent pas du lest sur cette affaire.

Effectivement s’il y a eu une telle réconciliation, le Burkina qui vient de remporter une manche (manche présidentielle) contre les puissances qui cherchent la déstabilisation, pourraient les intégrer dans les rangs des forces populaires qui font peur à Barkhane et compagnie, puisque soutenues, souhaitées et aimées par la population locale et capables de faire régner la vraie sécurité dans les rangs frontaliers.

C’est pour cela que les médias mainstream tentent de faire pression sur le gouvernement burkinabè en annonçant qu’une vingtaine de présumés terroristes avaient été libérés par le gouvernement burkinabè en 2020 après des négociations avec Iyad Ag Ghali, chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans.

Le porte-parole du gouvernement souligne avoir constaté que certains jeunes burkinabè qui combattaient aux côtés des groupes armés avaient déposé les armes, suite à l’intervention des responsables religieux et coutumiers de certaines régions touchées par l’insécurité.

« Nous avions noté les prises de conscience d’un certain nombre de leaders d’opinion, coutumiers et religieux et bien d’autres personnes de ressources, qui avaient pris conscience qu’il fallait lancer un appel, faire une sensibilisation à l’endroit des Burkinabè qui s’étaient enrôlés les groupes terroristes et de leur demander de les quitter. »

 Pour le ministre de la Communication, il s’agit également de faire en sorte que des jeunes burkinabè ne rejoignent pas les rangs terroristes pour les renforcer et continuer à endeuiller le pays.

Le scénario centrafricain est en train de se reproduire dans plusieurs pays du Sahel, à commencer par le Mali, puis au Tchad et désormais au Burkina Faso ; la force d’occupation ne peut plus tolérer le retour en force des armées nationales étant donné que le peuple africain soutient lui aussi son armée et exige de plus en plus le retrait des forces étrangères.

3-Côte d’Ivoire/Ghana : une OPEP africaine ?

Décidément, l’idée de la création d’un front uni Côte d’Ivoire. Ghana sur le marché international de cacao dérange tellement le clan occidental que ce dernier a mis tous les dispositifs nécessaires en œuvre afin de contrer la création de ce qu’on appelle désormais une « OPEP du cacao ».

En effet avec une production de plus de 3 millions de tonnes de cacao par an sur les 4,6 millions que représente la production mondiale, les 2 pays représentent à eux seuls près de 65 % du marché. La Côte d’Ivoire et le Ghana sont donc des partenaires privilégiés et incontournables pour les sociétés majeures utilisant cette matière première.

À l’heure où l’industrie cacaoyère attend toujours sa révolution, les pouvoirs publics des 2 pays représentés par les présidents Alassane Ouattara et Nana Akufo-Addo, tous deux fraîchement réélus à la tête de leurs États, ont pris le problème à bras le corps dans leurs politiques économiques. Les 2 gouvernements, pourtant de courants libéraux, ont décidé d’intervenir directement dans cette filière stratégique. Ceci par l’intermédiaire du Conseil Café Cacao (CCC) pour la Côte d’Ivoire et le Cocoa Board (Cocobod) pour le Ghana en instituant le Différentiel de Revenu Décent (DRD).

Mais pour empêcher la création de cette OPEP africaine, une campagne de déstabilisation France/USA est lancée contre ces deux pays africains.

Tout d’abord une étude a été lancée l’an dernier par les USA sur une enquête sur des enfants de 5 à 17 ans vivant en foyers agricoles dans les ceintures cacaoyères en Côte d’Ivoire et au Ghana durant la campagne 2018/19.

De plus, via de nombreux articles publiés dans ces mêmes médias mainstream, on veut faire croire que les revenus de cacao ne sont pas durables que ce secteur est touché par ce que l’on appelle une « mévente du cacao ».

Le cacao de Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, va enregistrer en 2021 une mévente d’environ un tiers, ont affirmé mercredi des exportateurs locaux en accusant les multinationales de baisser « considérablement » les prix.

La principale campagne de récolte et de vente de cacao qui fournit 80 % de la production ivoirienne, s’est ouverte en octobre 2020 et devrait s’achever fin mars 2021.

« Or, nous avons des difficultés à écouler 350 000 tonnes de fèves soit le tiers de la récolte dont 250 000 tonnes encore aux mains des producteurs » a déclaré à l’AFP Fabien Guei, porte-parole du Groupement des négociants ivoiriens (GNI), lit-on sur les médias mainstream.

Le GNI dénonce une situation qui pourrait amener certains exportateurs à « déclarer faillite ».

Enfin, ce cheval de Troie qui évoque une aide plusieurs milliers de dollar que les USA et l’UE disent vouloir injecter, mais qui est en fin de compte un frein au duo Ghana-Côte d’ivoire qui a après une bataille féroce contre les USA au mois de décembre, a pris le monopole du marché…

« Si l’annonce de l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Côte d’Ivoire a fait du bruit, il y a encore loin de la parole aux actes : seuls 25 millions d’euros sont à ce jour confirmés », écrit d’ailleurs Jeune Afrique à ce sujet.

Mais le Ghana et la Côte d’Ivoire savent comment affronter ce genre de défi et renvoyer aux néo-colons leur sort.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV