Les missiles de la Résistance ont parlé : les Européens avec la France à leur tête qui menaçaient il y a encore 24 heures l'Iran ont fini par renoncer à leur résolution contre l'Iran à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) affirmant qu'ils étaient ouvert au dialogue technique. L'Iran s'en est félicité par la voix du porte parole de sa diplomatie, sans oublier que le coup croisé de ses alliés irakiens et yéménites ne sont guère étrangers à cette marche arrière. Appuyé par Washington, mais dénoncé par Moscou, ce texte de l'Allemagne, de la France et de la Grande-Bretagne (E3) condamnait la décision de Téhéran de suspendre certaines inspections de son programme nucléaire.
Il ne sera pas soumis au vote du Conseil des gouverneurs, réuni cette semaine à Vienne, ont indiqué à l'AFP plusieurs diplomates. "Nous avons pris la décision tard hier en tant que E3 de mettre la résolution en pause", a expliqué une source française, évoquant "des signaux encourageants" de la part des Iraniens, façon de parler puisque l'Iran est resté ferme sur sa position refusant tout dialogue avec les Européens et les Américains sur un accord déjà âprement négocié et menaçant même de revenir sur le tout récent compromis conclu avec l'AIEA. Reuters avait précédemment rapporté qu'en dépit des avertissements de l'Iran et de la Russie, les trois pays européens cherchait une résolution contre l'Iran, et l’agence de presse AFP a écrit que le vendredi 6 mars, la résolution soutenue par les États-Unis était susceptible d'être mise aux voix.
Ce retrait de l'Europe intervient alors que conformément à la mise en œuvre de l'article 6 de « la loi de l'action stratégique pour l'annulation des sanctions et la protection des intérêts de la nation iranienne » votée par le Parlement iranien, la République islamique d'Iran a suspendu depuis 26 mars de cette année la mise en œuvre des clauses volontaires du protocole additionnel. Deux jours avant la mise en œuvre de cette loi, à la suite de la visite de "Rafael Grossi", directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique à Téhéran, un accord intérimaire a été conclus entre l'Iran et l'AIEA sur la base duquel l'Iran pendant une période de trois mois enregistre et conserve les informations relatives à certaines de ses activités nucléaires sans les remettre à l'AIEA. Pendant cette période, l'Agence n'aura pas accès à ces informations et si les sanctions sont complètement levées dans les 3 mois, l'Iran fournira ces informations à l'AIEA, sinon les informations seront supprimées à jamais.
Le président iranien Hassan Rohani avait quelques heures plus tôt mis en garde les trois signataires européens de l'accord nucléaire de 2015 contre la poursuite d'un plan soutenu par les États-Unis lors de la prochaine réunion du conseil d'administration de la surveillance nucléaire de l'ONU, affirmant que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'est `` pas de place pour la politique Jeux."
"Les trois États européens doivent comprendre que l'AIEA est un organe technique et lui permettre de mener à bien son propre travail technique afin que le récent bon accord entre l'Iran et l'Agence reste sur la bonne voie", avait déclaré Rouhani ce jeudi matin. «L'Agence n'est pas un lieu de jeux politiques», avait averti le président à l'adresse de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne - également connue sous le nom d'E3 - avant la session de vote du Conseil des gouverneurs de l'AIEA qui devrait se tenir vendredi. Rohani a déclaré que Téhéran et l'AIEA avaient eu une bonne coopération comme le confirment les rapports de l'Agence, conseillant au trio de ne pas éviter les tentatives qui nuiraient aux «très bonnes relations» entre les deux parties.
L'Iran avait mis en garde contre l'adoption de la résolution anti-Iran, le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif disant que la République islamique a des options à prendre au cas où «la raison ne prévaudrait pas» de l'autre côté. Le 23 février, l'Iran a mis fin à la mise en œuvre volontaire du Protocole additionnel à l'Accord de garanties du Traité de non-prolifération (TNP) qui permettait à l'Agence de procéder à des inspections à bref délai des installations nucléaires du pays.
La mesure a été prise dans le cadre d'une loi, adoptée par le Parlement iranien en décembre dernier, obligeant le gouvernement à suspendre davantage de ses engagements dans le cadre de l'accord nucléaire, officiellement appelé Plan d'action global conjoint (JCPOA), si les États-Unis ne parviennent pas à lever ses sanctions avant le 21 février.