La marine chinoise a intimé l'ordre il y a deux semaine à un navire de guerre américain de quitter une zone disputée en mer de Chine, a annoncé Pékin, une première depuis l'investiture du président américain Joe Biden. et L'USS John S. McCain qui "s'est introduit dans les eaux territoriales des îles Xisha sans autorisation" n'a pas eu d'autre choix que d'obéir. Cette première expérience d'un face-à-face naval avec la Chine semble avoir bien inquiéter le clan Biden à la Maison Blanche. Aussi, les États-Unis sont préoccupés par la loi récemment promulguée par la Chine qui pourrait, selon eux, aggraver les tensions maritimes, a déclaré vendredi 19 février le département d’État américain.
La Chine qui a des différends de souveraineté maritime avec le Japon dans la mer de Chine orientale et avec plusieurs pays d'Asie du Sud-Est dans la mer de Chine méridionale, a adopté le mois dernier une loi qui, pour la première fois, autorise explicitement ses garde-côtes à tirer sur des navires étrangers.
Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a déclaré lors d'un briefing régulier que Washington était « préoccupé par le libellé de la loi qui lie expressément l'utilisation potentielle de la force, y compris la force armée, par les garde-côtes chinois à l'application des revendications de la Chine, et les différends territoriaux et maritimes en cours dans les mers de Chine orientale et méridionale ».
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Il a dit que le langage « implique fortement que cette loi pourrait être utilisée pour intimider les voisins maritimes (de la Chine). Nous sommes en outre préoccupés par le fait que la Chine puisse invoquer cette nouvelle loi pour faire valoir ses revendications maritimes illégales dans la mer de Chine méridionale, qui ont été complètement rejetées par la décision du tribunal arbitral de 2016 », a-t-il déclaré. Il va sans dire que plutôt que d'être inquiet pour les voisins de la Chine, les Américains sont inquiets pour eux mêmes à titre de supposée première puissance navale. Car si cet ordre de tir venait à se traduire dans les faits et être soldés par un clash, l'US Navy serait dans l'obligation de riposter à moins de vouloir remettre littéralement en cause le principe des alliances qu'ils se sont donnés autant de peine pour créer en mer de Chine. Ce serait alors comme dans le golfe Persique où l'US Navy n'a jamais osé aller jusqu'au bout de sa confrontation avec l'Iran et où leurs multiples coalitions se sont avérés tout bonnement de pacotille.
Surtout qu'avec l’administration Biden au pouvoir, la présence militaire américaine s’est intensifiée en mer de Chine méridionale, dont une grande partie est revendiquée par la Chine. Ce 17 février, un navire de guerre des États-Unis est entré dans les eaux contestées dans le cadre d’une opération. Il s’agit du deuxième en huit jours. «Cette opération de liberté de navigation ("FONOP") défend les droits, les libertés et les utilisations licites de la mer reconnus par le droit international en contestant les restrictions illégales imposées au droit de passage inoffensif par la Chine, le Vietnam et Taïwan», avait alors prétendu le lieutenant Joe Keiley, porte-parole de la 7e flotte de l'US Navy dans un communiqué relayé par la chaîne CNN. Sauf qu'une fois à la maoeuvre l'US NAvy devra prouvé à ses acolytes asiatiques qu'il ne ment pas; A ses acolytes golfiens il n'a pas su le prouver; il y a fort à parier qu'en mer de Chine il en sera de même.