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Fin de l'Empire naval US à travers détroits, mers et océans stratégiques?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les vedettes rapides iraniennes encerclant le pétrolier britannique Steno Impero en représailles à la saisie du pétrolier iranien Grace 1, août 2019/Fars

A l'annonce de la tenue fin février de la seconde manœuvre militaire navale tripartite Iran-Russie-Chine, le porte-parole du Pentagone, John Kerbi a choisi la stratégie de minimisation, faisant semblant que ce qui se passe entre l'Iran et la Russie depuis la visite ce dimanche de l'émissaire du Leader iranien à Moscou ne lui intéressait guère: " Ce sont des choses normales qui ne pourraient entraver nos activités dans l'océan Indien où les Etats Unis cherchent à assurer la liberté de navigation et de trafic maritime". Pas de souci donc! Et pourtant il le faudrait : il y a quelques jours le ministre iranien de la Défense, invité à la réunion annuelle des ministres des pays riverains de l'océan Indien, a plaidé en faveur d'une nouvelle reconfiguration de la force dans cet océan, "propre à barrer la route aux ingérences américaines et israéliennes" : "une refonte qui tienne compte des puissances émergentes et qui remette en cause en effet l'ordre unipolaire"

 Le général Hatami a demandé aussi que l'océan indien, " unique en termes géostratégique et géopolitique" soit géré par des riverains et que l'Iran, à titre de partie incontournable, qui possède de très longues côtes sur le golfe Persique et la mer d'Oman, et sert de carrefour naturel entre le golfe Persique d'une part et le Caucase et l'Europe de l'autre, y participe pleinement. Partant de là, une manœuvre navale conjointe qui impliquerait l'Iran aux côtés de la Russie et de la Chine, dont la puissance navale défie en ce moment même l'US Navy  en mer Noire et en mer de Chine ne pourrait être trop anodin. Surtout si, comme le rappelle Al Qods al Arabi, "on s'intéresse de près à deux ans de bataille navale du CGRI contre les forces navales US dans le golfe Persique, bataille qui à en juger le retrait de l'USS Nimitz du CentCom et son ralliement à la flotte indo-pacifique, a été couronné d'un franc succès". 

"La Chine et la Russie sont deux puissances indiscutables navales mais dans une confrontation militaire, on les croirait difficilement capable de remporter la bataille face à l'US Navy. Or la marine iranienne, conçu pièce par pièce en fonction d'une logique asymétrique part du principe de répondre du tac au tac et d'aller de coup douloureux au coup paralysant. En août 2019, 11 vedettes rapides du CGRI a réussi à mettre sens dessus dessous une manœuvre militaire de l'USS Puller où participait des hélicoptères de combats, manœuvre organisée par la Ve flotte US justement pour chercher à contrer les essaims de vedettes rapides iraniens lors de tout éventuelle attaque visant des porte-avions. l'intrusion réussi de ces vedettes rapides qui a bloqué tout le mécanisme aura suffi, bien que les USA ne l'ont pas reconnu, à convaincre les Américains qu'il est impossible de contrer les vedettes rapides du CGRI par des porte-avions, des hélicoptères, des avions de chasses ..surtout s'ils attaquent par plusieurs centaines". 

"Or l'Iran continue à grossir à un rythme fou la flotte de ses vedettes rapides. Quelques 340 vedettes rapides ont rallié il y a deux jours la marine du CGRI avec des drones de tout type. Le commandant de la marine du CGRI, le général de brigade Tangsiri a même fourni des chiffres hallucinant qui donne une petite idée du niveau de préparation des iraniens pour tout combat futur, combat qui ne déroulerait pas forcément dans le golfe Persique". significatifs lors d’une cérémonie consacrée à la livraison de 340 navires à la marine.

« 340 vedettes rapides ont adhéré la flotte de combat asymétrique. Il s'agit de la quatrième cérémonie de livraison, dont la première a eu lieu en juin de cette année, lorsque 112 navires lance-missiles ont intégré l'Organisation de combat naval du CGRI et, qu’en octobre, 188 drones chargés de télédétection ont rejoint la marine », a souligné le général Tangsiri qui a ajouté : "Avec le lancement du porte-hélicoptères Shahid Roudaki qui est un navire lourd, cette année plus de 453 navires ont été opérationnels dans l'Organisation de combat naval du CGRI. Dans le domaine des drones, bien sûr, il est important de mentionner qu'en plus des 188 drones mentionnés, des drones de reconnaissance et kamikazes, notamment de type Ababil, qui sont installés sur des bateaux, ont été livrés à la marine du CGRI."

Dans ce contexte, on peut donc dire que 453 navires et plus de 200 drones ont joint la marine du CGRI cette année. Les drones de reconnaissance et de combat Mohajer-6, les drones de reconnaissance et kamikazes de la série Ababil et les drones à décollage vertical Sepehr, Shahab-2 et Hodhod-4 ont été d'autres modèles livrés à la marine du CGRI. 

Et le journal de souligner :

"Mais le navire "Seraj" qui est en fait une reproduction du célèbre modèle Blade Runner, considéré comme l'un des navires les plus rapides au monde, avec une vitesse de plus de 100 kilomètres à l'heure, a été de loin l'événement le plus marquant de cette nouvelle série de dévoilement. Surtout dans la perspective des exercices navales conjoints avec la Chine et la Russie où l'Iran pourrait pleinement porter au grand jour ses capacités navales asymétriques et pourquoi pas les coordonner avec celles, régulière, des marines russe et chinoise. Plus d'un y verrait une synchronisation en vue de grandes actions à venir".  "Toujours est-il que Seraj, nouvelle vedette rapide iranienne est dotés de deux missiles de croisière, probablement Kowsar ou Nasr. Ces deux modèles de missiles de croisière légers sont principalement équipés de systèmes de guidage radar, optique et thermique différents selon le type de mission et constituent une bonne option pour les opérations dans les eaux peu profondes du golfe Persique.

Avec l'ajout de ces deux missiles et la suppression des lance-roquettes et de l'artillerie lourde sur ce nouveau navire, le poids du navire augmente et sa vitesse diminue dans une certaine mesure, mais on peut toujours dire avec certitude qu'il peut atteindre la vitesse de plus de 100 kilomètres par heure. Auparavant, les vedettes rapides du CGRI étaient capables de transporter et de lancer des missiles de croisière, mais ce nouveau navire sera probablement le navire lance-missiles le plus rapide du CGRI, de l'Iran et du monde. Et ce n'est pas tout, l'appareil est capable de transporter des torpilles. 

Photo : la vedette rapide "Seraj".

La torpille utilisée dans cette vedette appelée « torpille 324 » mesure environ 4 mètres de long et 324 mm de diamètre et sert à contrer les porte-avions, les navires de surface de 200 tonnes, les plates-formes pétrolières et les quais de déchargement et de chargement. Grâce à la mise en service de ce navire, une autre partie importante de la doctrine de la bataille asymétrique et des opérations anti-accès du CGRI (stratégies A2/AD ou « déni d'accès et interdiction de zone », NDLR), dans la région du golfe Persique a été achevée. et ce ne serait pas la Russie ou la Chine qui diraient non à l'exploitation d'une telle capacité dans tout face-à-face à venir contre l'US Navy. En effet, rien n'échappe aux Russes et aux Chinois. La livraison cette année de divers équipements à la marine du CGRI comprend des points importants, dont les efforts du CGRI pour augmenter le nombre de navires lance-missiles et la mise en service des drones de reconnaissance, drones de combat et drones kamikazes, ce qui montre la volonté du CGRI de mener des attaques de précision en essaim avec une combinaison de drones et de missiles de croisière. Plutôt que des chasseurs de 5eme génération ou des destroyers et des sous marins, ce serait les nuées de vedettes rapides comme Seraj accompagnées d'essaim de drones qui feraient fuir les porte-avions".

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SOURCE: FRENCH PRESS TV