A 5 jours du premier anniversaire de la mort en martyr de l'architecte de l'axe de la Résistance, assassiné le 3 janvier par le régime terroriste américain à l'aéroport de Bagdad, aucun de ses ennemis n'a intérêt à prendre à la légère l'entretien singulier que le secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah vient d'accorder ce 27 décembre au soir à Al-Mayadeen. Personne et encore moins Israël dont l'anxiété est à son apogée rien qu'à l'idée de faire partie naturelle de cette riposte que l'Iran a promise être "implacable", "douloureuse" et "précise" et qu'il a rendu irréversible par un second assassinat d'Iranien en moins d'un an, celui du physicien nucléaire en chef, Fakhrizadeh.
Pour une fois et depuis sa création factice sur les ruines de la Palestine, Israël se pose en effet comme étant le "ventre mou" de l'histoire, une plaie au sein de l'Empire US saignant que ni les B-52 ni l'USS Georgia ne sauront sauver des eaux, quand aura sonné l'heure H de la vengeance et que la normalisation tente de masquer très malhabilement. C'est cela le méga code que Nasrallah a fait livrer ce dimanche soir au micro d'Al-Mayadeen aux amis et aux ennemis et que son ennemi numéro un, Israël, a tout intérêt à bien décortiquer, si ce n'est déjà pas le cas. Et Comment? En effet pour la première fois depuis la disparition du général Soleimani, Nasrallah a pointé de doigt le trio US-Israël-Arabie comme étant à la fois commanditaire et exécutant du meurtre, tout en soulignant que l'une de ses composantes, Riyad, en est à pousser les deux autres, à l'éliminer lui aussi :
«Les informations à notre disposition confirment que l’Arabie saoudite incite l’administration US depuis longtemps - au moins depuis le déclenchement de la guerre contre le Yémen- à m’assassiner. Ces dernières années, la direction saoudienne adopte une politique rancunière irraisonnable".
Cette annonce sans précédent de Nasrallah fait de l'Arabie des Salmane, un avatar d'Israël et partant une cible de vengeance de la Résistance au même titre que l'entité sioniste. Or qui dit la Résistance face au pantin pro-israélien au pouvoir à Riyad, dit Ansarallah et qui dit Ansarallah, dit Abqaiq, Yanbu, Jizan, Djeddah, et les frappes aux missiles et aux drones simultanées qui depuis septembre 2019 jusqu'au décembre 2020 ont fait de ces ports pétroliers saoudiens, un véritable "enfer", frappe dont une dernière a même fait fuir les sociétés pétrolières britannique basées à Djeddah, faisant dire aux observateurs qu'après 6 ans de guerre, Ansarallah a fini par inverser la tendance et à imposer son "Blocus" au royaume imbu de ses pétrodollars!
Or c'est cette perspective qui a fait dire samedi au porte-parole de l'armée de l'ami israélien de Riyad, Hidai Zilberman ceci :
" Israël pourrait être pris pour cible depuis l'Irak ou le Yémen. Les dirigeants israéliens sont dans un état de surveillance et de vigilance extrême pour faire face soit à une attaque de représailles iranienne limitée soit à un blitzkrieg".
C'est de loin la première fois que l'armée sioniste redoute si ouvertement une attaque venant d'Irak ou du Yémen, et non du sud du Liban ou encore de la bande de Gaza, ce qui constitue en soi un méga aveu d'échec, la reconnaissance de l'émergence d'un bloc uni qui n'en déplaise aux phraséologues occidentaux, va bien au-delà du terme ô combien impropre "Iran et ses mandataires" et qui inclut une puissance de feu homogène, une intelligence géostratégique unie et étendue sur une immense aire géographique de 7 millions kilomètres carrées et qui est à même de viser l'ennemi à l'échelle de toute Asie de l'Ouest .
Pour le reste, la riposte dont parle Nasrallah et que craint Zilberman a toute raison du monde pour provenir du Yémen : car le pays qui a l'aide d'un seul missile Qods -2 a mis hors circuit le second port d'importance saoudien Djeddah, fera mieux avec Qods 3 ou Qods 4 quand il aura à frapper Eilat, un Eilat qui abrite la flotte de guerre israélienne et un oléoduc qui achemine le pétrole débarqué de la mer Rouge vers les raffineries de Haïfa et où des usines transforment sur place les matières premières importées par Israël, ainsi que le cuivre et le manganèse du désert du Néguev.
Une superbe cible comme l'a laissé entendre le vice-Premier ministre du gouvernement de Salut national du Yémen lequel a mis en garde contre toute "bêtise" que la coalition israélo-golfienne "commettrait en mer Rouge" et qui déclencherait aussitôt une escalade totale : " Ce serait une escalade totale avec en toile de fond un Israël et ses alliés arabes qui déjà en manque de résultat au Yémen, risquent d'y mettre la peau...Nous avons prouvé notre compétence militaire en six ans de guerre et nous sommes prêts à le prouver encore".
Avia.pro, site militaire russe trop actif au Moyen-Orient croit comprendre à travers cette mise en garde une allusion plus que directe à l'envoi par Israël d'un sous-marin vers le golfe Persique, sous-marin que les Sionistes disent, sans oser en donner davantage de détails, avoir déjà traversé le canal de Suez avec bénédiction du Caire :
" Il y a quelques jours, un sous-marin israélien armé de missiles de croisière a traversé le canal de Suez et se dirigerait vers le golfe Persique. Or les Houthis, alliés de l'Iran viennent d'annoncer leur intention d'empêcher ce sous-marin israélien de passer le détroit de Bab el-Mandeb et ils comptent visiblement le faire en déposant jusqu'à 50 mines marines et les engins explosifs improvisés sur son passage. La situation de l'équipage d'un sous-marin israélien évolue de manière très dangereuse, car cette semaine, un troisième pétrolier en l'espace de moins d'un mois a été pris pour cible: les autorités saoudiennes qui comptabilisent ces incidents avec leurs impacts dévastateurs sur la production et l'exportation de leur pétrole ont affirmé que ce troisième pétrolier avait été pris pour cible d'une mine marine, au contraire du deuxième, le britannique BW-Rhine qui avait été visé par un bateau piégé non loin de Djeddah. A ce rythme, Ie sous-marin israélien est bien parti surtout si on en croit des informations selon lesquelles il pourrait y avoir jusqu'à 500 mines et engins improvisés dangereux localisés principalement par les Houthis".
L'intérêt russe pour ce qui se passe entre la Résistance et l'axe US/Israël/Riyad en mer Rouge est bien compréhensible dans la mesure où les Russes viennent de se doter d'une base navale au port Soudan et espère pouvoir faire une percée dans la zone étant donné que les exportations de pétrole des champs appartenant au Soudan du Sud dépendent entièrement de la République du Soudan et que le contrôle du terminal pétrolier portuaire du Soudan a un lien direct avec la stratégie énergétique de la Russie.
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Mais tout comme pour la Syrie et le Liban, les Russes comptent évidemment sur l'appui de la Résistance yéménite. Au premier déclic, ce sera d'abord un coup limité ( explosion du sous-marin sioniste, NDLR) comme dirait Zilberman et au second, ce serait Eilat..... puis Haïfa.... ou ce qui revient au même, un "blitzkrieg".