Ansarallah n'a pas revendiqué la spectaculaire explosion qui a visé un pétrolier britannique au large de Djeddah, second port d'importance saoudien il y a deux jours, faisant partir en fumée l'aura de la Royal Force, appelé au secours par Riyad, au lendemain de l'attaque au missile Qods-2, le 22 novembre, visant toujours Djeddah. Depuis le 10 décembre, le port par où est transité pétrole et marchandises à destination de l'Europe ne fonctionne plus, ce qui fait dire que l'Arabie des Salmane, obstinée à suivre la guerre, vient de subir un avant gout de blocus, identique à celui qu'elle impose depuis 5 ans au peuple yéménite. Une vidéo vient juste d'être publiée mettant en scène l'ampleur de l'explosion à bord du pétrolier britannique, explosion et incendie que Riyad a tenté de minimiser.
Certaines sources évoquent un bateau piégé à l'origine de la déflagration, d'autres estiment qu'une nuée de bateaux piégés pourrait en avoir été la cause. Il y en a même des observateurs qui parlent d'une frappe au missile depuis ces mêmes bateaux au moyen de mitrailleuses à missiles téléguidés. Une chose est sûre : la première puissance pétrolière du monde risque-t-elle un blocus pétrolier dans les semaines à venir.
Sur le terrain, alors que les combats font rage à Maarib autour de la partie ouest et nord et que la seconde base militaire d'importance de la province risque d'une minute à l'autre de tomber, Ansarallah avance sur deux axes : à Jizan dans le sud saoudien, port, lui aussi pétrolier, qui pourrait être comme Djeddah, la cible d'attaque contre des pétroliers d'ici quelque temps, mais encore à al-Dhale, province stratégique dans le nord d'Aden. Les choses se compliquent pour un axe US-Israël qui croit pouvoir scinder en deux le Yémen.
Parallèlement, les habitants de la province d’al-Dhale, placée sous l'occupation des éléments pro-Riyad, ont manifesté mardi 15 décembre pour crier leur colère. Ceux de la région d’al-Hach’a et quelques responsables officiels de cette province se sont rassemblés pour condamner les crimes saoudiens et la poursuite du blocus du Yémen, a annoncé l’agence d’information yéménite Al-Masirah. Des manifestations similaires avaient déjà été organisées à Taëz, ville du sud-ouest du Yémen, contre la présence de la coalition saoudienne sur le territoire yéménite. Le rassemblement à al-Dhale a eu lieu malgré le déploiement d’un grand nombre de forces de sécurité partout dans la province pour empêcher les manifestations populaires contre l’Arabie saoudite.
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