Le général américain à la retraite a averti que les États-Unis sous-estimaient les capacités militaires croissantes de la Chine, craignant que le temps presse pour freiner cette montée en puissance.
Lors d’une interview avec Axios, Stanley McChrystal, général à la retraite et conseiller du président élu américain Joe Biden, a déclaré que "la capacité militaire de la Chine a augmenté beaucoup plus vite que les gens ne le pensent” et que les États-Unis manquent de temps pour contrebalancer le pouvoir en Asie.
Interrogé sur la question de savoir s'il est trop tard pour que les États-Unis rassemblent ses alliés asiatiques pour dissuader la Chine, McChrystal a affirmé : “Leur capacité à utiliser des fusées a essentiellement changé la dynamique", en ajoutant : “Les Chinois ont vanté les capacités de leurs missiles hypersoniques qui selon eux pourraient couler un porte-avions américain.”
Il a continué en indiquant que la meilleure option pour les États-Unis serait d'investir davantage dans la capacité de leurs forces ainsi que celle de leurs alliés régionaux, McChrystal a lancé : “Ma crainte c'est de me réveiller un jour pour apprendre que la Chine a fait tomber une pluie de missiles sur Taïwan.”
Stanley McChrystal était l'ancien commandant des forces américaines et de l'OTAN en Afghanistan, mais a été démis de ses fonctions en 2010 par le président de l'époque Barack Obama. Le mois dernier, McChrystal faisait partie d'un groupe d'experts qui a informé l'élu américain Joe Biden des questions de sécurité internationale.
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Auparavant d’autres responsables américains avaient mis en garde contre la capacité militaire de la Chine. John Ratcliffe, directeur du renseignement national, avait écrit dans une note publiée par le Wall Street Journal “que la Chine est notre plus grande menace”, “l’information est claire”, Pékin cherche à dominer les États-Unis et le reste du monde sur les plans économique, militaire et technologique”, réitérant une fois de plus les affirmations selon lesquelles la Chine avait l'intention de voler la propriété intellectuelle des entreprises américaines, de copier et de retirer les entreprises américaines du marché mondial.
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La Chine est irritée par le soutien américain à Taïwan, notamment par deux visites récentes de hauts fonctionnaires, le secrétaires américain à la Santé, Alex Iser en août et le vice-ministre des Affaires étrangères en septembre. Les États-Unis, comme la plupart des pays du monde, n'ont pas de relations officielles avec Taïwan, mais en vertu de la loi américaine, Washington est tenu de fournir à Taipei les moyens de se défendre. La Chine considère Taïwan comme faisant partie de son territoire.
Le Pentagone estime que la République populaire détient entre 200 et 300 bombes atomiques. Un nombre qui pourrait doubler d’ici 2030. L’armée chinoise développe également de nouveaux engins. Notamment le JL-3, un missile nucléaire lancé par sous-marin avec une portée de 12.000 kilomètres. De quoi atteindre facilement le territoire américain.
De son côté, le Pentagone prend la nouvelle puissance nucléaire chinoise très au sérieux. D’autant plus qu’il croit savoir que le gouvernement de Xi Jinping cherche également à moderniser ses armes balistiques pour les rendre plus rapides et moins aisément détectables. La sécurité des États-Unis serait alors véritablement menacée.
En plus de ses nouveaux missiles balistiques, la Chine développe des avions de chasse pouvant tirer des armes nucléaires depuis les airs. L’armée de la République populaire pourrait également combler son faible arsenal en déployant ces dernières dans différentes parties du globe pour les rendre plus difficiles à détruire. Ainsi, les officiers américains pensent que Pékin pourrait cacher ses missiles au Pakistan, aux Seychelles, en Angola, en Indonésie ou encore au Sri Lanka.