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Djeddah frappée : le missile Qods-2 d'Ansarallah "enterre" l'accord d'Abraham

Le missile Borkan d'Ansarallah. ©Harbi Press

Pompeo a eu tort d'aller trop vite en besogne et de prendre la "capitulation du monde musulman" face au sionisme international comme acquise, quand il a annoncé dimanche 21 novembre à Al-Arabiya : "L'accord d'Abraham s'élargira parce que c'est là l'avenir du monde arabe et musulman". Ce lundi 23 novembre, à peine deux mois et une semaine après sa signature, l'accord d'Abraham est mort !  

Parallèlement à un test de missile anti-navire depuis Gaza qui s'est voulu surtout un pied de nez aux raids israéliens du dimanche que la presse sioniste a décrit comme étant "un coup de tonnerre contre les capacités navales" de la Résistance palestinienne, capacités qui, on s'en doute, servira à endiguer dans le sens le plus exact du terme, n'importe quel projet d'exportation du gaz volé palestinien vers l'Europe, Ansarallah a pris de court l'axe USA-Israël-Monarchie vassales du golfe Persique par le tir d'un seul missile de croisière, un Qods-2. Evidemment et comme toujours, le Patriot s'est tu. 

L'engin a visé avec une effrayante précision la principale raffinerie et centre de distribution du pétrolier Aramco à Djeddah, deuxième ville d'Arabie saoudite, dotée d'un grand centre de commerce, et surtout située sur les bords de la mer Rouge, là où l'axe USA-Emirats-Arabie croit pouvoir dominer le trafic pétrolier et de marchandises, au détriment de la Résistance, mais aussi de la Chine et de la Russie. La frappe a interrompu le flux pétrolier entre l'Arabie et ses voisins, vu que c'est un carrefour de distribution qui a été entièrement détruit dans une Arabie en défaut de paiement. 

Djeddah est au fait le plus important port saoudien et l'un des plus importants au monde, par où transitent les marchandises venant d'Occident en Arabie saoudite. C'est une ville qui dans le temps, constituait un relais sur la route des Indes que le Sionisme international veut ressusciter, aveuglé qu'il est par son rêve "du Nil à l'Euphrate".

Ce matin, les experts militaires ont salué en cet acte, un second coup de maître d'Ansarallah, après celui du septembre 2019, visant par nuées de drones et de missiles de croisière interposées, la raffinerie d'Abqaiq à ach-Charqiya, attaque qui continue à être étudiée dans les officines militaires USA-Israël. 

Yahya Saree, porte-parole des forces armées yéménites, a offert cette victoire aux combattants qui ont réussi, au prix de moult sacrifices, à libérer samedi l'ultra stratégique centre de commandement de l'armée saoudienne de Mas, pendant longtemps piloté par les officiers américains, britanniques et israéliens avant que ces derniers soient forcés à prendre la poudre d'escampette, à laisser armes, missiles et munitions face à la fulgurante avancée d'Ansarallah.

Ce lundi, simultanément aux premières images que publie la Résistance yéménite sur la frappe au missile de croisière Qods-2 contre Djeddah comme pour souligner que même en cage, Qods frappera ses ennemis, des vidéos ont été mis en ligne mettant en scène les combattants d'Ansarallah en pleine base militaire de Mas.

C'est la porte ouest de Marib, ce dernier bastion pétrolifère de la "coalition" d'occupation USA-Israël-Golfiens au centre du pays, dont la reprise par Ansarallah revient à ouvrir grand la voie à une intégration de la Résistance yéménite au circuit énergétique régional et partant, sa réactivation pour ouvrir le front de la libération d'Aden et de Mocha, deux ports stratégiques sur la mer Rouge et occupés par les Emirats

Vidéo: les combattants yéménites dans la base Mas

Tout ceci, le brave général Saree ne l'a pas dit quand il a annoncé ce matin que les unités balistiques d'Ansarallah et de l'armée avaient réussi à abattre une filiale de la distribution de pétrole d'Aramco. Mais les observateurs l'ont compris : le choix d'une cible au bord de la mer Rouge n'est en rien étranger avec cette permanente allusion de l'axe USA-Israël au golfe d'Aqaba, et au pipeline sioniste sur quoi aurait du déboucher l'accord d'Abraham avant qu'Ansarallah ne l'enterre froidement. 

Mais le général Saree a fait des révélations particulièrement choquantes pour Riyad via Twitter. Il a dit : « Après avoir été soumis à des tests sur le sol saoudien et cela dans des conditions qui n’ont pas encore été révélées, le missile de croisière Qods-2 est entré dans la phase opérationnelle. Le missile s’est abattu avec une très haute précision sur les cibles prédéterminées et l’affluence des voitures de pompiers et des ambulances autour du site d'Aramco prouve à quel point l'opération a été réussie. »

Cela veut dire en termes clairs que cette distance de plus de mille kilomètres que sépare Sanaa de Djeddah a été largement couverte par le Qods-2, missile de croisière de quelque 1 700 km de portée si on se réfère aux données déjà publiées par Ansarallah qui a déjà utilisé Qods-1 pour frapper tout au long de 2019 plusieurs sites d'importance comme les aéroports d'Abha et de Jizan ou encore le site pétrolier d'al-Khurais.

Un seul missile a suffi cette fois et cet engin "miracle" d'Ansarallah qui bénéficie visiblement des capacités de brouillage particulières n'a cessé de défier les Patriot saoudiens, sans jamais être intercepté. Et cette fois n'a pas fait exception à la règle...

Mais il y a un autre sens à tirer du tweet du général Saree : Ansarallah en est désormais à tester ses missiles sur le sol saoudien. Cela veut dire très clairement que les trois provinces du sud saoudien que le régime de Riyad a coupé à coup de pétrodollars, il y a trente ans du reste du Yémen, reviennent de facto à la mer patrie, ses tribus contribuant largement désormais à ce que Jizan, Assir et Najran deviennent une base arrière pour des attaques ultérieures contre le trône des Saoud.

Mais il y a plus : ce ciel que le régime saoudien a ouvert grand sur les avions israéliens et qu'il croit en pouvoir assurer la protection est le ciel le moins sûr de toute la région.

Décidément l'accord d'Abraham n'est plus : car aucun gaz ne saurait quitter la mer Rouge, ni le golfe d'Aqaba ni même les côtes sionistes sans que la Résistance le veuille. Cela s'appelle la fin d'une illusion sur quoi l'Amérique de Trump a fondé toute sa politique moyen-orientale avant d'en subir de plein fouet la fatale conséquence.

Dimanche, Press TV rapportait une récente rencontre entre le Jihad islamique et Ansarallah où le représentant de la Résistance palestinienne affirmait que la "normalisation" allait être bousillée pour de bon et ce serait Ansarallah qui tirerait le premier... Promesse faite, promesse tenue... 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV