La Jordanie a décidé d'ouvrir un consulat à el-Ayoun, la plus grande ville du Sahara disputée entre le Maroc et le front «Polisario».
Selon un communiqué publié par le Royaume du Maroc, lors d’un entretien téléphonique, le roi Abdallah II a informé son homologue, Mohammed VI, de la volonté du Royaume de Jordanie d'ouvrir un consulat général à El-Ayoun, au Maroc. Le communiqué a ajouté que les ministères des Affaires étrangères des deux pays vont se coordonner pour prendre les dispositions nécessaires, sans toutefois fixer de date.
« Le roi Mohammed VI a exprimé sa reconnaissance et sa gratitude pour cette décision importante (l'ouverture du consulat), qui s'inscrit dans le cadre des positions de soutien que le Royaume hachémite de Jordanie a exprimé sur la question de l'intégrité territoriale du Maroc», ajoute le communiqué.
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La Jordanie est le deuxième pays arabe à ouvrir un consulat à El-Ayoun, après une décision similaire des EAU (annoncée le 4 novembre), en plus des 15 autres consulats des pays africains qui sont d’ores et déjà présents dans la région du Sahara. Les Émirats arabes unis ont établi un consulat dans la région bien qu’aucun citoyen émirati n’y réside, les experts y ont vu une nouvelle conspiration d’Abou Dhabi visant le nord-ouest de l’Afrique.
En outre, de nouveaux affrontements ont éclaté entre les forces de la République arabe sahraouie démocratique et l’armée marocaine après que les Émirats arabes unis ont officiellement inauguré leur consulat à Layyoune, il y a une dizaine de jours. Layyoune est la plus grande ville de la République arabe sahraouie ainsi que la région disputée entre le Maroc et le Front du Polisario. La République sahraouie est divisée en deux parties : le Nord et le Sud. Le Nord est entièrement contrôlé par le Maroc.
La décision jordanienne intervient donc dans un contexte tendu à Guerguerat, où l’Égypte a appelé il y a quelques jours le Maroc et toutes les parties en conflit à faire preuve de retenue, Le Caire suivant de près les évolutions en cours dans la région contestée. Et, Abderrazak Makri, président du parti islamique algérien « Mouvement de la société pour la paix », a écrit, sur sa page Facebook, que les Émirats étaient à l’origine de tension dans les pays du nord-ouest de l’Afrique. « Là où les Émirats entrent, l’instabilité et l’effusion de sang commencent ».
Le Maroc et le Polisario se disputent la souveraineté sur la région du Sahara, depuis que l'occupation espagnole a mis fin à sa présence dans la région en 1975. Le conflit s'est transformé en un affrontement armé qui a duré jusqu'en 1991 et a pris fin avec la signature d'un accord de cessez-le-feu sous les auspices des Nations unies faisant de "Guerguerat" une zone démilitarisée.
À l'heure actuelle Rabat propose une autonomie élargie sous sa souveraineté, tandis que le Polisario appelle à un référendum pour déterminer le sort de la région, une proposition soutenue par l'Algérie, qui accueille des réfugiés de la région.