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Signe d’essoufflement dans le Haut-Karabakh : l'axe US/OTAN/Israël va-t-il droit dans le mur ?

Carte de la région du Haut-Karabagh. ©Wikimedia Commons via Le Journal de Dimanche

Alors même qu'un deuxième Antonov-124 ukrainien se posait samedi à l'aéroport de Bakou, avec à bord quelques 120 tonnes d'armements et de munitions, pour ce que le Sultan qualifie désormais d'effort conjoint Turquie/Ukraine de « restituer la Crimée à Kiev », des centaines d'habitants de la deuxième ville d’Azerbaïdjan, Gandja, fuyaient  la ville. (Regarder la vidéo ci-jointe) Dans la nuit de vendredi à samedi, un missile Scud de l'armée arménienne a visé le centre ville historique provoquant la mort d'au moins 13 personnes. Le président Aliev a promis de les venger avant qu'une trêve provisoire ne s'établisse pour être brisée aussitôt.

Alors que les unités de DCA iranienne sont en état d'alerte pour faire face à davantage de roquettes et de drones, près d'une centaine ayant déjà visé les villages frontaliers, et des drones, ayant été interceptés, plusieurs navires de guerre russes, dont certains armés de missile Kalibr, ont participé à un manœuvre d'envergure à quelques kilomètres des côtes azerbaïdjanaises. C'est de loin un sévère avertissement lancé à Bakou qui veut dire qu'une frappe navale contre ses villes est bien possible depuis la mer Caspienne. 

« Les exercices de la marine russe en mer Caspienne impliquant 7 bombardiers, six navires, qui ont débuté le vendredi 16 octobre, peuvent être considérés comme un certain signal pour l'Azerbaïdjan et la Turquie. La Russie peut, si nécessaire, prendre des mesures, depuis la mer Caspienne. La Russie ne s'est pas encore impliqué dans le conflit mais la possibilité en existe », a déclaré à l’agence de presse russe, Interfax, l'ancien chef d'état-major de la marine russe, Viktor Kravchenko.

Il va sans dire que le conflit Erevan Bakou fait partie d'une plus vaste opération visant, après Maïdan et la crise biélorusse, à mettre sous pression la Russie et pousser l'Iran à la faute. En effet toute intervention rapide et musclée de la Russie aurait été immédiatement condamnée par l'OTAN et suivie de sanctions dans le contexte où les USA ne cherchent qu'à mettre un terme au gazoduc North Stream II. Quant à l'Iran, l'impact recherché est clair : l'appui militaire turc et israélien à Bakou vise à alléger les pressions de la Résistance sur le théâtre syrien et libanais à l'adresse d'un Israël qui se tient depuis trois mois sur un seul pied par crainte de la riposte du Hezbollah dans une Syrie.

Mais jusqu'où ira la folie? quelques heures avant que la ville de Gandja soit ciblée par un redoutable missile, le président Aliev apposait une fin de non recevoir catégorique au journaliste d'une chaîne turque qui tentait de lui faire dire ce qu'il ne voulait pas dire. Le journaliste lui a demandé : « qu'en pensez vous de l'Iran qui laisse transiter les avions bourrés d'armes de la Russie par son ciel et à destination de l'Arménie? » Et le Aliev de rétorquer rapidement : « Aucun avion militaire n'a transité le ciel de l'Iran à destination de l'Arménie et j'en remercie d'ailleurs l'Iran pour son aide. » 

Aliev commence-t-il à réaliser l'ampleur du piège que l'axe US/Israël lui a tendu tout comme le PM Pachinyan qui avait trop compté sur l'Occident et son soutien à Erevan? Possible. La coalition occidentale laisse souvent tomber ses alliés de circonstance comme ils l’ont fait pour les Kurdes en Syrie. Idem pour Israël à qui le président arménien a reproché samedi et pour la seconde fois en l'espace d'une semaine sa trahison. En créant un foyer d’infection terroriste aux frontières de la Russie et de l’Iran, la coalition israélo-occidentale s'est jouée du sang des Azerbaijanais et des Arméniens, et a prouvé une fois de plus, comment le concept d'alliance reste pour elle, parfaitement approximative.

Au bout de 20 jours de guerre sanglante, l'Arménien Pachinyan comprend mieux que quiconque que ni la France ni l'OTAN ne lui feront la grâce de traiter le génocide arménien de 1915 de la même façon que l'holocauste, car l’holocauste n'a cessé de servir de fond de commerce depuis près de 100 ans à l'effet de justifier l'impérialisme américano-sioniste dans le monde. Il devra, peut être, in fine, faire des concessions douloureuses et pourrait bien perdre les prochaines élections. Quant à Aliev dont un début de conscience s'est manifesté au cours de l'entretien avec le médias turc, il devra bien comprendre qu'un peuple azerbaïdjanais à majorité chiite ne tolérera guère chez lui la présence des centaines voire des milliers de terroristes takfiristes que le vrai faux ami Erdogan et ses alliés sionistes continuent à y injecter. 

Avant que ce plan ne débouche sur l'émergence d'une Résistance caucasienne, propre à faire regretter à l'axe US/Israël sa pyromanie, que Pachinyan et Aliev agissent en conséquence. La restitution des terres azéris à la République d’Azerbaïdjan ou un référendum au Haut-Karabakh vaudraient mille fois plus que la poursuite de la guerre. Après tout les Américains et les Français l'ont proposé au Kurdes d'Irak, pourquoi pas ne pas en faire autant au Haut-Karabak? Ah... ils auraient peut être peur que l'idée face des émules en territoires palestiniens qu'Israël occupe depuis 70 ans ... 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV