C'est trop même quand on est réputée être la plus grande armée de l'OTAN : l'armée turque s'est enlisée à Idlib, peine à avancer à Syrte en Libye, fait face à l'armada France-Grèce-Chypre en Méditerranée, bombarde le nord de l'Irak et on dit même qu'elle vient d'envoyer ses chars sur ses frontières avec Chypre. cet effet de balançoire avec la Russie sur croit Ankara avait compter et qui concernait le rapport des forces Turquie/Russie à la fois à Idlib et en Libye commence à peser lourd sur le "Sultan". Il y a six jours une délégation turque s'est rendu à Moscou pour parler Syrie et Libye et des sources bien informées évoquent une certaine "percée". Que veut dire une percée s'agissant du funambulesque Sultan? Cela veut dire très exactement qu'il est désormais difficile de jouer sur deux tableaux et qu'il est fermement recommandé qu'à l'heure du clash final, Ankara décide de sa ligne.
Il y a plus d'une semaine, un convoi militaire US a été pris d'assaut par des militaires russes à Hassaké et le Pentagone a reconnu un bilan de 4 militaires atteints de "commotion cérébral" lors de ce face-à-face. Parallèlement le climat anti-US continue à s'exacerber sur la rive est de l'Euphrate, les tribus armées de Deir ez-Zor et de Hassaké s'étant armé et ayant pris d'assaut les cibles liées aux FDS et partant aux USA. C'est dans ce contexte que les troupes US prises entre le marteau irakien et l'enclume syrien ont décidé de jouer la carte "saoudienne" et "émiratie". En effet en introduisant des officiers saoudiens et des agents émiratis sur la rive est de l'Euphrate, c'est un peu contre la Turquie que les Américains ont joués.
C''est ainsi sans doute qu'un exercice conjoint des forces armées russes et turques a été lancé dans le nord-ouest de la Syrie, l'affaire des patrouilles conjointes russo-turques ayant débouché il y a quelques semaine sur un attentat que les mercenaires pro Ankara avaient dirigé contre les militaires russes. Moscou a immédiatement répondu en frappant copieusement Idlib, n'empêche que la question réside là : peut on faire confiance à la Turquie? Une chose est sûre : l'armée syrienne s’impatiente puisqu'elle se tient prête depuis le mois d'août pour passer à l'acte et lancer son opération de nettoyage dans le Grand Idlib. Si elle ne l'a pas fait encore, c'est que Moscou l'en a empêché. Mais puisque les choses en sont désormais au stade d'une confrontation directe Russie/OTAN, Russie/Israël, Russie/USA, qu'est-ce qui empêchera la Russie de passer sous les mêmes fourches caudines les Turcs que les Américains ou encore les Israéliens.
La tenue d’une manœuvre conjointe Russie/Turquie dans la province d'Idlib semble être l'une des exigences à avoir été formulée par Moscou à la délégation turque, la Russie ayant cherché de la sorte rassurer le gouvernement syrien du sérieux des Turcs et de la fin de leur stratégie caméléon vis-à-vis de l'Etat syrie. Il est vrai qu'une Turquie désormais "internationalement" enlisée n'a aucun intérêt à s'obstiner à s'opposer à la Syrie. A moins qu'elle croit benoîtement à la père Noel US : le projet né ottoman vers quoi Erdogan a été sans cesse poussé par les Américains n'a été qu'un piège, destiné à opposer les pays de la région les uns aux autres.
Sergueï Lavrov est attendu la semaine prochaine à Damas à la tête d'une délégation de haut rang. C'est une première après sept ans. Lavrov devra rencontrer le président syrien, Bachar Assad, et participer à une réunion gouvernementale conjointe sur la coopération économique avec évidemment cette victoire Syrie/alliés contre la Loi César, le vole du pétrole syrien par les USA et surtout cette bataille désormais ouverte contre la présence militaire US au Levant. Or cette bataille ne souffre plus la politique "médiane": on est ou bien pour ou bien contre l'occupation d'un pays souverain, il n'existe pas une troisième alternative... Ce dimanche Al Masdar a rapporté des tirs turcs contre les habitations de Hassaka, une semaine après que l'eau potable eut été rétabli... le Sultan l'avait fait couper pour punir les Syriens recalcitrant.