"Impossible que les missiles du Hezbollah soient à l'origine des explosions de Beyrouth"! Cette phrase du président libanais, lancée près de 15 jours après l'incident, à un journaliste de Corriera Della Serra devra sonner bien longtemps aux oreilles du camp US/Israël: l'assurance et intransigeance du général qui, rappelons-le, a demandé au président français en visite dès le 6 août au Liban, de fournir aux enquêteurs libanais des images satellites propres à identifier la présence, au moment des explosions, des avions de reconnaissance ou tout simplement des avions de combats israéliens, a lancé des spéculations de toute sorte.
Le président Michel Aoun en sait-il quelque chose? A-t-il eu accès à des images satellite mettant en scène les détails de ce que le président avait qualifié, dès les premières heures, d'attaque extérieure voire d'attaque au missile? Vu la marche arrière US/Israël dans le dossier de Rafic Hariri, assassiné suivant un plan parfaitement US/Israël et visant là encore comme dans le cas des explosions du 4 août, à en accuser le Hezbollah et à obtenir dans la foulée son désarmement, il se peut que l'hypothèse ne soit pas totalement fausse. Surtout que le tribunal pour le Liban a fait croix sur tout ce qui a eu de loin ou de près un quelconque rapport avec l'implication israélienne dans l'assassinant de l'ancien Premier ministre libanais, et ce malgré les preuves imagées que le Hezbollah y a fourni, ces vidéos mettent en scène des caméras à bord des avions israéliens, filmant juste avant l'explosion le convoi de Hariri-père.
Ces enquêteurs du FBI qui se sont invités dans l'enquête libanaise en cours sans qu'aucune demande n'en soit formulée de la part de l'Etat libanais, auraient-ils une mission identique, à savoir éliminer les preuves de l'implication sioniste dans "'l'attaque contre le porte de Beyrouth", attaque que certains affirment avoir été menée par une "bombe stand-off" voire un ciblage à l'EMP? Cette intrusion parfaitement éhontée renvoie-t-elle à la crainte américaine des révélations auxquelles aurait déjà abouti l’enquête libanaise en cours dont l'une dit que les USA étaient au courant du dépôt de nitrate depuis quatre ans? Toujours est-il que pour Rai al-Youm le verdict du tribunal pour le Liban qui a disculpé, faute de preuve, le Hezbollah et la Syrie dans cette affaire, prouve que fondamentalement les deux coups montés à 15 ans d'intervalle ont les mêmes commanditaires et les mêmes objectifs puisque totalement identiques.
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« Le verdict du TSL sur l'assassinat de Rafic Hariri, émis le mardi 18 août, est "historique" parce qu'il a éloigné le Liban d’un projet de conflit sectaire et politique mais aussi parce qu'il a acquitté la Syrie et le Hezbollah de toute implication dans ce crime. Sauf que cette sentence qui ne pouvait pas être autrement, a ignoré toutes ces années pleines de désinformation et de tromperie, pendant laquelle la Syrie, le Hezbollah et leurs membres ont été injustement et éhontément pointés du doigt! Alors où sont ces faux témoins? Et pourquoi leur récit monté de toute pièce a été accepté comme des faits irréfutables?
Avant de répondre à ces questions et à d'autres, il faudrait se réfléchir au résumé du verdict lu par le juge David Rhee. Ce verdict nous renvoie étrangement au port de Beyrouth, à la seule partie qui en tire profit et à son soutien américain qui s'introduit à la manière cavalière dans l'enquête comme pour effacer des traces. Nous réaffirmons la nécessité de ne pas exclure le facteur extérieur, le rôle du régime d’Israël à cet égard et les le Hezbollah en savent-ils des choses propres à révéler l'identité des commendataires US ou israéliens ?
Si c'est le cas, on comprend mieux la relative marche arrière US/Israël au TSL. Surtout que le Hezbollah a très radicalement affirmé qu'il n'hésiterait guère à rendre la pareille à Israël et à faire un Haïfa-Shima si l'implication israélienne est prouvée. pour le reste, la Russie à qui le Liban voire le Hezbollah lui-même pourraient avoir bien demandé un appui "satellitaire" semble en savoir, elle aussi quelques choses. La manière dont l'ambassadeur Alexandre Zasypkine s'en est pris mercredi à Washington jugeant son attitude anti-Résistance "inacceptable", en dit long sur ce qu'en sait la Russie. A Moscou on suit avec beaucoup de sérieux les tentatives US/OTAN de regagner la côte libanaise et de s'y installer au nom d'aide humanitaire. Moscou sait que c'est son influence et sa place en Méditerranée qui y est visée. »