Vu l'hystérie avec laquelle l'ambassadrice US à Beyrouth fait son boulot, on tend à croire que le temps presse pour elle. Après avoir subi une belle volée de bois vert de la part de la justice libanaise pour avoir osé s'ingérer publiquement dans les affaires intérieures d'un Etat souverain, c'est désormais en coulisse que l'intéressée fait passer ses menaces et intimidations. Al Akhbar affirme que Dorothy Shea, après avoir été largement remise à sa place pour cause d'insanité débitée sur le compte du Hezbollah, s'est mise à s'en prendre au Premier ministre Diab.
C'est déjà un aveu d'échec face à une résistance libanaise dont l'ancrage populaire est bien plus profond et bien plus large que les USA puissent imaginer. Selon le journal, Shea aurait transmis, via ses intermédiaires, des messages d’un ton menaçant à l’adresse de Hassan Diab qu’elle aurait accusé d’exécuter "les instructions du Hezbollah". Or ces menaces sont symptomatiques d'une totale panique. Selon des sources bien informées, la perspective de larges investissements chinois dans les secteurs stratégiques libanais comme le gaz, l'électricité ou encore le transport continue à choquer l'Amérique. A ceci s'ajoutent ces préparatifs iraniens visant à envoyer les premiers convois de marchandises et de denrées alimentaires au Liban et comme comble de malheur pour les USA, cette semaine, une délégation économique irakienne est arrivée au Liban pour parler échange, développement de liens économique, coopération énergétique. Tout ceci préfigure un triangle de choc anti-sanction US, anti- Loi César propre à rendre fou un Schekner ou encore un Shea et ce, alors même que le projet de déstabilisation du Liban entre dans sa troisième année sans avoir apporté un quelconque résultat crédible :
Des sources informées disent d'ailleurs que les messages menaçants de l’ambassadrice américaine se focaliseraient sur ces mêmes liens qui sont sur le point d'être tissées très rapidement entre la Chine et le Liban, d'une part et entre le Liban et l'Irak de l'autre. La fuite d’informations fait état de la réactivation de quelques 11 sociétés chinoises plantées au Liban qui ne quittent plus les locaux du ministères du transport ou encore de l'Énergie en quête d la signature des contrats. Quant aux Irakiens, ils proposeraient de fournir du carburant ou encore du pétrole au Liban et là, ce n'est pas uniquement le transport maritime qui intéresserait les deux parties mais aussi le transport terrestre vu que la route stratégique Iran-Irak-Syrie-Méditerranée fonctionne et qu'entre la Syrie et le Liban, le transport maritime ou le transit terrestre n'a jamais cessé malgré tous les complots du camp d'en face, terrorisme, Covid-19 entres autres.
Tout ceci a fait que le PM Diab ait claqué royalement la porte aux intermédiaires de Shea les ayant envoyés se promener. L'ambassadrice US est allée même jusqu'à reconnaître que le Premier ministre Diab faisait fi de ses messages et qu’il n’y répondait pas. Visiblement les choses commencent à s'inverser : Diab a annoncé aux intermédiaires de l’ambassadrice américaine qu’il était très en colère par ses comportements et ses ingérences dans les affaires intérieures du Liban, rappelant qu'elle n’entendait guère aider le Liban.
Ceci étant, l'ambassadrice qui a cru trop facile un retour US sur la scène libanaise à coup de matraque, commence à réaliser l'impossibilité de sa tâche. Juste avant qu'elle ne se mette à envoyer des messages indirectes par crainte d'être épinglée encore par la juste libanaise, Shea avait conseillé à Tel-Aviv de bomber le torse et de prétendre à vouloir explorer le bloc gazier 72, façon de faire croire à une guerre Israël/Liban à venir, le Hezbollah ayant promis défendre avec ses armes l'intégrité territoriale libanaise. Ce faisant, le coup a tourné au fiasco, car l’Amérique cherche à justifier un désarmement de la Résistance et que cette mise en scène allait dans le sens contraire.
De Tel-Aviv on aurait même envoyé à Shea le message suivant, lui demandant de mettre un bémol à ses excès anti-Hezbollah. Et le contenu du message ? : " Israël ne peut pas compter sur l’armée américaine stationnée en Syrie, en Irak et dans les pays voisins pour se joindre à toute bataille contre “l’Axe de la Résistance”. La possibilité d’une guerre plus vaste élargissant le théâtre d’affrontements au Liban, à la Syrie, à l’Irak et aux bases américaines dans les pays du Golfe ne peut être écartée. Autant donc ne pas provoquer la Résistance, disait ce message...
Pour ses déclarations interventionnistes, l’ambassadrice a été condamnée par la Justice libanaise. Mohamad Mazeh, un juge des référés dans la ville de Tyr (sud), lui ayant interdit, sous peine de sanctions, de parler aux médias libanais et étrangers travaillant au Liban d'interviewer, durant un an, Dorothy Shea.