« L’Europe est de plus en plus déterminée à empêcher les forces du gouvernement d’union nationale et celles de son allié turc de s’installer dans la ville stratégique de Syrte aux importantes dimensions militaires et économiques, car quiconque a le contrôle de Syrte pourra dominer les principaux ports pétroliers à Sidra, à Ras Lanouf, à Brega et à al-Zaytoonah », ont révélé des diplomates européens au Caire.
« Bien que les responsables de la Maison-Blanche divergent sur la fin des opérations militaires, menées par la Turquie et le gouvernement d’union nationale pour prendre le contrôle de Syrte et de Djofra, Washington projette de soutenir la Turquie à ce propos, à moins que la Russie se retire de ces deux régions et que les forces Wagner évacuent la base militaire de Djofra », ont confié les mêmes sources à al-Araby al-Jadeed.
Et d’ajouter : « Washington acceptera un cessez-le-feu immédiat et empêchera la percée de la Turquie vers Syrte à seule condition que les leaders des rebelles de l’Est garantissent le départ de la Russie ».
Les sources européennes ont souligné que le fait que l’Europe s’opposait à la poursuite des opérations militaires du gouvernement d’union nationale ne signifiait pas qu’elle était d’accord avec les récents propos d’Abdel Fatah al-Sissi, président égyptien, selon lesquels l’Égypte était prête à s’ingérer en Libye en alimentant les forces tribales en armements.
« Les puissances européennes à l’exception de la France s’opposent à toute intervention militaire en Libye. L’Allemagne a officiellement dit « non » à toute ingérence militaire ou plus généralement à toute action qui déstabilise la Libye. De leur côté, la Tunisie et l’Algérie s’opposent fermement à l’idée d’une intervention militaire égyptienne en Libye ».
Selon les diplomates européens précités, « la donne en Libye reste très compliquée et les alliances changent d’une rapidité incroyable ».
« Par exemple, l’Italie a changé de position plusieurs fois, rien que pendant les derniers jours », ont ajouté les sources européennes.
« En général, la majorité des Européens sont pour le gouvernement d’union nationale. Par ailleurs, l’Europe et les États-Unis ont récemment commencé à faire pression sur les Émirats arabes unis afin de les dissuader quant à leur présence dans l’est de la Libye », a-t-on appris des sources européennes.